François Fillon s’est déclaré favorable à la suppression de l’ISF sous sa forme actuelle pour le remplacer par une imposition des revenus des Français les plus aisés, lors de l’émission Des paroles et des Actes (DPDA) jeudi 6 juin 2013 sur France 2.
« On est le seul pays en Europe et l’un des seuls parmi les pays développés à avoir un impôt sur la fortune et non pas un impôt qui est basé sur la réalité des revenus des Français les plus aisés. Ma conviction est qu’il faut trancher cette question. Il faut la trancher en remplaçant l’ISF […] par un impôt sur les revenus de la fortune, par une tranche supplémentaire d’impôt sur le revenu ou par une surtaxe », a proposé le député UMP de Paris.
L’ISF, un « impôt imbécile »
Pour l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, de telles dispositions permettraient de « supprimer un impôt qui est un impôt imbécile ». François Fillon estime que l’ISF, rétabli en 1989 par le gouvernement Rocard sur les cendres de l’ancien IGF (impôt sur les grandes fortunes) est un impôt « qui pèse sur les investissements productifs, qui pèse parfois sur des gens qui n’ont pas de revenus pour le payer ». Ces derniers « sont obligés de consommer leur capital » pour acquitter leur ISF, par exemple en vendant des titres ou un bien immobilier.
Le candidat malheureux à la présidence de l’UMP s’est également livré à une comparaison de la fiscalité des personnes en France avec celle applicable dans d’autres pays développés. « Aux Etats-Unis il y a une fiscalité élevée. En Allemagne il y a une fiscalité élevée. Mais il n’y a pas d’impôt aussi bête qui s’attaque au capital, qui pousse les gens à installer leurs activités ailleurs, qui pousse les gens à délocaliser leurs investissements et qui rend impossible les investissements nouveaux sur notre territoire », a-t-il fustigé.
Le gouvernement Fillon a eu l’occasion de supprimer l’ISF à plusieurs reprises durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Mais l’exécutif d’alors a finalement opté pour des aménagements.