Hoffmann Green Cement Technologies (HGCT), qui conçoit, fabrique et commercialise un ciment bas carbone, a réalisé une levée de fonds de 65,4 millions d’euros à l’occasion de son introduction en Bourse sur Euronext Growth Paris. Déjà implantée à Bournezeau en Vendée, la start-up industrielle veut ainsi financer la construction de deux nouvelles usines, la seconde par extension de son site vendéen et la troisième sur un site multimodal près de Paris.
Hoffmann Green Cement Technologies : le ciment bas carbone en Bourse
Levée de fonds de Hoffmann Green Cement Technologies de 65,4 M€
Succès de l’introduction en Bourse sur Euronext Growth Paris (anciennement Alternext) pour Hoffmann Green Cement Technologies (HGCT). La société vendéenne a levé environ 65,4 millions d’euros via l’émission de 3.635.056 actions nouvelles au prix de 18 euros, plutôt dans le haut de fourchette du prix de l’action (15,66 à 19,14 euros par titre, prix médian de 17,40 euros). Si l’opération fait le plein, HGCT pourrait lever jusqu’à 75,2 millions d’euros, en cas d’exercice de la dernière rallonge (option de surallocation).
Ces fonds sont destinés à financer le passage de statut de start-up industrielle à celui de groupe, l’essentiel des sommes récoltées devant être consacré à la construction de deux nouveaux sites de production, en plus du premier site opérationnel depuis janvier 2019. Une partie de l’opération porte sur la conversion d’obligations en actions, dans le cadre d’une précédente levée de fonds réalisée en juin 2019.
Le ciment bas carbone de HGCT, une innovation de rupture
Issu de la rencontre en 2014 entre David Hoffmann, ingénieur chimiste, et Julien Blanchard, entrepreneur dans le domaine des matériaux de construction, Hoffmann Green Cement Technologies conçoit, produit et commercialise des ciments bas carbone, présentés comme une « innovation de rupture ». Une alternative très recherchée par les foncières, promoteurs immobiliers et constructeurs qui souhaitent réduire leur empreinte carbone. À elle-seule, la fabrication de ciment traditionnel (appelé ciment Portland) représente 6% des émissions de gaz à effet de serre en France.
Les procédés de fabrication de HGCT permettent de produire du ciment à froid, sans clinker, constituant du ciment Portland issu de la cuisson à très haute température (1.450 °C) d’un mélange composé de calcaire et d’argile. Outre la suppression de l’étape de cuisson, Julien Blanchard vante un « process zéro déchet, zéro rejet » : « Une tonne de matières premières entrantes dans notre usine correspond à une tonne sortante de produit fini », assure-t-il. Autre avantage, le recours systématique à des co-produits peu onéreux et abondants, évitant à l’entreprise d’extraire des ressources minérales naturelles, comme l’exige la fabrication de ciment Portland.
Aujourd’hui, HGCT utilise du laitier de haut-fourneau, scorie issue de la fabrication de la fonte « disponible en abondance », l’argile flashée, issue des boues d’argile provenant des carrières de granulats « dont le coût de transport dépasse parfois le coût matière », et le gypse, issu de déblais de chantiers et très présent en Île-de-France notamment.
Au total, l’empreinte carbone du ciment Hoffmann Green Cement Technologies est divisée par cinq par rapport au ciment Portland traditionnel : 172 kg de CO2 par tonne de ciment H-UKR (à partir de laitier) produite, contre 866 selon les données communiquées par l’entreprise.
Bournezeau, un site de production duplicable
Les ciments Hoffmann Hoffmann Green Cement Technologies sont aujourd’hui fabriqués sur un premier site industriel sans four ni cheminée, situé à Bournezeau, en Vendée, d’une capacité de 50.000 tonnes par an. « Le process est unique au monde, hyper-automatisé, quatre personnes suffisent pour faire tourner l’usine (en rythme de travail 1×8, NDLR) », se félicite le dirigeant. L’installation a nécessité 18 mois de travaux et près de 10 millions d’euros d’investissements. « Ce type d’unité est duplicable en France comme à l’international », souligne-t-il. Les premières livraisons sont intervenues au début du second semestre 2019.
C’est d’ailleurs l’objectif essentiel de la levée de fonds : financer, sans endettement à ce stade, deux nouvelles usines de 250.000 tonnes de capacité par an, l’une par extension du site actuel et l’autre en région parisienne, dans un site multimodal à proximité du futur canal Seine-Nord Europe. Leur coût : 22 millions d’euros chacune. Un développement des capacités industrielles indispensable à la croissance, le site actuel ne permettant pas d’honorer les 150.000 tonnes de commandes fermes et irrévocables sécurisées auprès de partenaires commerciaux tels que Bouygues Construction et Eiffage Construction, LG Béton (préfabriqués), ou à venir auprès de Saint-Gobain pour la distribution de 10.000 tonnes de sacs de ciment par an dans son réseau Point P.
Point mort en 2020, 120 M€ de CA en 2024
Grâce à la montée en charge de son premier site, Hoffmann Green Cement Technologies espère passer le point d’équilibre d’exploitation (Ebit) dès 2020. À l’horizon 2024, une fois ses deux nouveaux sites mis en service respectivement au second semestre 2022 et au premier semestre 2023, la société vise une capacité de production totale de 550.000 tonnes de ciment par an (contre 50.000 actuellement). Ce qui correspond à un objectif de chiffre d’affaires d’environ 120 millions d’euros, soit 3% de parts de marché en France, pour une rentabilité brute d’exploitation (marge d’EBITDA sur chiffre d’affaires) d’environ 40%.
Le modèle économique repose sur des prix reflétant la valeur ajoutée des Ciments Hoffmann (prix 50% supérieurs au ciment Portland, NDLR) du fait de performances environnementales et techniques supérieures et une faible structure de coûts, l’effectif des usines étant un tiers inférieur à celui de cimenteries traditionnelles, « d’où des marges élevées », explique le directeur financier Jérôme Caron.
Post-opération, la capitalisation atteindrait 220 millions d’euros, en milieu de fourchette, pour une entreprise qui vient de commencer ses livraisons et réalise pour l’heure un chiffre d’affaires quasi-nul. Les dirigeants justifient la valorisation de par l’avance technologique de HGCT qu’ils estiment à 5 ans sur la concurrence, le savoir-faire industriel, les contrats déjà signés ainsi que la propriété intellectuelle (procédés brevetés). Ils estiment que cette valeur a été cautionnée par plusieurs investisseurs, l’entreprise ayant déjà reçu pour 18 millions d’euros d’engagements de souscription de plusieurs fonds et investisseurs institutionnels comme Swedbank, Sycomore AM, BNP Paribas Développement, CDC, Arbevel, Amplegest et Groupe Bâtisseurs d’Avenir.
Début des négociations sur Euronext le 21 octobre
Sur la base du prix d’introduction en bourse de 18 euros par action, la capitalisation boursière de Hoffmann Green Cement Technologies se situe à environ 236,3 millions d’euros. Elle pourra atteindre 246,1 millions d’euros en cas d’exercice intégral de l’option de surallocation.
Le début des négociations des actions sur Euronext Growth Paris est prévu le 21 octobre 2019 (code ISIN : FR0013451044, code mnémonique : ALHGR)
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