Sicav et FCP : définition, avantages, frais, fiscalité des OPCVM

Par Olivier Brunet

Les Sicav et FCP sont des fonds d’investissement qui permettent de diversifier ses placements financiers dans une assurance vie, un PEA ou un compte-titres. Fonctionnement, avantages et inconvénients des OPCVM.  

 

  1. Sicav et FCP, définitions et différences
  2. Intérêt et avantages d’un placement financier en OPCVM
  3. Les différentes catégories de fonds
  4. Valeur liquidative d’un fonds d’investissement
  5. Performances des Sicav et FCP sur 1 et 3 ans (2014-2015-2016)
  6. Frais des Sicav et FCP
  7. Fiscalité des OPCVM

Sicav et FCP, définitions et différences

Pour investir sur les marchés financiers, un épargnant a le choix entre titres vifs (principalement les actions) et fonds de placement ou fonds d’investissement qui permettent de déléguer et diversifier la gestion de ses placements. Chaque fonds est géré selon une stratégie spécifique pour le compte des porteurs de parts. En France, il existe deux formes de fonds, les Sicav (sociétés d’investissement à capital variable) et les FCP (fonds communs de placement). Sicav et FCP sont ce que l’on appelle des OPCVM (organismes de placement collectif en valeurs mobilières) ou OPC (organismes de placement collectif) selon une nomenclature récente.

La principale différence entre Sicav et FCP est d’ordre juridique : une Sicav est une société pouvant être potentiellement autogérée (administrée sans société de gestion) et dont on est actionnaire pourvu de droits de vote, synonyme de moyen d’expression au cours de l’assemblée générale annuelle ; ce droit n’existe pas dans un FCP (forme la plus courante de fonds) qui n’est qu’une simple copropriété de valeurs mobilières dont on détient des parts, gérée par une société de gestion de portefeuille (SGP) aussi appelée société de gestion d’actifs.

Dans les faits, il n’y a aucune différence entre Sicav et FCP dans leur fonctionnement au quotidien. Les Sicav et FCP sont des portefeuilles d’épargne gérés par des professionnels appelés gérants de fonds ; on parle de gestion d’actifs pour compte de tiers ou de gestion collective puisque les portefeuilles sont détenus collectivement par les souscripteurs. En contrepartie de frais de gestion plus ou moins élevés, la société de gestion a vocation à faire fructifier l’épargne qu’on lui a confiée selon la stratégie et les objectifs définis dans le prospectus AMF (Autorité des marchés financiers, organe de supervision des sociétés de gestion).

On dénombre plusieurs milliers de Sicav et FCP disponibles à la vente en France, gérés par des sociétés de gestion françaises (plus de 600) ou étrangères. La société d’analyse financière Quantalys évoque un chiffre de plus de 30.000 fonds proposés aux souscripteurs.

Intérêt et avantages d’un placement financier en OPCVM

Par rapport à la gestion d’un portefeuille en direct, l’investissement dans un placement collectif de type Sicav et FCP présente plusieurs avantages pour un épargnant :

Diversification, le propre des Sicav et FCP

Le principal intérêt d’un OPCVM ? Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ! C’est le fondement même du recours à une société de gestion. La diversification d’un portefeuille propre à toute Sicav ou à tout FCP vise à répartir les risques selon différents critères (géographiques, sectoriels, liés aux devises, aux taux d’intérêt, à la liquidité, etc.), sachant qu’un investisseur individuel a souvent tendance, par manque de temps ou de compétences en finance, à trop concentrer ses investissements sur un nombre limité de titres ou de supports financiers. Le degré de diversification est très variable d’une catégorie de fonds à une autre et d’un fonds à un autre au sein d’une même catégorie.

Délégation de gestion à des professionnels

Acheter des actions de Sicav ou des parts de FCP permet de se reposer sur les connaissances et l’expérience des professionnels des marchés financiers (gérants de fonds, analystes financiers) pour la gestion de son épargne (choix des valeurs, achats, ventes, allègements, timing, etc.). Une délégation bien utile lorsqu’on ne dispose pas de la culture financière nécessaire à la réalisation d’investissements en direct de façon rationnelle et en suivant une stratégie sans y déroger.

