Poulaillon veut lever 10 millions d’euros sur Alternext pour conquérir la France

Par Thomas Chenel

L’entreprise familiale alsacienne, spécialisée dans la boulangerie et la restauration rapide, a lancé son introduction en Bourse. L’augmentation de capital envisagée vise à récolter 8,5 à 13,2 millions d’euros pour étendre son réseau de points de vente au-delà du grand-est de la France. Autre objectif, l’accroissement des capacités de production de la Moricette, son petit pain brioché vedette.

Poulaillon veut financer le développement de ses activités

 

Après l’ouverture de sa première boulangerie à Mulhouse (Alsace), en 1973, la société a investi le champ de la restauration rapide et conquis des enseignes de la grande distribution avec son activité de boulangerie industrielle. Aujourd’hui, elle travaille entre autres avec Monoprix, Auchan et Leader Price. Les produits de Poulaillon se retrouvent également dans les présentoirs de la Brioche Dorée et les restaurants de la chaîne La Pataterie, ainsi qu’à Disneyland Paris ou encore dans des distributeurs automatiques.

L’entreprise affiche une activité en pleine croissance. Pour l’exercice 2014-2015, clos en septembre dernier, le chiffre d’affaires a progressé de 18,7% et atteint 54 millions d’euros. Rentable en dehors de retraitements comptables exigés par l’Autorité des marchés financiers, la société a enregistré au cours de l’exercice 2013/2014 un résultat net de 0,87 million d’euros. Le président-fondateur Paul Poulaillon ne compte cependant pas s’arrêter là. Il espère lever de 8,5 à 11,5 millions d’euros en Bourse.

Accroître les ventes et la production

L’entrée sur Alternext pourrait rapporter jusqu’à 13,2 millions d’euros d’argent frais en cas de forte demande (exercice intégral de la clause d’extension), au point haut de la fourchette de prix de l’action. Grâce à ces capitaux, Paul Poulaillon et ses enfants Fabien et Magali entendent ouvrir de 4 à 6 magasins par an, voire davantage, et finaliser la rénovation de points de vente existants, pour un montant total de 4 millions d’euros. En outre, un nouveau concept a été lancé à Lyon, avec l’ouverture le 30 octobre dernier d’une première boutique de restauration rapide entièrement dédiée à la Moricette, le produit phare de l’entreprise. La direction souhaite ouvrir cinq espaces de ce type par an.

Pour accroître ses capacités de livraisons, notamment aux clients BtoB, l’entreprise compte investir 2,5 millions d’euros dans l’installation d’une nouvelle ligne de production pour la Moricette. Ce petit pain brioché inspiré du bretzel, inventé par Paul Poulaillon, est une viennoiserie très répandue en Alsace. Il se vend nature mais surtout garni d’aliments salés pour en faire un véritable sandwich. « On produit déjà environ 100.000 Moricettes par jour, de manière entièrement automatisée », indique Fabien Poulaillon, directeur général en charge de l’activité BtoB. Une fois finalisés, ces travaux porteront la capacité de production à 300.000 unités par jour.

Une nouvelle source de développement

Paul Poulaillon veut également commercialiser son eau minérale à grande échelle, tirée de la source Velleminfroy, en Haute-Saône. 6,4 millions d’euros ont déjà été investis dans une usine d’embouteillage. La société a prévu de consacrer un budget de 1,5 million d’euros, financé par l’augmentation de capital, pour accompagner le lancement commercial du produit, prévu au printemps 2016. L’idée est de diversifier les activités de l’entreprise, en proposant un eau premium aux clients.

Cette eau minérale constitue un nouveau levier de croissance, dont les effets sont difficilement quantifiables à ce stade. Seule certitude : elle sera vendue à un prix de 2,5 à 3 euros le litre, précise Invest Securities, la banque d’affaires chargée de l’introduction en Bourse. Les analystes de cette dernière prévoient une progression du chiffre d’affaires global de Poulaillon de 16,9% en 2016 et d’encore 14,1% en 2017, pour atteindre 72 millions d’euros. La marge d’excédent brut d’exploitation (Ebitda) devrait également s’améliorer, de 28% en 2016 et 21,6% en 2017. Grâce aux fonds levés, la société va se désendetter partiellement : Invest Securities anticipe une dette nette en diminution pour l’année 2016, à 11,3 millions d’euros contre 14,7 millions en 2015.

Si tout se passe bien, Poulaillon compte verser de premiers dividendes d’ici deux ans, à l’occasion de l’exercice 2017-2018. Ils représenteront 25% des bénéfices, signale Fabien Poulaillon. Pour lui, « même si l’entreprise a déjà 42 ans, l’aventure ne fait que commencer ».

Poulaillon : modalités de l’introduction en Bourse

Marché de cotation
Alternext Paris

Codes de l’action
Mnémonique : ALPOU
Code ISIN : FR0013015583

Fourchette de prix indicative
7,06 – 9,54 euros par action (prix médian : 8,30 euros)

Nature de l’opération
Augmentation de capital (10M€ en milieu de fourchette)

Nombre de titres émis
Entre 1.204.819 et un maximum de 1.385.541 actions ordinaires nouvelles à émettre

Eligibilité des titres
PEA, PEA PME

Calendrier de l’IPO
Mardi 3 novembre 2015 : visa de l’AMF sur le prospectus
Mercredi 4 novembre 2015 : ouverture de l’offre
Jeudi 19 novembre 2015 : clôture de l’offre pour les particuliers à 18 heures
Vendredi 20 novembre 2015 : résultat de l’offre, exercice éventuel de la clause d’extension
Mardi 24 novembre 2015 : règlement-livraison des actions
Mercredi 25 novembre 2015 : début des négociations sur Alternext

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