Alors que le débat sur une suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune prend de l’ampleur dans le gouvernement, les Français penchent clairement pour un maintien de l’ISF.
Les Français aiment l’ISF
Supprimer l’ISF ? Pas question. Interrogés dans le cadre d’un « Sondage Tilder-LCI-OpinionWay » publié le 21 avril 2016, les Français montrent clairement leur attachement à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Sur les 1.001 personnes majeures consultées en ligne les 20 et 21 avril, 67%, soit plus des deux tiers, affirment être défavorables à la suppression de l’ISF. Dans le détail, 41% déclarent y être « tout à fait opposées » tandis que 26% se contentent d’être « plutôt opposées » à la ligne défendue par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron. Interviewé par la revue Risques, le locataire de Bercy avait déclaré « préférer par exemple la taxation sur la succession aux impôts de type ISF », motivant cette position par l’importance de favoriser le financement de l’innovation en France à travers le risque. Une déclaration qui lui avait valu les remontrances du Premier ministre Manuel Valls, selon lequel supprimer l’ISF « serait une faute ».
Ainsi, seuls 32% des répondants partagent l’opinion d’Emmanuel Macron, dont 15% qui sont « tout à fait favorables » à la suppression de l’ISF. Toutefois, les jeunes (18-24 ans) ainsi que les 65 ans et plus sont plus nuancés, leur adhésion à l’idée d’une suppression de l’ISF culminant respectivement à 44 et 39%.
Sans surprise, cette mesure recueille les louanges des électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour en 2012 à 58%. L’ancien chef de l’Etat, à l’instar d’Alain Juppé ou de François Fillon, n’a d’ailleurs pas caché sa volonté d’en finir avec l’impôt de solidarité sur la fortune s’il revenait au pouvoir. Le patron du Medef Pierre Gattaz, interrogé le 21 avril 2016 sur BFM Business, a également affirmé son opposition à l’impôt sur la fortune : « Ca ramène peut-être quatre milliards d’impôts mais ça a détruit sans doute des dizaines de milliards et de PIB [produit intérieur brut, NDLR] en France parce que nous sommes l’un des derniers pays au monde à avoir de l’ISF », a expliqué le patron des patrons, concluant qu’ « un poison comme ça, il faut le supprimer ».
A l’inverse, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (12%), François Hollande (17%), Marine Le Pen (36%) et François Bayrou (17%) sont hostiles à la suppression de l’ISF.
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