Appli LaFinBox : une vision globale du patrimoine financier dans la poche

Par Olivier Brunet

L’assureur SwissLife et la fintech Budget Insight se sont associés pour lancer la première application mobile offrant une consultation de l’ensemble des avoirs financiers des particuliers, du compte-chèques au PEA en passant par l’assurance vie et l’épargne salariale. Prochaine étape : délivrer du conseil.  

La Finbox, application iOS pour gérer son épargne financière

La gestion de patrimoine entre de plain-pied dans l’ère du digital. Jusqu’à présent, pour avoir une vision d’ensemble de leurs avoirs financiers, les choix des Français se limitait à trois : utiliser Excel, recourir à un conseil en gestion de patrimoine (CGP) utilisateur de logiciels de consolidation de comptes, ou ne rien faire. Désormais, une quatrième possibilité s’ouvre à tous : LaFinBox, une application mobile gratuite permettant le suivi de son patrimoine hors immobilier au quotidien.

Alertes sur les plus et moins-values

Lancée par l’assureur SwissLife et la fintech Budget Insight qui ont monté une société commune pour l’occasion, CrossQuantum, l’application va au-delà des app d’agrégation de comptes bancaires les plus utilisées que sont Linxo ou Bankin’. LaFinbox couvre, outre le compte courant, la quasi-totalité de l’épargne financière : assurance vie, PEA, compte-titres et épargne salariale issus de différents établissements, pas seulement bancaires. Le service ne se contente pas de donner une vision globale et centralisée. En plus du solde, l’utilisateur peut suivre ses placements ligne par ligne et recevoir des alertes personnalisées sur les plus et moins-values sur titres vifs et fonds. Seule limite : l’outil ne prend pas en compte la date d’acquisition mais celle à laquelle l’alerte a été créée.

Ces nouveautés s’ajoutent aux standards des applications de visualisation multi-comptes, tels que les alertes de solde bas, la synthèse des revenus et des dépenses ainsi que leur classement par catégories. Lancée initialement sous iOS pour iPhone, iPad et Apple Watch, l’application sera déclinée sur Google Play au printemps 2016. Dans l’intervalle, CrossQuantum s’attache à développer de nouveaux connecteurs de sorte que l’application puisse accéder aux données d’un maximum d’établissements financiers. Actuellement, 130 institutions sont raccordées à LaFinbox.

Cibler les High Earners, Not Rich Yet

Pour SwissLife, l’objectif est clair : il s’agit d’accéder, d’une façon ou d’une autre, à une clientèle plus jeune et utilisatrice de plusieurs banques de réseau et/ou en ligne. Et si possible aisée : l’assureur ne masque pas son intérêt pour ce que l’on appelle les High Earners, Not Rich Yet (HENRYs), disposant de revenus croissants mais dont le patrimoine n’est pas encore établi. Clément Coeurdeuil, président de Budget Insight, tient cependant à préciser que les données restituées dans l’appli « appartiennent à l’utilisateur, elles ne seront pas vendues à des tiers » afin de conserver un capital confiance et montrer qu’elle vise à lui rendre service.

« Nous voulions offrir un service complet, qui ne se limite pas à l’univers bancaire. Avec LaFinbox, nous passons à la vitesse supérieure en apportant une réponse aux clients mutibancarisés disposant de placements éparpillés sur différents comptes et d’une capacité d’épargne qu’ils souhaitent maîtriser en bénéficiant de tous les apports du digital », explique Tanguy Polet, responsable de la transformation digitale de SwissLife.

Pour ce dernier, cette population habituée à utiliser son smartphone dans la vie de tous les jours constitue un vivier « de clients et prospects de demain ». Et se dit convaincu que leur relation aux services financiers ne sera pas purement numérique. « A certains moments de leur vie, ils auront besoin d’un contact physique avec des conseillers », considère-t-il.

Robo-advisors ou conseil de visu

C’est dans cette optique que les concepteurs de l’application prévoient d’ores-et-déjà de permettre d’ici quelques mois une mise en relation de l’utilisateur avec un conseiller « seulement s’ils en ont besoin » indique Clément Coeurdeuil. Autre évolution envisagée, la délivrance de recommandations par des robo-advisors, ces outils basés sur les mathématiques financières qui automatisent le conseil en investissements. La prochaine frontière de l’application sera alors le passage à l’acte. Eric Le Baron, directeur général de SwissLife Assurance et Patrimoine, avoue que la réception-transmission d’ordres via l’application figure clairement parmi les évolutions envisagées.

« Les agrégateurs ne permettent à l’heure actuelle que de consulter ses comptes mais ouvrent la voie à la possibilité de réaliser des opérations en ligne, potentiellement des arbitrages. C’est le sens de l’histoire et une frustration dans l’expérience utilisateur de la version actuelle [le dirigeant figurait parmi les bêta-testeurs les plus actifs de LaFinBox, NDLR]. Mais nous n’en sommes pas encore là. »

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