Comment fonctionne la Bourse ?

Par Olivier Brunet
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Investir en Bourse n’est pas un placement financier naturel pour les Français. Risque de perte, manque de culture financière ou de temps pour acheter des actions de sociétés… L’investissement en Bourse est-il si compliqué ? Explications et fonctionnement de la Bourse pour les nuls…  

La bourse, comment ça marche

La Bourse, définition

Un investissement en Bourse est d’abord synonyme d’achat d’actions, une action étant un titre représentatif d’une part du capital d’une société. La Bourse, c’est la confrontation de l’offre et de la demande d’actions. Quand la demande (les titres que veulent acquérir les acheteurs) est supérieure à l’offre (les actions mises en vente), l’action monte. Inversement et réciproquement. En dehors des périodes où une société fait l’objet d’une OPA (offre publique d’achat), le prix d’une action (on parle de cours de Bourse) peut donc subir de fortes hausses ou de fortes baisses.

Lorsqu’une société est cotée en Bourse, ses actions peuvent s’échanger anonymement, sans que l’acheteur et le vendeur n’aient besoin de se connaître ni de se rencontrer physiquement, via une plateforme d’échanges informatisés. En France, l’opérateur de cette plateforme de négociation est Euronext, entreprise de marché en charge notamment de l’admission des actions à la cote (on parle d’introduction en Bourse), de la confrontation des ordres d’achat et de vente et de la diffusion des cours de Bourse et des indices boursiers en temps réel auprès de rediffuseurs, de sites spécialisés comme Boursorama ou de la presse spécialisée.

Le palais Brongniart situé place de la Bourse dans le deuxième arrondissement de Paris n’est plus le siège de la Bourse de Paris depuis 1998. La transmission des ordres « à la criée » par des agents de change a pris fin en juillet 1987.

Cours de Bourse : ce qui fait monter ou baisser la valeur d’une action

Le cours de Bourse, aussi appelé cotation, est le prix d’équilibre d’une action déterminé par la rencontre des offres de vente avec les offres d’achat. Un grand nombre de facteurs peut influer positivement ou négativement sur l’évolution d’un cours de Bourse.

Voici une liste (non exhaustive) d’éléments susceptibles de faire monter ou baisser la valeur d’un titre :

  • les résultats financiers de l’entreprise émettrice des actions. Bien qu’en hausse, des bénéfices inférieurs aux attentes des analystes financiers peuvent entraîner une vive correction en baisse de la valeur d’une action,
  • la révision en hausse ou en baisse des prévisions de bénéfices de la société. En cas de correction en baisse, on parle de profit warning (avertissement sur les résultats anticipés) ou de sales warning (avertissement sur le niveau d’activité anticipé),
  • l’annonce par la société de l’acquisition d’une autre société, concurrente ou complémentaire,
  • l’annonce d’une cession d’actifs, du report ou de l’annulation d’un projet, du gain ou de la perte d’un gros contrat,
  • l’annonce d’une augmentation de capital, souvent mal accueillie,
  • l’annonce d’une cotation en Bourse sur un marché étranger comme le Nasdaq (généralement bien vue pour les sociétés de biotechnologies, puisque les valorisation y sont plus élevées),
  • l’évolution du prix des matières premières et/ou des devises,
  • la sortie d’une information importante sur la vie de l’entreprise dans la presse, généraliste, économique ou financière,
  • la perspective d’un rachat de l’entreprise, donnant lieu ensuite à une OPA (offre publique d’achat) amicale ou inamicale selon les intentions et les relations du repreneur avec les actionnaires en place. Parfois, l’information est fondée, parfois elle ne l’est pas et le cours de Bourse peut évoluer à cause d’une simple rumeur de marché,
  • l’achat ou la vente d’un nombre significatif d’actions par un actionnaire familial ou institutionnel (financier, partenaire ou non de la société),
  • la publication d’informations sur le secteur d’activité de la société cotée (résultats financiers d’un concurrent, etc.),
  • la diffusion d’une note d’analyste financier qui peut être amené à changer de recommandation (achat, vente) et son objectif de cours sur un titre,
  • la tendance générale sur les marchés boursiers, elle-même guidée par toute une série d’éléments et d’événements sur le plan financier (politique monétaire d’une Banque centrale ou des banques centrales), économique (conjoncture mondiale, ou dans une zone géographique particulière), politique (résultats d’élections), géopolitique (guerre, tensions entre Etats)…

Ces causes peuvent donc être internes ou externes à la société émettrice des actions.