Choix de fonds presque infini

Actions des pays émergents, obligations à haut rendement, obligations convertibles, matières premières… Les fonds d’investissement sont souvent le seul moyen d’accéder à des classes d’actifs inaccessibles ou presque pour un particulier souhaitant diversifier ses placements financiers. La palette d’instruments financiers, de type d’émetteurs (Etat, parapublic, entreprises), de zones géographiques, de secteurs d’activités et de sociétés de gestion est presque infinie. Cependant, cette diversité est théorique dans une banque de réseau traditionnelle, où le choix est limité à quelques fonds gérés par une société de gestion filiale. Pour avoir le choix (les financiers parlent d’architecture ouverte), plusieurs solutions :
– les banques en ligne : Boursorama, Fortuneo, BforBank, ING Direct
– les courtiers ou brokers en ligne : Binck.fr, Bourse Direct, EasyBourse
– les CGPI (conseillers en gestion de patrimoine indépendants)
– les banques privées indépendantes ou filiales de banques

Bon plan : banques et courtiers en ligne proposent tous une sélection de fonds à frais d’entrée réduits ou gratuits.

Ticket d’entrée : un investissement minimum réduit

Diversifier son portefeuille lorsqu’on ne dispose que de quelques centaines ou quelques milliers d’euros n’a rien d’évident. D’abord parce que certains instruments financiers sont quasiment impossibles à souscrire pour un particulier (puisque réservés aux investisseurs institutionnels) mais aussi à cause des frais de courtage (coût des ordres d’achat et de vente) induits. En achetant les parts d’un ou quelques fonds, on peut obtenir une diversification sur des centaines d’émetteurs répartis sur toute la planète avec une mise de départ limitée.

OPCVM ou Sicav monétaires, OPCVM actions… Les différentes catégories de fonds

L’AMF a établi une grille de classification pour les Sicav et FCP, afin d’aider le souscripteur à s’y retrouver et d’uniformiser les supports de communication des sociétés de gestion et des vendeurs. On dénombre ainsi 5 familles d’OPCVM, chacune étant ensuite subdivisée en catégories.

OPCVM actions

Les OPCVM actions sont des fonds de placement dont le portefeuille est exposé à 60% minimum à un marché d’actions (titres représentatifs d’une part du capital de sociétés cotées en Bourse). Les fonds actions sont en principe les plus risqués, mais aussi ceux dont le potentiel de performance est le plus élevé. On distingue ensuite 4 grandes catégories d’OPCVM actions :
– fonds actions françaises
– fonds actions des pays de la zone euro
– fonds actions des pays de l’Union européenne
– fonds actions internationales

Attention, les fonds PEA ou fonds éligibles au PEA (plan d’épargne en actions) ne forment pas une catégorie d’OPCVM proprement dite. Ces fonds doivent être investis au moins à 75% en actions de sociétés éligibles au PEA.

OPCVM obligations et autres titres de créances

Certains fonds de placement sont exclusivement dédiés à l’investissement en obligations (titres représentatifs d’une part de dette de sociétés). On parle aussi de fonds obligataires. Ces obligations peuvent être émises par une société (cotée ou non, publique ou à capitaux privés), par un Etat ou par une collectivité locale. L’AMF a découpé cette famille de fonds en deux catégories, qui font la distinction entre titres émis en euros et ceux libellés dans une autre devise :
– fonds obligations et autres titres de créances libellés en euros
– fonds obligations et autres titres de créances internationaux

Indépendamment de ces catégories, il existe de nombreux types de fonds obligataires : fonds à échéance (aussi appelés fonds buy and hold), fonds d’obligations internationales, fonds d’obligations high yield (haut rendement), fonds d’obligations investment grade (émetteurs de qualité), fonds d’obligations convertibles (qui permettent de profiter partiellement de la performance des marchés actions).

Le risque des fonds obligataires se situe, d’une manière générale, à mi-chemin entre les fonds monétaires et les fonds actions.

