Importateur et grossiste en fruits et légumes exotiques, Omer-Decugis & Cie a ouvert son capital à l’occasion de son introduction en Bourse pour financer sa croissance future au-delà de 2023 et sécuriser ses approvisionnements. La levée de fonds a été bouclée avec succès au prix maximum, soit une augmentation de capital de 18,3 millions d’euros, incluant l’exercice de la clause d’extension.
Omer-Decugis & Cie : introduction en Bourse pour se déployer hors de Rungis
Omer-Decugis & Cie : introduction en Bourse réussie sur Alternext
Omer-Decugis & Cie a réussi son introduction en Bourse sur Alternext, compartiment régulé dont les obligations de communications financière sont allégées par rapport au marché réglementé de la Bourse de Paris. À cette occasion, l’entreprise spécialisée dans l’importation et la distribution BtoB de fruits et légumes tropicaux a levé 18,3 millions d’euros, en raison de l’exercice intégral de la clause d’extension.
La demande globale de titres s’est établie à 34,8 millions d’euros au prix de l’offre, soit une sursouscription de 2,2 fois, dont 7,2 millions d’euros dans le cadre de l’offre au public (soit 20,7% des titres demandés). Dans ces conditions, tous les ordres ne pourront pas être servis intégralement : les ordres A1 (de 1 action jusqu’à 250 actions demandées) seront servis à 50% et la fraction d’ordres A2 (au-delà de 250 actions) ne sera pas allouée.
En cas de forte demande, l’exercice des rallonges pourrait permettre à Omer-Decugis & Cie de récolter en haut de fourchette jusqu’à 19,6 millions d’euros en cas d’exercice intégral de l’option de surallocation.
Une opération patrimoniale serait menée uniquement dans le cadre de l’option de surallocation, le PDG et actionnaire unique Vincent Omer-Decugis étant alors susceptible de céder un maximum de 182.647 actions existantes, pour un montant de 1,37 million d’euros.
La levée de fonds vise principalement à prendre ou augmenter ses prises de participations au capital de ses fournisseurs, ainsi qu’à accroître ses capacités de mûrissage et de distribution dans le sud de la France.
Prix de l’action Omer-Decugis & Cie (ALODC) en Bourse
Le prix des actions Omer-Decugis & Cie a été fixé à 7,50 euros, soit la borne haute de la fourchette indicative (comprise entre 6,67 et 7,50 euros, soit 7,085 euros en milieu de fourchette).
La fourchette de prix était relativement resserrée (+/- 5,9% par rapport au prix médian), la norme se situe plutôt autour de plus ou moins 10 à 15%.
La capitalisation boursière atteint 63,3 millions d’euros au prix de l’offre, et jusqu’à 64,6 millions d’euros à ce même prix, dans l’hypothèse d’un exercice intégral de l’option de surallocation.
Le flottant (part du capital dans le public) se situe à 28,9% après opération ; il est susceptible d’être porté à 32,5% au maximum.
Importateur et grossiste en fruits et légumes, acteur historique et majeur de Rungis
Omer-Decugis & Cie est un groupe familial spécialisé dans la fourniture de fruits et légumes frais, principalement exotiques, à destination de la grande distribution alimentaire, spécialisée (bio notamment) en France et à l’international, de la restauration collective et la « fraîche découpe » (prêts à consommer).
Le groupe exerce deux activités :
- importation et vente de produits exotiques aux enseignes de distribution via sa filiale SIIM (72% du CA) depuis l’entrepôt de Rungis
- grossiste en fruits et légumes à Rungis via sa filiale Bratigny (28% du CA), dont 39% des approvisionnements proviennent de SIIM
Le management revendique sa maîtrise de la chaîne logistique de bout en bout, du sourcing au conditionnement en passant par le mûrissage, étape clé dont les capacités déterminent le potentiel de croissance future d’Omer-Decugis & Cie. « Il y a un lien direct entre notre croissance commerciale et nos capacités de mûrissage », atteste Xavier Rivière, directeur financier du groupe.