Différents types d’actions classés selon leur capitalisation boursière

Une minorité d’entreprises sont cotées en Bourse. En France, il y en a plus de 1.000, dont la plupart des plus grandes entreprises françaises, comme Orange, Renault, Peugeot, EDF, Carrefour, BNP Paribas, etc.

On distingue plusieurs types d’actions, que l’on peut classer par la valeur en Bourse, exprimée par le terme de capitalisation boursière. Cette capitalisation est égale au nombre d’actions multiplié par la valeur de l’action. Ainsi, la société X dont le capital est composé d’un million d’actions cotant chacune 10 euros vaut 10 millions d’euros.

Il existe trois grands types de valeurs :

  • les petites valeurs
  • les valeurs moyennes
  • les grandes capitalisations ou grandes valeurs.

Large caps, big caps et blue chips : les plus grandes capitalisations boursières

Les sociétés dont la capitalisation boursière est la plus élevée sont appelées grandes capitalisation. On les dénomme aussi par commodité – et en raison d’un usage courant de l’Anglais dans le secteur de la finance – « large caps » ou « big caps ». Selon la classification d’Euronext, ces large caps sont des valeurs dont la capitalisation boursière est supérieure à 1 milliard d’euros, elles appartiennent au « Compartiment A » d’Euronext. Les plus grandes valeurs sont aussi les plus liquides : le nombre d’actions échangées chaque jour est très important, permettant à un actionnaire individuel d’acheter ou de vendre facilement ses parts.

Il existe une sous-catégorie au sein des grandes capitalisations appelées « blue chips », terme directement emprunté aux financiers anglo-saxons qui parlent de « blue chips stocks » (stock signifie action, NDLR) ou de « blue chip companies ». Il s’agit de très grandes entreprises, de taille mondiale, souvent en position dominante dans leur secteur d’activité et capables de générer des profits importants et de distribuer des dividendes réguliers. En France, des sociétés comme L’Oréal, Total, LVMH ou Air Liquide peuvent être assimilées à cette catégorie.

Midcaps ou mid caps : les valeurs moyennes

A mi-chemin entre les petites et les grandes valeurs, on retrouve les moyennes capitalisations, couramment appelées « mid caps » ou « midcaps companies ». Ce sont souvent des entreprises de taille intermédiaire (ETI), d’envergure internationale avec une large dimension européenne. La classification d’Euronext les situe entre 150 millions et 1 milliard d’euros de valeur en Bourse, ce qui correspond au « Compartiment B ».

Parmi les mid caps dont les marques sont connues du grand public, on peut citer les groupes agroalimentaires Fleury Michon et Bonduelle, Pierre & Vacances, NRJ Group, Auféminin, Showroomprivé, Parrot, LDLC.com.

Small caps et micro caps : les petites valeurs

Les plus petites capitalisations boursières sont appelées small caps, micro caps, voire nano caps. A Paris, on les retrouve dans le « Compartiment C » d’Euronext, sur le marché Alternext (qui comporte moins de contraintes de communication pour les sociétés) et sur le Marché Libre (marché non régulé). Comme elles ne valent que quelques millions à quelques dizaines de millions d’euros, le marché d’actions de ces valeurs est étroit, donc peu liquide. Acheter ou vendre des parts peut se révéler dans certains cas difficile, faute d’acheteurs ou de vendeurs suffisants.

On peut noter que la classification entre petites, moyennes et grandes valeurs varie selon les pays, les institutions financières, le type d’investisseur. Pour un gros fonds de pension américain, une société française comme Métropole TV (M6), qui vaut environ 2 milliards d’euros en Bourse, peut être considérée comme une small cap ! Autre remarque, la plupart des études statistiques montrent que les performances boursières des petites et moyennes capitalisations sont supérieures à celles des grandes à moyen-long terme.

Plus-values, dividendes, deux moteurs de performances en Bourse

Le cours de Bourse est une façon de mesurer la performance d’une action. Lorsqu’un investisseur revend une action avec un gain à la clé après une appréciation de sa valeur, on génère une plus-value, égale au prix de vente auquel on a soustrait le prix d’achat (on parle aussi de prix de revient, pour tenir compte des frais de Bourse).

Ce n’est pas le seul moteur de performance d’une action. On peut aussi compter sur d’éventuels dividendes, qui correspondent à une fraction plus ou moins importante du résultat annuel, reversé à chaque actionnaire à due proportion du pourcentage du capital qu’il détient. > Lire l’article Dividende : versement et imposition des distributions aux actionnaires

Investir en Bourse : combien ça rapporte ?

