Seuil de l’IFI 2024 : 1,3 million d’euros de patrimoine net taxable
Montant minimum à partir duquel on est imposé à l’IFI en France
En 2024, le seuil d’imposition à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), impôt immobilier qui remplace l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) depuis l’année 2018, se monte à 1,3 million d’euros de patrimoine immobilier détenu par foyer fiscal au 1er janvier. Une limite fixée par la loi à l’article 964 du CGI (Code général des impôts) après l’entrée en vigueur de la loi de finances pour 2018 qui institue cet impôt, en remplacement de l’ancien ISF, dont la suppression figurait au programme d’Emmanuel Macron lors de sa première élection à l’Élysée. Cette limite est la même que celle en vigueur pour l’ISF, qui avait été inchangée depuis le relèvement intervenu en 2011.
Ce seuil est donc demeuré inchangé en 2024, les textes n’ayant subi aucun changement à ce titre.
Précisément, il faut que la valeur du patrimoine immobilier dépasse ce seuil légal pour être taxable et déclencher l’obligation de déclaration et de paiement de l’IFI.
Seuil d’exonération d’IFI 2024
Jusqu’à 1,3 million d’euros, un contribuable est exonéré. C’est la raison pour laquelle on peut considérer que cette limite est aussi égale au seuil d’exonération d’IFI. Un principe qui prévalait déjà dans l’ISF (le seuil d’exonération d’ISF était identique).
Ce montant minimum au-delà duquel on doit payer l’IFI n’est pas pris en compte pour sa valeur brute pour un certain nombre de raisons juridiques ayant une base légale, administrative ou de nature jurisprudentielle :
- il existe des exonérations de droit totales, comme les biens immobiliers affectés à l’activité professionnelle ou partielles (bois et forêts, parts de groupements forestiers, certains biens ruraux)
- l’administration admet des décotes pour des biens peu liquides (difficiles à vendre, NDLR)
- certaines dettes sont déductibles
- la résidence principale bénéficie d’un abattement fiscal de 30% sur sa valeur de marché (voir plus-bas).
Le seuil d’assujettissement à l’IFI de 1,3 million d’euros s’apprécie donc à partir d’une valeur nette taxable du patrimoine immobilier détenu au 1er janvier 2024, notion plus connue sous le nom de patrimoine net taxable.
A noter : les revenus ne sont pris en compte d’aucune manière pour la détermination du seuil d’imposition à l’IFI.
Seuil de l’ISF à ne pas confondre avec le plancher du barème d’imposition
Depuis la réforme de l’ISF de 2011 votée à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, le seuil de déclenchement de l’ISF n’est plus égal à la limite de la première tranche du barème de l’ISF. Ce découplage, qui a été retranscrit à l’identique dans l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) est parfois source d’incompréhension.
Pour être clair, il existe en fait deux seuils à retenir :
- Seuil de recouvrement 2024 : 1,3 million d’euros, montant de patrimoine immobilier à partir duquel on est imposable
- Seuil de calcul de l’IFI (identique au seuil de calcul de l’ISF) : 800.000 euros, montant à partir duquel le barème s’applique quand on est imposable.
Autrement dit, on est exonéré d’IFI lorsqu’on détient un patrimoine immobilier de 800.000 ou 900.000 euros mais on est imposable quand on est propriétaire d’un patrimoine immobilier de 1,31 ou 10 millions d’euros. Et lorsqu’on est soumis à l’IFI, l’impôt est calculé par tranches de la façon suivante :
- la tranche de 0 à 800.000 euros n’est pas imposée
- la tranche de 800.000 à 1,3 million d’euros est taxée au taux de 0,50%
- la tranche de 1,3 à 2,57 million d’euros est taxée au taux de 0,70%, etc.
Seuil d’assujettissement égal pour un couple marié et un célibataire
Le seuil de soumission à l’IFI est fixé, comme pour l’ancien ISF, par foyer fiscal, quelle que soit sa composition. Ainsi, une personne seule (célibataire, veuve ou divorcée) est soumise au même seuil d’imposition qu’un couple marié ou pacsé. Pour un couple, le seuil d’assujettissement n’est donc pas doublé à 2,6 millions d’euros mais reste à 1,3 million d’euros. > Lire l’artice IFI 2024 : mariage, pacs ou concubinage, même calcul !
De même, le nombre d’enfants à change au sein du foyer fiscal n’a aucune incidence sur le seuil d’imposition. En revanche, le patrimoine immobilier d’un enfant majeur sort nécessairement du foyer fiscal de ses parents, qu’il ait opté ou non pour le rattachement au foyer de papa et maman au titre de l’impôt sur le revenu (IR).
IFI et résidence principale : une exonération de fait au-delà du seuil d’imposition
Au titre de l’ISF auparavant et de l’IFI dorénavant, le logement occupé en tant que résidence principale jouit d’un statut particulier depuis 1999, ce qui distingue ce bien des autres actifs immobiliers : un abattement fiscal est accordé par la loi. Fixé à 20% à l’origine, cet abattement a été porté à 30% en 2008 et n’a jamais été remis en cause depuis jusqu’à la suppression de l’ISF par Emmanuel Macron au 31 décembre 2017. Ce principe a été repris à l’identique dans le cadre de l’IFI.
