Assurance : comment éviter les doublons

Par Hugo Baudino

Deux voire trois assurances pour le même risque, c’est ce qu’on appelle mettre les bretelles et la ceinture. Pour lutter contre le problème de la double assurance, voici les réflexes de base à adopter.  

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Plus de la moitié (55%) des Français ont l’impression d’être assurés plusieurs fois pour le même risque. Ce chiffre issu de l’étude sur le secteur de l’assurance réalisée par le cabinet Simon Kucher met le doigt sur un problème récurrent : la double assurance. En effet, consciemment ou non, de nombreux assurés se retrouvent plusieurs fois couverts pour les mêmes risques. Alors quelles sont les précautions à prendre pour éviter de se retrouver doublement assuré ?

 

Les principales assurances, auto et habitation, sont peu concernées par le problème car elles sont souvent conçues de manière à éviter les doublons. Ainsi, « l’assurance habitation du propriétaire non occupant et celle de son locataire ne couvrent pas pour les même choses », explique Roxane Delamare, chef de projet marketing chez le comparateur AcommeAssure. Par exemple, dans le cadre d’un dégât des eaux, l’assurance habitation du propriétaire couvrira les dommages causés à l’immeuble alors que la multirisques habitation couvrira les meubles et biens présents à l’intérieur du logement.

 

Ce sont donc les assurances dites mineures qui sont touchées par le phénomène de la double assurance. Comme le relève Roxanne Delamare, la double assurance se développe « principalement à cause de la carte bancaire ». Selon l’étude du cabinet Simon Kucher, 60% des Français ne connaissent pas les assurances présentes dans leurs cartes bleues. Les cartes haut-de-gamme comportent pourtant souvent des garanties contre un certain nombre de dommages potentiels.

 

Trois assurances pour un seul risque

Dans le cas d’un séjour au ski, votre carte Visa Premier ou Mastercard comporte généralement une assurance pour l’assistance en cas d’accident sur les pistes, risque potentiellement aussi couvert par votre assurance habitation. Si, pour couronner le tout, vous souscrivez une assurance spéciale assistance sur les pistes au moment où vous achetez votre forfait, vous vous retrouvez trois fois couvert pour le même risque ! Toutefois, « les plafonds de remboursements peuvent se cumuler », note Roxane Delamare, ainsi pour un accident qui a nécessité un dispositif très coûteux, vous pouvez faire jouer plusieurs assurances pour arriver à être intégralement remboursé.

Il est quoiqu’il en soit plus « important de faire le point sur ses assurances avant de partir en vacances », rappelle la spécialiste, la troisième assurance pour l’assistance sur les pistes n’étant peut être pas nécessaire… L’application mobile Fluo, lancée en juin 2014, peut vous faciliter la tâche en détectant automatiquement les garanties associées à votre carte de crédit.

 

La loi Hamon à double tranchant

Le consommateur dispose d’un outil pour lutter contre la double assurance : le délai de rétractation, allongé de 7 à 14 jours par la loi Hamon. En cas de souscription d’un contrat d’assurance affinitaire, lié à l’achat d’un bien ou d’un service, si le consommateur s’aperçoit qu’il est déjà assuré pour un des risques couverts par le contrat en question, il bénéficie de deux semaines pour résilier ce contrat, au lieu d’une seule en temps normal. A noter : le délai de rétractation est également de 14 jours pour les contrats d’assurance souscrits à distance (par téléphone ou sur Internet).

 

L’autre mesure phare de la Loi Hamon en matière d’assurance, la libre résiliation au bout d’un an de contrat, a un impact différent sur la double assurance. En effet, Roxane Delamare a pu constater qu’un certain nombre des clients d’AcommeAssure se sont retrouvés avec deux assurances similaires après avoir souscrit à une nouvelle assurance sans résilier l’ancienne au préalable. Le problème vient d’une confusion sur la possibilité de résiliation. Celle-ci est libre au bout d’un an pour tous les contrats souscrits à partir du 1er janvier 2015. Pour tous les contrats souscrits avant cette date, le droit à la résiliation est ouvert à compter de la prochaine date anniversaire du contrat. Ainsi, un contrat souscrit le 16 novembre 1999 ne sera résiliable que le 16 novembre 2015. Si son titulaire souscrit un nouveau contrat d’assurance avant cette date anniversaire, il se retrouvera doublement assuré. Pour éviter ce genre de mésaventure, Roxane Delamare conseille de « contacter son nouvel assureur et de lui exposer sa situation » avant de souscrire un nouveau contrat.

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