Pour investir en Bourse simplement dans les actions françaises, européennes ou américaines, il faut de la méthode et se méfier de ses émotions. Les différentes étapes pour investir de façon simple dans un compte-titres ou dans un plan d’épargne en actions.
Investir en Bourse simplement, dans les actions, mode d’emploi

Principe – Gagner en bourse simplement : pas de méthode miracle
La Bourse, c’est simple en apparence. C’est la confrontation de l’offre et de la demande qui fait monter ou baisser les cours. Mais gagner en Bourse n’est pas si simple, tellement les paramètres jouant sur les cours des actions de sociétés cotées sont nombreux. La méthode miracle n’existe pas.
À lire aussi >> Débutant : comment investir en bourse
Toutefois, quelques « gourous de Wall Street », des investisseurs ayant acquis une renommée internationale grâce à leurs performances exceptionnelles dans la durée, ont partagé leur savoir-faire dans des livres vendus à des millions d’exemplaires dans le monde. Il en ressort en synthèse qu’il faut :
- maîtriser quelques principes de base en économie et en finance
- investir avec méthode, de façon disciplinée
- prendre un peu de temps (mais pas trop !)
- investir sans renier sa personnalité, suivre sa propre voie
- faire preuve de bon sens
- tirer les leçons du passé, apprendre de ses erreurs, persévérer sans s’entêter
- accepter les variations du marché à court terme
Les différents livres sur l’investissement en Bourse permettent de profiter de l’expérience des autres (en l’occurrence des meilleurs) et prouvent qu’il n’y pas qu’une seule méthode qui marche.
Étape 1 – Choisir entre PEA, compte-titres (CTO) ou assurance vie
Avant d’investir en Bourse, il faut choisir son enveloppe fiscale, le contenant qui déterminera la fiscalité à laquelle les gains seront soumis. En France, six choix se présentent à l’épargnant :
- le plan d’épargne en actions (PEA) et sa déclinaison PEA jeunes
- le plan d’épargne en actions PME-ETI (PEA-PME)
- le compte-titres ordinaire (CTO)
- l’assurance vie
- le contrat de capitalisation
- le plan d’épargne retraite individuel (PERi ou PERin)
Le PEA, le PEA-PME et le CTO sont plus spécifiquement dédiés à l’investissement en Bourse. Leurs principales caractéristiques sont les suivantes :
- le terrain de jeu du PEA est limité aux actions françaises et européennes, les versements sont plafonnés et il présente l’avantage de capitaliser les gains en franchise d’impôt (pas de taxation au fil de l’eau sur les plus-values réalisées, l’imposition se déclenche uniquement en cas de sortie du plan) ;
- inconvénient du PEA-PME, l’univers d’investissement est encore plus réduit puisqu’il se limite aux actions de sociétés PME-ETI françaises et européennes ; son fonctionnement est calqué sur celui du PEA, à quelques nuances près ;
- le compte-titres ordinaire (CTO) offre le choix le plus vaste puisqu’il permet en principe d’investir sur toute valeur cotée sur tous les continents, le tout sans limite de versements ; son principal inconvénient est de nature fiscale, puisque tous les gains actés dans l’année sont imposables l’année suivante, à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Toutefois, l’impôt peut être minoré soit par des jeux d’abattements selon la durée de détention pour des titres acquis anciennement, soit par un jeu de compensation entre moins-values et plus-values.
CTO et PEA sont donc complémentaires : CTO pour investir sans limite géographique dans une logique de génération de plus-values, PEA pour investir dans les grandes valeurs françaises et européennes, dans une logique de perception/réinvestissement des dividendes en franchise d’impôt.