On entend encore dire que la Bourse est le placement financier le plus rentable à long terme. Réalité, évidence, croyance ou contre-vérité ? La réponse est en fait un peu plus complexe : elle dépend de nombreux paramètres et de la façon de voir les choses. Une chose est sûre : les crises financières à répétition des deux dernières décennies (éclatement de la bulle Internet en 2001, crise des subprimes en 2007-2008, crise grecque en 2011, krach boursier en chine en 2015) ont remis en cause la certitude selon laquelle on ne pouvait pas perdre d’argent en Bourse sur longue période. Une personne qui a acheté des actions au plus haut de la bulle Internet en septembre 2000 avait de grandes chances de ne pas retrouver sa mise 12 ans plus tard.

La performance d’un portefeuille en Bourse résulte donc de plusieurs facteurs, le facteur temps étant l’un des principaux. Impossible donc de savoir à l’avance combien rapporte un investissement en Bourse puisque cela dépend, notamment, du moment où on a investi. La preuve, les statistiques de performances comparées des placements menées par l’IEIF montrent qu’à fin 2015, les actions ne sont pas le placement le plus performant sur une période de 10 ans. A l’inverse, elles sont en tête sur des périodes de 5, 30 ou 40 ans !

Une étude publiée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) en 2013 montrait que sur 25 ans, le rendement réel (inflation déduite) annualisé des actions dividendes réinvestis se montait à 6,6% (avant fiscalité).

Rien ne permet d’affirmer que ces performances se reproduiront à l’avenir, car, comme le veut une formule couramment utilisée par les professionnels de la finance, les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Mais ces données permettent de se faire une idée du potentiel de performance d’un investissement en Bourse.

Actions en direct, Sicav et FCP, trackers… les placements pour investir en Bourse

Pour investir en Bourse, acheter des actions est le moyen le plus direct et le plus naturel. Mais ce n’est pas évident pour tout le monde, en raison du temps et des connaissances financières que cela requiert. Heureusement, ce n’est pas la seule solution pour se positionner sur le marché des actions cotées !

Il existe d’autres placements, permettant dans les deux cas de diversifier son portefeuille, sans avoir besoin de détenir directement une cinquantaine d’actions :

  1. Les fonds communs de placement (FCP) et sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) :
    Ce sont des placements collectifs dont la souscription est ouverte aux épargnants et dont on achète des parts. Ces fonds sont gérés par des gestionnaires au sein de sociétés de gestion de portefeuille qui sélectionnent un panier d’actions en fonction de la stratégie définie dans le prospectus du fonds, de leurs convictions et de leurs anticipations. Il existe plusieurs catégories de Sicav et FCP permettant d’investir en Bourse soit sur des zones géographiques déterminées (actions françaises, actions européennes, actions internationales, etc.), soit sur des secteurs particuliers (énergie, immobilier coté, etc.), soit sur différentes tailles de sociétés (small caps, mid caps, large caps).
  2. Les trackers ou ETF :
    Les trackers ou ETF sont des fonds sans intervention humaine qui répliquent la performance d’un indice. C’est la raison pour laquelle on parle de fonds indiciels et de gestion passive. Leurs frais sont faibles voire très faibles (0,1% à 0,9% de frais de gestion annuels). Il existe des centaines de trackers, indexés sur de grands indices comme le CAC 40 ou l’Euro Stoxx 50, mais pas seulement. Certains permettent de se positionner sur des zones d’investissement, d’autres des thématiques ou des secteurs ou même de jouer la baisse d’un indice.

CAC 40, Euro Stoxx 50… le rôle des indices boursiers

Un indice boursier est en quelque sorte une compilation de l’évolution de la valeur d’un panier d’actions. Il sert de référence pour déterminer les grandes tendances d’un marché financier (le CAC 40 à Paris, le DAX à Francfort, le FTSE 100 à Londres), d’une zone géographique (l’Euro Stoxx 50 pour les 50 plus importantes valeurs européennes), d’un secteur d’activité.

Il existe en fait des centaines d’indices, nationaux (SBF 120, CAC PME à Paris), sectoriels, internationaux. Ils sont utilisés par les sociétés de gestion pour comparer les performances des fonds qu’elles gèrent, et/ou pour composer des fonds indiciels (trackers ou ETF) qui ont pour but de répliquer la performance d’un indice donné.

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