OPCVM monétaires

Cette famille regroupe les FCP et Sicav monétaires, fonds en principe les plus sûrs, investis sur les marché monétaires (produits à court terme tels que les billets de trésorerie, certificats de dépôts). L’AMF distingue deux catégories d’OPCVM monétaires, les fonds et les fonds monétaires court terme.

Actuellement, la plupart des fonds monétaires ne rapportent plus rien. En moyenne, la performance des fonds monétairesest même négative en 2017 (-0,11% au 30 juin 2017, selon les statistiques de la Banque de France).

Fonds à formule : les produits structurés

Certains OPCVM sont commercialisés en vue d’offrir aux épargnants une exposition partielle à l’évolution des marchés financiers, sans en supporter l’intégralité des risques. C’est ce que l’on appelle les fonds à formule aussi appelés fonds ou produits structurés.

Ces fonds fonctionnent en appliquant une formule de calcul plus ou moins complexe, en vue de distribuer un revenu à une ou plusieurs échéances prévues à l’avance. On distingue plusieurs types de fonds à formule :
– fonds garantis, y compris en cas d’évolution négative de l’indicateur de référence. Attention, la garantie ne s’applique qu’à l’échéance et ne porte généralement que sur le capital net investi ; les frais de souscription n’entrent donc pas dans le calcul de cette garantie.
– fonds protégés : fonds dont la protection du capital au terme n’est que partielle, en cas de scénario défavorable.
– fonds à barrière désactivante : fonds dont le capital n’est protégé que dans une certaine limite. Au-delà d’un certain seuil prévu à l’avance, le souscripteur peut perdre une partie importante de sa mise initiale.

OPCVM diversifiés du type Carmignac Patrimoine

Les fonds diversifiés sont tous les fonds n’appartenant pas aux autres catégories. Comme leur nom l’indique, ils ont en principe vocation à investir dans tout type d’actif (actions, obligations, devises…) et sur toutes les zones géographiques. On peut constater qu’il existe un grand nombre d’appellations de fonds appartement à cette catégorie. C’est le cas des fonds patrimoniaux (qui ont vocation à rapporter plus que le fonds euros avec une volatilité faible). Les plus grands fonds (et souvent les plus connus) appartiennent à cette famille, comme Carmignac Patrimoine, Eurose, M&G Optimal Income, Echiquier Arty, Amundi Patrimoine.

Valeur liquidative d’un fonds d’investissement

La valeur liquidative d’une Sicav ou d’un fonds commun de placement représente le prix d’une part du fonds en question, hors frais de souscription. La valeur liquidative d’un fonds est calculée en divisant l’actif net du fonds (sa valorisation globale en additionnant la valeur de chaque ligne du portefeuille, diminuée d’éventuelles dettes et des frais de gestion) par le nombre de parts pour un FCP ou par le nombre d’actions pour une Sicav.
Par commodité, c’est la notion de VL (acronyme de valeur liquidative) qui apparaît souvent dans les classements des meilleurs fonds, les tableaux de bord comparatifs des sociétés d’analyse, sur les sites Internet des sociétés de gestion et les reporting des fonds (comptes rendus périodiques sur la vie des fonds). Dans la finance anglo-saxonne et chez certains professionnels et spécialistes français, c’est le terme de Nav (net asset value), synonyme anglophone de la valeur liquidative d’un OPCVM.

C’est à partir de l’évolution de la VL entre deux dates que l’on mesure la performance en pourcentage d’un fonds.