+ d’infos à ce sujet >> PEA ou compte titres ? Avantages, inconvénients
L’assurance vie, le contrat de capitalisation et le PER ont une vocation plus large. De plus, il n’existe que quelques contrats de type assurance vie accessibles au grand public permettant d’investir en actions, avec un choix de titres relativement limité et des types d’ordres restreints à l’achat et à la vente simples. Voici une liste non exhaustive d’offres de courtiers d’assurance vie en ligne :
- Titres@Vie (assurance vie) et ses déclinaisons Titres@Capi (contrat de capitalisation) et Titres@PER (PERin) : près de 150 actions françaises et européennes, frais de transaction de 0,29% sur les transactions
- Altaprofits Vie (assurance vie) et sa déclinaison Altaprofits Capi (contrat de capitalisation) : près de 150 actions françaises et européennes, 0 frais de transaction
- mesPlacements Liberté 2 (assurance vie) : un peu plus de 120 actions de grandes sociétés, dont les valeurs du CAC 40, quelques valeurs du SBF120 et européennes de l’indice Eurostoxx 50, quelques grandes valeurs américaines traditionnelles ou de la Tech composant les indices Dow Jones et Nasdaq 100, frais de transaction de 0,60%
- Linxea Spirit 2 : près de 120 actions de grande capitalisation françaises, européennes et américaines, frais de transaction de 0,60%
- Linxea Vie (assurance vie) : une centaine d’actions de grande capitalisation françaises et européennes
Étape 2 – Ouvrir un compte Bourse chez un courtier en ligne pour payer ses ordres moins cher
Investir en Bourse en ligne est devenu la norme : la gestion du portefeuille s’effectue en temps réel et des services additionnels d’aide à la décision, plus ou moins étoffés, sont proposés (gratuitement ou moyennant finances selon les intermédiaire et le profil). 63% des détenteurs de PEA et de compte-titres passent leurs ordres via Internet, selon l’Autorité des marchés financiers (source : « Investisseurs particuliers : motivations et pratiques d’investissement », décembre 2020).
Mais tous les services et applications de Bourse en ligne ne se valent pas ; chacun se sentira plus ou moins à l’aise avec l’interface de tel ou tel courtier en ligne. Il faut aussi se renseigner au préalable sur la possibilité d’investir sur un maximum de places boursières, pour les investisseurs ne souhaitant pas se fixer la moindre limite géographique. Le choix peut varier assez considérablement d’un intermédiaire financier à l’autre. Le meilleur courtier en ligne est celui qui correspond réellement à aux besoins de chaque actionnaire individuel.
Avant d’ouvrir un compte « en dur », il est possible de demander l’ouverture d’un compte de démonstration (ou compte démo) pour tester et/ou visualiser la plateforme.
Il faut surtout privilégier les sites de Bourse en ligne, dont les frais de courtage sont moins chers que ceux des banques de réseau traditionnelles. C’est l’Autorité des marchés financiers elle-même qui le dit.
De plus, les banques historiques facturent des droits de garde (frais de conservation et administratifs), ce qui n’est pas le cas pour les intermédiaires de Bourse en ligne (frais de garde gratuits).
Ci-dessous, un comparatif des offres tarifaires des banques en ligne Boursorama et Fortuneo d’une part, des courtiers Saxo et Bourse Direct d’autre part :
Tarif Boursorama offre Découverte | Tarif Fortuneo offre Optimum | |||
---|---|---|---|---|
Source : grilles tarifaires Boursorama et Fortuneo | ||||
Ordres sur Euronext Paris | Montant de l'ordre | Frais | Montant de l'ordre | Frais |
Inférieur ou égal à 500 € | 1,99 € | Inférieur ou égal à 500 € | 1.95 € | |
Supérieur à 500€ | 0,60% dès le 1er euro | Entre 500€ et 2 000 € | 3,90 € | |
Supérieur à 2 000€ | 0,20% | |||
Tarif Boursorama offre Ulimate Trader | Tarif Fortuneo offre Trader actif | |||
Montant de l'ordre | Frais | Montant de l'ordre | Frais | |
Inférieur ou égal à 10 000 € | 9,90 € | Inférieur ou égal à 10 000 € | 9,50 € | |
Supérieur à 10 000 € | 0,12% dès le 1er euro | Supérieur à 10 000 € | 0,12 % | |
Condition | Minimum 30 transactions/mois | Minimum 30 transactions/mois ou 90 transactions/3 derniers mois | ||
Tarif Boursorama | Tarif Fortuneo | |||
Ordres sur valeurs US (NYSE et Nasdaq) | 0,12% avec un minimum de 23,90 € frais de brokers étrangers inclus | 0,20% avec un minimum de 20 € + 30 € de frais de brokers étrangers |
Tarif Bourse Direct | Tarif Saxo Banque Classic | |||
---|---|---|---|---|
Sources : grilles tarifaires Bourse Direct et Saxo | ||||
Ordres sur Euronext Paris | Montant de l'ordre | Frais | Montant de l'ordre | Frais |
Inférieur ou égal à 500 € | 0,99 € | Inférieur ou égal à 1 000 € | 2,50 € | |
Entre 500€ et 1 000 € | 1,90 € | Entre 1 000 € et 5 000 € | 5 € | |
Entre 1 000€ et 2 000 € | 2,90 € | Entre 5 000€ et 7 500 € | 7,50 € | |
Entre 2 000€ et 4 400 € | 3,80 € | Entre 7 500 € et 10 000 € | 10 € | |
Supérieur à 4 400€ | 0,09% dès le 1er euro | Supérieur à 10 000€ | 0,10 % | |
Ordres sur valeurs US (NYSE et Nasdaq) | 8,50€ jusqu'à 10 000 €, 0,09% au-delà dès le 1er euro | 0,08% dès le 1er euro avec un minimum de 8 € |
Étape 3 – Profil d’investisseur en Bourse : apprendre à se connaître
C’est en forgeant que l’on devient forgeron. C’est la même chose en Bourse. Il faut apprendre à connaître son tempérament, son profil d’investisseur.
