L’investissement en Bourse est le placement financier le plus rentable à long terme à condition d’investir au bon moment. Faut-il acheter des actions ? Souscrire des parts de fonds ? Préférer les ETF ? Définition, fonctionnement, avantages et inconvénients des différents placements pour investir en Bourse.
Quel placement financier pour investir en Bourse ?
Acheter des actions : pour investir en direct
Investissement en actions, le b.a.-ba
Pour investir en Bourse, acheter des actions est le placement financier le plus naturel. Une action est une part du capital d’une entreprise. Lorsque cette société est cotée en Bourse, ses actions sont négociables sur un marché financier : il est possible de passer des ordres d’achat et de vente auprès d’une communauté d’investisseurs, sans connaître individuellement chacun d’entre eux.
> Lire l’article : Comment fonctionne la Bourse ?
Lorsqu’on effectue un investissement en Bourse, on s’expose à un risque de perte intégrale de son capital investi, une société étant susceptible de déposer son bilan. Mais on bénéficie aussi d’un potentiel élevé de valorisation, en cas de croissance des bénéfices et/ou de la valeur des actifs de la société cotée. En Bourse, on peut investir sur des horizons de placement très différents, du très court terme, à l’intérieur d’une séance de Bourse (on parle de day trading) au très long terme en conservant ses titres sur 10, 20 ans ou davantage.
> Pour approfondir : Cours de Bourse : ce qui fait monter ou baisser la valeur d’une action
Dividende, droit de vote, information… les droits de l’actionnaire
Quand on devient investisseur en Bourse, on devient aussi actionnaire. Être actionnaire, c’est avoir des droits : droit de vote lors de l’assemblée générale des porteurs de parts, droit à l’information et droit au dividende. Ces droits sont renforcés lorsqu’un porteur de parts opte pour une détention de ses actions au nominatif. Dans ce cas, l’actionnaire perçoit une prime de fidélité sous la forme d’un bonus sur le dividende pouvant aller jusqu’à 10% (on parle alors de dividende majoré), il bénéficie d’informations personnalisées et d’un accès facilité aux assemblées générales. Inconvénient, ce mode de détention préférentiel n’est pas compatible avec le PEA (plan d’épargne en actions).
Dividende, plus-value, deux moteurs de performance
L’investissement en actions recèle donc deux moteurs de performance :
– le dividende, versé une ou deux fois par an si l’entreprise en a la capacité,
– la plus-value, qui matérialise la différence entre le prix d’achat (on parle de prix de revient ou de prix de revient unitaire car l’achat d’actions induit des frais de Bourse, qui augmentent le prix d’achat) et le prix de vente lorsque le cours de Bourse monte.
Parfois, lorsqu’une entreprise dispose d’un excès de trésorerie largement au-delà de ses besoins courants et de ses projets d’investissements, elle peut redistribuer une partie de ces sommes à ses actionnaires sous la forme de dividendes exceptionnels, de remboursement de prime d’émission ou de remboursement d’apport en capital.
Gérer seul, avec l’aide de conseils ou gestion sous mandat
L’achat d’actions est une démarche exigeante pour un actionnaire individuel. Il est nécessaire de s’informer pour réaliser son investissement puis le suivre dans le temps. Il est surtout indispensable de diversifier son placement financier : n’acheter qu’une seule action, c’est prendre le risque de s’exposer aux variations du cours de Bourse d’une seule entreprise, dont les performances financières futures peuvent ne pas être au rendez-vous. Il est même possible de tout perdre si cette société met la clé sous la porte.
Pour bien répartir ses risques et limiter le risque de perte, une diversification d’un portefeuille sur 20 valeurs est un minimum. Cette diversification peut aussi être menée à bien grâce à des outils et services d’aide à la décision (gestion conseillée) ou de délégation totale des investissements (gestion sous mandat), moyennant des frais spécifiques et, la plupart du temps, à la condition de disposer d’un portefeuille d’une valeur de plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Investir en direct dans les actions est donc une pratique à réserver aux personnes qui, en plus de leur argent, on du temps à investir et des connaissances financières, l’envie d’apprendre et d’avoir la main sur leurs décisions d’achat et de vente. Comme le forgeron qui le devient en forgeant, on ne naît pas trader amateur, on le devient en passant des ordres de Bourse !