La production est confiée à des producteurs associés pour un tiers de son offre, dans lesquels le groupe détient des participations minoritaires entre 15% et 40%, afin de sécuriser ses approvisionnements en provenance d’Amérique latine et d’Afrique. Omer-Decugis & Cie a fait le choix de concentrer la majorité (63%) de ses tonnages en Équateur pour des raisons tenant tant à la stabilité économique, politique et sociale du pays qu’à ses conditions météorologiques, peu exposées aux cyclones.
Fondé en 1850 aux Halles de Paris, Omer-Decugis & Cie se présente comme le n°3 français de la banane, n°1 de la mangue d’Afrique et n°1 de la mangue d’Équateur. Sa filiale Bratigny, issue d’une acquisition en 1978, est un grossiste historique de Rungis, créé en 1943.
Durant son histoire, le groupe s’est associé avec le groupe Fyffes-United Fruit Company (Chiquita) de 1973 à 1978, puis avec Félix Houphouët-Boigny, président de la Côte d’Ivoire, de 1978 à son décès en 1995, au sein de la SIIM, dont il détenait 49%.
Vincent Omer-Decugis, actuel PDG et représentant de la 6ème génération à la tête de l’entreprise familiale, est Président de l’Union des entrepôts de Rungis (UDE), censeur de la Semmaris (gestionnaire du marché de Rungis) et administrateur du groupement d’employeurs de Rungis.
Omer-Decugis & Cie, groupe en croissance, profits en cours de redressement
Le groupe affiche une trajectoire de croissance ininterrompue, malgré la pandémie, depuis 2012, avec un chiffre d’affaires qui a triplé en huit ans, pour s’établir à 119,7 millions d’euros au 30 septembre 2020, en hausse de 6,6%, dont +3,1% à périmètre constant par rapport à l’exercice précédent. Ce développement tient compte :
- de la mise en service de plateformes de mûrissage de 40.000 m² en 2013 et de 10.000 m² en 2018
- de l’acquisition en 2017 du fonds de commerce de Marcellette, grossiste à Rungis en fruits et légumes haut de gamme, principalement de production saisonnière française
- du rachat en 2019 de Coicault-Thomas, grossiste à Rungis spécialisé dans les pommes et les poires
La pandémie a représenté un manque à gagner de 5 millions d’euros sur l’exercice précédent, notamment à cause de la fermeture de débouchés (restauration notamment), et une perte de marchandise de 0,7 million d’euros qui n’a pas trouvé preneur.
La rentabilité a, en outre, été affectée ces dernières années par un recours accru à la sous-traitance des capacités de mûrissage pendant quatre ans, la marge brute et la marge d’Ebitda (résultat brut d’exploitation) tombant à un plus bas de 12,1% et 0,1% respectivement lors de l’exercice clos le 30 septembre 2019.
La rentabilité a commencé à se redresser au cours de l’exercice précédent se traduisant par :
- une amélioration de la marge brute à 14% du CA
- une marge d’Ebitda de 1,9%
- le retour à une exploitation positive à hauteur de 1,1 million d’euros
- un résultat net en hausse de 65% à 1,1 million d’euros
Le groupe affiche un endettement financier net de 11,4 millions d’euros au 30 septembre 2020 (pour des capitaux propres de 12,4 millions d’euros), essentiellement issu du financement de son nouveau site logistique de mûrissage.
Ces tendances se sont poursuivies au premier semestre de l’exercice en cours :
- croissance de 11,3% du CA à 61,8 millions d’euros, grâce aux premiers effets de la mise en service de la nouvelle plateforme de mûrissage de 12.000 m² en septembre 2020, qui a permis la signature de nouveaux contrats d’approvisionnement (Aldi, Intermarché, Mc Donald’s)
- marge brute remontée de 10% à 15% grâce à l’arrêt complet de la sous-traitance du mûrissage et la réunification des activités sur une seule plateforme
- marge d’Ebitda de 2%, soit 1,2 million d’euros (-2,3 millions d’euros au premier semestre de l’exercice précédent) notamment grâce aux gains de productivité issus des nouvelles capacités
- rentabilité d’exploitation de nouveau positive malgré une saisonnalité de l’activité défavorable (0,35 million d’euros contre -2,8 millions d’euros)
Objectif de doublement du CA en 2025 et de retour à une rentabilité normative
Omer-Decugis & Cie entend profiter de ses nouvelles capacités de mûrissage pour atteindre :
- 175 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023
- 230 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé en 2025, assorti d’un taux de marge d’Ebitda supérieur à 5%, proche des niveaux atteints en 2015 (5,3%) et 2016 (5,4%)
La pleine utilisation des capacités est prévue en septembre 2023. Outre la croissance d’activité qui permettra de mieux couvrir les coûts de structure, Omer-Decugis & Cie mise sur une part accrue de produits issus de récoltes de producteurs associés.