Cela suppose :
- d’appréhender le niveau de perte maximum que l’on est prêt à supporter sur une valeur tout en dormant sur ses deux oreilles : 5%, 10%, 25% ?
- d’évaluer sa capacité à sortir des sentiers battus, du CAC 40
- de mesurer son comportement d’investisseur, en notant et suivant scrupuleusement toutes les opérations réalisées sur Excel. S’astreindre à un tel relevé est éclairant ! Cela permet d’identifier ses biais personnels
- de pratiquer, dans la durée, y compris en faisant des erreurs. Même après une perte, on peut gagner en connaissance sur soi en tant qu’investisseur.
Apprendre à se connaître permet de mieux gérer ses émotions. La peur est toujours mauvaise conseillère, qu’il s’agisse de la peur de passer à côté d’une opportunité ou FOMO – acronyme de Fear of missing out – (avec le risque d’acheter trop haut), ou de la peur que la plus-value ne s’évanouisse (avec le risque de vendre trop tôt) quand un titre s’envole.
Étape 4 – Long terme ou court terme, trend following ou trading, choisir sa stratégie d’investissement en Bourse
Il y a autant de façons d’investir en Bourse que d’investisseurs ; à chacun son style, il faut trouver le sien.
On peut classer les modes d’investissement dans les trois catégories suivantes :
- trading ou day trading : pour les adeptes du passage d’ordres intraday, au sein d’une même séance de Bourse, basé sur l’analyse macro-économique et/ou l’analyse graphique = investissement à COURT TERME
- trend following : suivi de tendances, reposant sur l’analyse graphique / l’analyse technique, qui permet (si bien utilisé) d’identifier les vagues haussières et de les prendre au bon moment pour y surfer = investissement à COURT / MOYEN TERME
- investissement de LONG TERME : achat de titres en fonction de ses fondamentaux et de la qualité du management de l’entreprise émettrice des actions, indépendamment des bruits de marché, ce qui suppose de maîtriser la lecture des comptes d’une entreprise : compte de résultat, bilan, tableau de flux de trésorerie.
En bref dans le tableau ci-dessous, les principales différences entre trading, trend following et investissement à long terme :
Trading | Trend following | Long terme | |
---|---|---|---|
Analyse graphique | Oui | Oui | Oui, secondaire |
Lecture des comptes | Non | Oui, secondaire | Oui |
Qualité du management | Non | Oui, secondaire | Oui |
Suivi des publications financières / économiques | Oui | Oui | Oui |
Utilisation du Stop loss | Oui | Oui | Non / il y a débat |
Étape 5 – Constituer une liste de valeurs à suivre
Pour savoir dans quelles actions investir, il faut au préalable se constituer une liste de valeurs à suivre, une sorte de présélection dans laquelle on piochera lorsque le moment sera opportun. Parce que l’on ne doit jamais investir sans raison rationnelle, par hasard (cela peut marcher, mais pas à tous les coups).
En fonction de la méthode d’analyse financière privilégiée par l’investisseur, la présélection s’opèrera :
- soit selon un filtre d’analyse fondamentale : présélection de titres pour la qualité de leurs fondamentaux financiers, de leur management, de leurs perspectives de résultats
- soit selon le prisme de l’analyse technique : présélection de titres dont la tendance boursière est favorable
Pour plus d’efficience, ces méthodes peuvent être croisées et être utilisées au choix dans l’ordre suivant :
- 1/ Présélection grâce à l’analyse fondamentale
puis
2/ passage d’ordre lorsqu’un signal technique est identifié sur un titre, lorsqu’un mouvement haussier est soutenu par d’importants volumes d’échanges - 1/ Présélection par l’analyse graphique de titres dont la tendance est haussière,
puis
2/ passage d’ordre lorsque les signaux techniques sont validés par la qualité du newsflow (flux de nouvelles) ou des fondamentaux de la société.