Fonds actions : Sicav et FCP pour diversifier son investissement boursier
OPC, Sicav, FCP : définitions
Pour diversifier ses placements boursiers, il est logique de se tourner vers les fonds de placement ou fonds d’investissement en actions, dénommés OPC (organismes de placement collectif, anciennement OPCVM) dans le droit français. Sicav et FCP sont des portefeuilles gérés par des professionnels, appelés gérants de fonds ou asset managers, pour le compte des épargnants. En contrepartie, des frais de gestion sont prélevés chaque année, auxquels peuvent s’ajouter des droits d’entrée (ou frais de souscription) et des frais de sortie, variables selon les sociétés de gestion et les établissements teneurs de compte. Ces frais contribuent à diminuer la performance de l’investissement.
On distingue deux formes juridiques d’OPC en France, les Sicav (sociétés d’investissement à capital variable), dont on est actionnaire, et les FCP (fonds communs de placement) dont on détient des parts sans droits de vote. En pratique, ces différences ne sont pas visibles dans la gestion quotidienne des fonds.
Les fonds actions ont vocation à investir dans différentes actions, avec une dispersion du risque plus ou moins importante (de 25 à 150 valeurs en portefeuille) et selon une politique d’investissement propre à chaque gérant de fonds (suivant un indice boursier, ses propres convictions, la macro-économie, etc.). La gestion d’un fonds peut être modifiée significativement lorsque son gérant change, même à stratégie identique. En règle générale, les dividendes perçus à l’intérieur du fonds sont réinvestis (on parle de capitalisation des revenus). Mais certains fonds dits de distribution prévoient le versement d’un dividende ou d’un coupon aux porteurs de parts ; d’autres comportent différentes parts permettant aux investisseurs de choisir, suivant leurs objectifs, entre une part C (capitalisation) et une part D (distribution).
Fonds actions et fonds actions
Il existe une grande variété de fonds actions, classés généralement par zones géographiques, par thématiques d’investissement et/ou par taille, en fonction de la capitalisations boursière :
– fonds actions France small caps : actions de sociétés françaises de petite capitalisation,
– fonds actions France : actions de sociétés françaises toutes capitalisations confondues,
– fonds actions Europe : actions de sociétés européennes,
– fonds actions zone euro : actions de sociétés basées dans la zone euro,
– fonds actions monde ou internationales : actions toutes zones géographiques confondues,
– fonds actions US : actions de sociétés américaines,
– fonds actions japonaises : actions de sociétés basées au Japon,
– fonds actions émergentes : actions de de sociétés basées dans les pays émergents,
– fonds actions rendement : actions de sociétés distribuant des dividendes réguliers,
– fonds actions SIIC – REITs : actions de sociétés foncières cotées,
– etc.
Ces fonds peuvent être fermés (leur période de souscription est limitée dans le temps) ou plus généralement ouverts (les achats peuvent être effectués en permanence). Pour être éligible au PEA (plan d’épargne en actions), un fonds actions doit être investi à 75% minimum en titres de sociétés cotées basées dans des Etats de l’Union européenne, en Islande, en Norvège ou au Liechtenstein.
Performances, meilleurs fonds, comment s’y retrouver
Pour mesurer la performance d’un fonds, on regarde l’évolution de sa valeur liquidative (VL) qui représente la valeur totale du portefeuille par part. La VL monte lorsque la somme du prix des actions composant le portefeuille augmente, inversement et réciproquement. En règle générale, les performances des fonds actions sont corrélées au niveau général de la Bourse : lorsque les marchés actions subissent un krach, la quasi-totalité des fonds actions subissent de fortes baisses. Seule exception, les fonds qui mettent en place des couvertures sur les marchés à terme pour protéger leurs performances.