Utilisation du produit de la levée de fonds par Omer-Decugis & Cie
Le produit net de l’augmentation de capital, a vocation à être utilisé :
- à raison de 60% : pour augmenter et sécuriser ses capacités d’approvisionnement via des prises de participation au capital de producteurs-associés, incluant un projet de cocoteraie en Côte d’Ivoire ; certaines participations ont vocation à être consolidées dans les comptes en mise en équivalence (MEE)
- pour 29%, afin de s’implanter sur marché d’intérêt national (MIN) de Châteaurenard-Provence dans les Bouches-du-Rhône, en vue de porter la capacité de mûrissage du groupe à 140.000 tonnes et de servir sa clientèle du sud de la France avec une proximité accrue
- pour 11%, afin d’augmenter les capacités de vente de sa filiale Bratigny à Rungis par acquisition de nouvelles surfaces commerciales et de l’implanter dans d’autres MIN régionaux par croissance externe. En outre, un projet pilote de boutique urbaine, pour développer une offre de livraison à domicile, nécessitera un investissement de 0,2 million d’euros.
L’essentiel des fonds est donc voué à contribuer au financement de la croissance future d’Omer-Decugis & Cie, au-delà de 2023.
Avis de la rédaction sur l’IPO d’Omer-Decugis & Cie : faut-il souscrire ?
Omer-Decugis & Cie constitue une rare opportunité d’investissement, aucune autre société comparable (entreprise familiale, au cœur de Rungis, avec des parts de marché de premier plan) n’étant cotée à la Bourse de Paris. Le groupe profite d’une tendance structurelle à la végétalisation des assiettes des consommateurs.
Si son modèle est par nature peu rentable avec une marge brute d’importateur-grossiste, celui-ci est très lisible et doit en principe pleinement profiter de ses nouvelles réserves de capacités de mûrissage pour croître jusqu’en 2023 tout en améliorant sa rentabilité.
Avec une valorisation pré-IPO de 40 à 45 millions d’euros hors dette, l’entreprise se paie moins de 10 fois le résultat d’exploitation attendu cette année, alors que le groupe est loin d’avoir retrouvé ses niveaux de profitabilité normatifs.
Les engagements de souscription de sociétés de gestion de renom (Amiral Gestion, Financière Arbevel, DNCA, CDC Croissance) constituent un gage rassurant sur la qualité du dossier pour l’investisseur individuel.
Souscrire.
IPO Omer-Decugis & Cie : modalités, code ISIN
Modalités de l’introduction en Bourse de la société Omer-Decugis & Cie
- Marché de cotation : Euronext Growth Paris
- Code mnémonique de l’action : ALODC
- Code ISIN : FR0014003T71
- Prix d’introduction : 7,50 euros (fourchette entre 6,67 à 7,50 euros, prix médian : 7,085 euros)
- Nature de l’opération : augmentation de capital, cession de titres uniquement pour l’option de surallocation
- Nombre de titres offerts : 2.617.942 maximum
- Éligibilité des titres : PEA, PEA-PME, compte-titres ordinaire (CTO)
Dates de l’IPO
Le calendrier indicatif de l’IPO de Omer-Decugis & Cie est le suivant :
- 1er juin 2021 : approbation du prospectus par l’Autorité des marchés financiers (AMF)
- 2 juin 2021 : ouverture de la période de souscription
- 14 juin 2021 : clôture de l’offre à prix ouvert (OPO) à 17 heures pour les souscriptions au guichet de banque et à 20 heures pour les ordres passés en ligne
- 15 juin 2021 : annonce du résultat de l’offre
- 17 juin 2021 : règlement-livraison des titres
- 18 juin 2021 : début des négociations des actions sur Euronext Growth
- 16 juillet 2021 : date limite de l’exercice de l’option de surallocation
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