Le nombre de titres à présélectionner dépend de chacun, notamment du temps dont on dispose pour la gestion de son portefeuille de titres.
Étape 6 – Passer son ordre de Bourse d’achat ou de vente
L’ordre de Bourse est l’opération d’achat ou de vente de titres demandée à son courtier.
Il existe différents types d’ordres, quel que soit le courtier (Bourse Direct, Boursorama, Fortuneo, etc.) ; on peut choisir une durée de validité de l’ordre d’achat ou de vente.
L’ordre de Bourse le plus fréquent est l’ordre à cours limité. Ce type d’ordre offre une garantie :
- pour un ordre d’achat à cours limité : sur le prix d’achat maximum auquel on achète
- pour un ordre de vente à cours limité : sur le prix de vente minimum en dessous duquel on ne souhaite pas vendre
En revanche, cet ordre n’offre aucune garantie sur le volume acheté ou vendu : si le nombre de titres disponibles dans le carnet d’ordres au cours voulu est insuffisant, l’ordre ne sera que partiellement exécuté, voire jamais.
À l’inverse, l’ordre d’achat ou de vente au marché permet de faire une transaction où la quantité est privilégiée, mais sans garantie sur le prix d’exécution de l’ordre. Ce type d’ordre est à éviter absolument sur les titres dont la liquidité est faible.
Étape 7 – Diversification en Bourse : répartir ses risques
Combien d’actions détenir en portefeuille ? Une certitude, le risque de concentration d’un portefeuille est l’un des plus importants en Bourse : par définition, plus le nombre de titres détenus est réduit, plus il sera difficile de rattraper une contre-performance grâce aux autres.
Selon une étude menée l’Autorité des marchés financiers (AMF) sur le comportement des investisseurs particuliers pendant la première vague épidémique de la crise de la Covid-19 (publiée en avril 2020), le nombre moyen de positions était inférieur à quatre, et même inférieur à trois pour les débutants arrivés sur le marché récemment. C’est trop peu pour bien répartir les risques.
Toutefois, gérer un portefeuille trop large peut vite devenir très chronophage. Détenir plus de 20 lignes en portefeuille (ce qui suppose d’en suivre finement un nombre beaucoup plus important), n’est pas donné à tout petit porteur.
Un portefeuille composé d’une petite dizaine de lignes est un bon équilibre entre diversification et facilité de gestion.
Un conseil : il n’y a rien de tel qu’expérimenter, pour trouver le nombre d’actions qui correspond à chacun.
> Pour en savoir davantage : Diversification d’un portefeuille boursier : comment diversifier ses titres en Bourse
Étape 8 – Objectif de cours : se fixer une limite ou laisser courir les gains ?
Avant d’investir sur une action, il faut avoir un plan, se fixer :
- un prix d’entrée
- un objectif de cours
- et/ou un horizon de détention.
Si, au bout d’un certain temps, la hausse du cours anticipée ne se produit pas en dépit des fondamentaux parce que la masse des investisseurs ne veut pas de telle ou telle valeur, mieux vaut la vendre et passer à une autre opportunité.
L’objectif de cours sur un titre, qu’il soit déterminé par l’analyse technique ou l’analyse fondamentale, n’est que le reflet du potentiel de hausse d’une action. Les objectifs de cours ne sont jamais stables dans le temps, comme l’attestent les révisions en hausse ou en baisse régulières des analystes financiers. L’objectif de cours peut être considéré comme un cap à atteindre ; il n’est pas rare d’échouer juste avant de l’avoir touché, mais celui-ci peut aussi être allègrement franchi.
L’adage boursier selon lequel il faut « laisser courir les gains » se vérifie souvent, mais pas toujours : s’en tenir à la croyance selon laquelle « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel », peut être :
- une façon de se priver de gains substantiels en coupant par précipitation une ligne haussière
- une façon de perdre 50% ou 75% de sa mise en achetant parmi les derniers lorsqu’un cours de Bourse explose à la hausse.
Reste qu’il n’est pas non plus évident de tenir une position dont la plus-value a dépassé toutes les espérances. Un gain peut être sécurisé en plaçant un ordre de vente ou stop loss à un niveau prédéfini.
Nos offres sélectionnées pour vous :