Performances des Sicav et FCP sur 1 et 3 ans

La performance annuelle des OPC par catégorie est la suivante (source Banque de France) :

> Performances des fonds actions :
– Au 30 juin 2017 : +19,7% (dont fonds indiciels ou ETF : +20,9%)
– 2016 : +3,6% (dont fonds indiciels ou ETF : +5,6%)
– 2015 : +10%(dont fonds indiciels ou ETF : +5,7%)
– 2014 : +6,9%(dont fonds indiciels ou ETF : +10%)

> Performances des fonds obligations :
– Au 30 juin 2017 : +1,3%
– 2016: +2,7%
– 2015: +0,9%
– 2014: +5,1%

> Performances des fonds diversifiés :
– Au 30 juin 2017 : +6,4%
– 2016: +2,6%
– 2015: +3%
– 2014: +5,4%

> Performances des fonds monétaires :
– Au 30 juin 2017 : -0,11%
– 2016: +0,02%
– 2015: +0,18%
– 2014: +0,37%

NB : il s’agit de performances annuelles nettes de frais de gestion, mais avant déduction d’éventuels frais d’entrée et de sortie

Frais des Sicav et FCP

La prestation des sociétés de gestion de portefeuille n’est évidemment pas gratuite. Il existe plusieurs couches de frais qui viennent diminuer la rentabilité de l’investissement. On peut distinguer les diiférents coûts suivants :

Frais d’entrée (ou commissions de souscription, ou droits d’entrée)

Fixes ou dégressifs selon les fonds, les frais d’entrée sont calculés en pourcentage de la somme investie et n’excèdent pas 5%. En cas de tarification dégressive, plus le montant de l’investissement est élevé, plus le taux de commissionnement est faible. Négociables, ces frais servent à rémunérer le distributeur du fonds, qui est rarement la société de gestion elle-même. En souscrivant via une banque en ligne ou un courtier, il est possible de bénéficier d’une gratuité des frais d’entrée sur certains fonds.

Frais de gestion

Prélevés chaque année selon un pourcentage de l’actif net du fonds, les frais de gestion pèsent directement sur sa performance. Ainsi, à performance du portefeuille égale, un fonds affichant des frais de gestion de 1,5% sera plus rentable qu’un autre affichant des frais de 2,5%. En fonction du type de parts, les frais peuvent s’avérer plus ou moins élevés : en règle générale, les parts I (réservées aux investisseurs institutionnels) subissent une ponction plus faible que les parts dédiées aux particuliers. Les frais de gestion constituent la principale source de revenus des gérants. Pour bénéficier de frais de gestion réduits, un souscripteur peut choisir d’investir via les trackers ou ETF (fonds indiciels cotés).

Commissions de surperformance

Plus rares, la commission de surperformance est versée au gestionnaire lorsque ce dernier atteint ou dépassé un objectif de performance prédéfini.

Frais de rachat

Peu fréquents, ces frais sont prélevés à la sortie d’un fonds, souvent en cas de sortie anticipée d’un fonds où une durée de blocage minimum est prévue contractuellement.

Fiscalité des OPCVM en 2017

Le régime d’imposition d’un OPCVM dépend de l’enveloppe de détention des parts choisie par l’épagrnant. On peut loger des parts de Sicav et de FCP dans trois types d’enveloppes :

– Compte-titres : application de la fiscalité des valeurs mobilières, c’est-à-dire ajout aux revenus imposables en cas de revenus (dividendes) ou de plus-value à la revente. S’il s’agit d’un fonds actions, le souscripteur bénéficie d’un abattement sur les dividendes (la base imposable est réduite de 40%) et le cas échéant sur les plus-values (50% ou 65% en fonction de la durée de détention).

Plan d’épargne en actions (PEA) : enveloppe de détention réservée aux fonds investis à 75% minimum en actions françaises ou européennes. Avantage : le porteur de parts peut revendre ses parts en franchise d’impôt sur les dividendes et les plus-values tant qu’il ne sort pas de son plan. A l’expiration d’un délai de 5 ans, les gains bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu (mais pas sur les prélèvements sociaux de 15,5%).

Contrat d’assurance vie multisupports : application du régime fiscal de l’assurance vie. L’imposition ne se déclenche qu’en cas de rachat partiel ou total du contrat. L’impôt éventuellement dû varie selon la durée de détention du contrat, la quote-part de gains dans le rachat et l’option fiscale choisie par le souscripteur (ajout au revenu imposable ou option pour un prélèvement dégressif appelé prélèvement forfaitaire libératoire).

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