Conséquence, la résidence principale n’est prise en compte que pour 70% de sa valeur vénale (ou valeur de marché) au 1er janvier 2024.
Quel impact en pratique ? Cet avantage fiscal conduit mécaniquement à relever le seuil de patrimoine détenu au 1er janvier.
Prenons un exemple purement théorique, celui où un contribuable serait uniquement propriétaire d’une résidence principale, un bel appartement haussmannien à Paris, mais d’aucun autre actif (solde du compte bancaire à zéro, pas de livret d’épargne ni de contrat d’assurance vie, pas de meubles, de voiture, ni de résidence secondaire, etc.). La valeur de son logement pourrait atteindre 1,857 million d’euros au 1er janvier 2024 sans pour autant l’obliger à devoir déclarer et payer l’IFI. En effet, en appliquant l’abattement de 30% à cette valeur soit 557.100 euros, la valeur nette de son logement atteindrait 1,2999 million d’euros, soit sous le seuil de recouvrement.
Seuil de l’ISF : historique du seuil d’imposition à l’impôt sur la fortune en France
L’impôt sur la fortune en France a connu plusieurs périodes :
- l’impôt sur les grandes fortunes (IGF) de 1982 à 1986 sous le premier septennat de François Mitterrand
- puis de 1989 à 2018 sous le nom d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF)
- et désormais une nouvelle phase sous le nom d’impôt sur la fortune immobilière (IFI) depuis 2018, la réforme de l’ISF présentée par Emmanuel Macron lors de sa première campagne présidentielle étant entrée en vigueur.
> lire l’article : Rétablissement de l’ISF : Macron y est opposé
Il fallait être multimillionnaire en francs français de 1982 à 2001 pour être imposable à l’ISF. C’est seulement depuis l’allègement Sarkozy de l’ISF de 2011 qu’il faut être millionnaire en euros pour payer cet impôt sur le patrimoine, avec un seuil d’imposition fixé à 1,3 million d’euros. Un seuil maintenu par son successeur à l’Élysée François Hollande puis par Emmanuel Macron mais avec une composition du patrimoine net taxable expurgée du patrimoine financier.
L’historique du seuil de l’ISF ci-dessous est considéré en euros courants (hors effets de l’inflation) :
Seuil de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI ou ISFI) 2018-2024
- Seuil de l’IFI en 2024: 1,3 million d’euros (seuil actuel)
- Seuil de l’IFI en 2023: 1,3 million d’euros
- Seuil de l’IFI en 2022: 1,3 million d’euros
- Seuil de l’IFI en 2021 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’IFI en 2020 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’IFI en 2019 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’IFI en 2018 : 1,3 million d’euros
Seuil de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) de 1989 à 2017
- Seuil de l’ISF en 2017 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’ISF en 2016 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’ISF en 2015 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’ISF en 2014 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’ISF en 2013 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’ISF en 2012 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’ISF en 2011 : 1,3 million d’euros
- Seuil de l’ISF en 2010 : 790.000 euros
- Seuil de l’ISF en 2009 : 790.000 euros
- Seuil de l’ISF en 2008 : 770.000 euros
- Seuil de l’ISF en 2007 : 760.000 euros
- Seuil de l’ISF en 2006 : 760.000 euros
- Seuil de l’ISF en 2005 : 732.000 euros
- Seuil de l’ISF en 2004 : 720.000 euros
- Seuil de l’ISF en 2003 : 720.000 euros
- Seuil de l’ISF en 2002 : 720.000 euros
- Seuil de l’ISF en 2001 : 4,7 millions de francs soit 716.510 euros
- Seuil de l’ISF en 2000 : 4,7 millions de francs soit 716.510 euros
- Seuil de l’ISF en 1999 : 4,7 millions de francs soit 716.510 euros
- Seuil de l’ISF en 1998 : 4,7 millions de francs soit 716.510 euros
- Seuil de l’ISF en 1997 : 4,7 millions de francs soit 716.510 euros
- Seuil de l’ISF en 1996 : 4,61 millions de francs soit 702.790 euros
- Seuil de l’ISF en 1995 : 4,53 millions de francs soit 690.594 euros
- Seuil de l’ISF en 1994 : 4,47 millions de francs soit 681.447 euros
- Seuil de l’ISF en 1993 : 4,39 millions de francs soit 669.251 euros
- Seuil de l’ISF en 1992 : 4,39 millions de francs soit 669.251 euros
- Seuil de l’ISF en 1991 : 4,26 millions de francs soit 649.433 euros
- Seuil de l’ISF en 1990 : 4,13 millions de francs soit 629.614 euros
- Seuil de l’ISF en 1989 : 4 millions de francs soit 609.796 euros
Seuil de l’impôt sur les grandes fortunes (IGF) de 1982 à 1986
- Seuil de l’IGF en 1986 : 3,6 millions de francs soit 548.816 euros
- Seuil de l’IGF en 1985 : 3,5 millions de francs soit 533.572 euros
- Seuil de l’IGF en 1984 : 3,4 millions de francs soit 518.327 euros
- Seuil de l’IGF en 1983 : 3,2 millions de francs soit 487.837 euros
- Seuil de l’IGF en 1982: 3 millions de francs soit 457.347 euros