Bruno Le Maire, candidat malheureux à la primaire à droite à l’automne 2016, voulait comme ses rivaux abroger l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Autre proposition du député LR de l’Eure, baisser la fiscalité des revenus du capital, une disposition dont le principe fait consensus dans son camp.
Suppression de l’ISF au programme de Bruno Le Maire
Note de l’auteur : depuis la rédaction initiale de cet article, Bruno Le Maire a été nommé ministre de l’Economie du gouvernement d’Edouard Philippe. Il devra donc appliquer le programme d’Emmanuel Macron sur l’ISF, sous réserve de l’obtention d’une majorité aux élections législatives des 11 et 18 juin 2017.
Sur l’ISF, Bruno Le Maire était sur la même ligne que François Fillon, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, qui réclamaient son abolition. L’ex candidat à la primaire de la droite et du centre pour l’élection présidentielle de 2017 a esquissé les grandes lignes de son programme économique et fiscal lors de Fintech Revolution, forum organisé mardi 3 mai 2016 par France Fintech, association réunissant les start-up qui bouleversent les services financiers. L’occasion pour le député Les Républicains (LR) de l’Eure d’annoncer, dans le prolongement de son interview publiée la veille dans Les Echos, ses propositions visant à alléger la fiscalité du patrimoine et des revenus du capital.
« Récolter les fruits des risques que vous avez pris »
« Il faut opérer une véritable révolution culturelle. Dans une économie de l’innovation, de la rupture technologique, il est impératif de moins taxer le capital pour permettre d’investir, d’innover tout le temps et de récolter les fruits des risques que vous avez pris », a déclaré Bruno Le Maire. « Face aux révolutions technologiques, celui qui innove, c’est celui qui gagne. Je propose la suppression de l’ISF parce que je pense qu’il faut récompenser le risque », a-t-il poursuivi au cours d’un entretien accordée à Toutsurmesfinances.com.
Dans le même esprit, l’ancien ministre de l’Agriculture de Nicolas Sarkozy proposait de mettre un terme à la soumission des plus-values d’actions et des dividendes au barème progressif de l’impôt sur le revenu, en vigueur depuis 2013, en application de l’un des engagements de campagne de François Hollande. « Sur les revenus du capital, dividendes et plus-values, je propose de ramener la fiscalité à 25%, en garantissant la stabilité de ce taux de 25% pour les années à venir », a ajouté le député LR, qui entend également inscrire « le principe de stabilité fiscale dans la Constitution ». Des
Agir par ordonnances dès l’été 2017
« Rien qu’avec ces deux mesures fiscales, suppression de l’ISF, fiscalité sur les revenus du capital ramenée à 25%, on peut donner un coup de boost formidable au financement de l’innovation dans notre pays », espère l’homme politique. S’il devait remporter la présidentielle, il agirait peu de temps après son élection à l’Elysée. « Il faut éviter de perdre les précieux premiers mois du quinquennat. C’est la raison pour laquelle sur la fiscalité, sur la suppression de l’ISF, sur la modernisation du marché du travail, je veux passer par ordonnances à l’été 2017. »
Avec ces mesures, Bruno Le Maire affiche des orientations très proches de ses principaux rivaux qui appellent tous à supprimer l’impôt de solidarité sur la fortune et à revenir à un prélèvement forfaitaire (taux fixe et unique pour tous, NDLR) sur les revenus du capital. L’ex-ministre affiche toutefois une nuance avec la ligne affichée par son parti sur la fiscalité des plus-values et des dividendes. Lors de leur journée de travail sur la dépense publique et la fiscalité organisée le 30 mars 2016, Les Républicains proposaient d’instaurer un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) sur les revenus financiers au taux de 22%.
A lire également sur l’ISF et l’élection présidentielle de 2017
– ISF : le programme de François Fillon pour 2017
Nos offres sélectionnées pour vous :