En majorité, les fonds traditionnels affichent des performances égales ou inférieures à l’indice de référence auxquels ils se comparent. Une minorité parvient à faire mieux chaque année. Pour identifier les meilleurs fonds, on peut se référer aux prix décernés par la presse financière comme L’Agefi ou aux classements et notations effectuées par des agences d’analyse financière des fonds comme Morningstar ou Quantalys. Inconvénient de ces classements, ils sont établis sur des performances passées, qui ont toutes les chances de ne pas se reproduire, le contexte financier et macro-économique étant par nature mouvant dans le temps. Comme le veut une formule souvent utilisée dans la finance, les performances passées ne présagent pas des performances futures…
ETF, trackers : pour la diversification à frais réduits
ETF, définition
Investir en Bourse avec une diversification maximale tout en payant des frais réduits, c’est possible grâce aux ETF (Exchange Traded Funds) aussi appelés trackers ou fonds indiciels cotés. Comme leur nom l’indique, il s’agit de fonds cotés sur les marchés réglementés, supervisés comme les OPC classiques par l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui ont vocation à répliquer la performance d’un indice boursier, comme le CAC 40 à l’échelon français ou l’EuroStoxx au niveau européen, pour ne citer que les plus connus.
Exemple : pour investir sur le CAC 40, un investisseur individuel a le choix d’acheter chacune des actions composant l’indice des grandes capitalisations de la Bourse de Paris, mais il devra payer des frais de courtage à chacun de ses achats, puis à chacune de ses ventes, soit au moins 80 ordres de Bourse à passer ! A l’opposé, l’investissement sur un tracker répliquant le CAC 40, par exemple Lyxor CAC 40 UCITS ETF, permet d’acheter ou vendre d’un seul coup un panier représentatif des 40 valeurs de l’indice. Plus rapide, plus simple et moins coûteux…
Gestion passive = frais de gestion allégés
Comme le principe d’un ETF repose sur une performance calquée sur celle d’un indice, on parle de gestion passive d’un portefeuille, par opposition à la gestion active d’un gérant selon ses convictions. Cela leur permet d’afficher des frais de gestion annuels de 0,15% à 0,45% pour les ETF standard, contre 1,5% à 5% pour les Sicav et FCP traditionnels (2% à 2,5% en moyenne). Ce n’est pas un hasard si les solutions proposées par les robo-advisors, ces start-up de la finance apparues ces dernières années pour démocratiser les placements financiers, reposent sur les ETF.
Les gammes de produits de type ETF se sont étoffées au fil du temps, il existe désormais des ETF permettant d’investir sur les petites et moyennes valeurs, sur un ou plusieurs marchés émergents (Chine, Inde, Russie, Brésil, Amérique latine, Hong Kong, Corée, Afrique, etc.), sur certaines thématiques, pour bénéficier de couvertures sur les devises ou, « performance inverse » (pour jouer la baisse d’un indice)… Rien que chez Lyxor, acteur historique des trackers, on dénombre plus de 320 ETF actions.
Smart Beta, Strategic Beta, les ETF évolués
Depuis quelques années, des stratégies d’investissement plus fines appelées « Smart Beta » ou « Strategic Beta » ont été développées pour contourner l’un des principaux inconvénients des ETF ordinaires. Au sein de ces derniers, la réplication d’indices de marchés pondérés par les capitalisations boursières induit une surpondération des grandes capitalisations (et/ou des valeurs les plus chères), ce qui peut minimiser le potentiel de gains, les actions à fort potentiel ou sous-évaluées étant sous-représentées.
Il n’y a pas une alternative unique à ces ETF traditionnels mais plusieurs, puisqu’il existe une grande variété de stratégies « Smart Beta » ou « Strategic Beta » mises en œuvre différemment selon les ETF et les sociétés de gestion : faible volatilité, actions de qualité, momentum (tendance de hausse, NDLR), multi-facteurs… Ces stratégies d’investissement étant plus complexes, les ETF de ce type sont un peu plus coûteux, surtout pour les ETF dédiés aux grandes capitalisations américaines selon Morningstar (0,43% en moyenne contre 0,14% sur les ETF corrélés à l’indice S&P 500).
Comparatif entre actions, fonds et ETF | |||
---|---|---|---|
Diversification | Frais de gestion annuels | Liquidité | |
Actions (en gestion libre) |
Souvent faible | 0 | intraday (quotidienne pour certaines petites valeurs) |
Fonds | Variable | 1 à 5% | quotidienne ou hebdomadaire |
ETF | Elevée | 0,15% à 0,60% | intraday |
Source Toutsurmesfinances |
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