Les Français n’ont jamais négocié des taux de crédit immobilier aussi bas qu’au printemps 2016. De quoi réduire considérablement le coût d’un emprunt et les mensualités de remboursement.
Acheter son prochain logement à crédit n’a jamais coûté aussi peu cher. Si les taux bas ne surprennent plus personne, les chiffres restent saisissants : l’observatoire Crédit Logement/CSA relève ainsi en avril 2016 une moyenne de 1,81*% sur une durée de 17 ans et 7 mois dans ses données présentées le 3 mai. Plus parlant encore, un prêt de 20 ans se négocie en moyenne à 1,87%, contre 2,29% en janvier dernier.
12.000 euros économisés sur un prêt de 20 ans depuis janvier
Concrètement, les emprunteurs ont gagné plusieurs milliers d’euros sur le coût global de leur crédit depuis le début de l’année. Le courtier Meilleurtaux.com calcule ainsi un gain de 5.943 euros sur un prêt de 150.000 euros remboursé sur 15 ans et une mensualité allégée de 32 euros. Pour un crédit de 200.000 euros sur 20 ans, ces économies respectives se chiffrent à 12.142 et 51 euros. Enfin, un emprunt de 250.000 euros sur 25 ans coûte 21.931 euros de moins, tandis que la charge mensuelle de remboursement diminue de 61 euros.
Taux attractifs même pour les moins bons dossiers
Au-delà des moyennes, la baisse atteint des records pour les meilleurs profils. Selon Meilleurtaux.com, le taux excellent, réservé à ces derniers, est tombé à 1,41% pour un crédit immobilier sur 20 ans. L’observatoire Crédit Logement/CSA affirme pour sa part que les 25% de meilleurs dossiers ont été négociés en avril à 1,32% sur 15 ans et 1,86% sur 25 ans.
Si le proverbe veut que l’on ne prête qu’aux riches, force est de constater que les emprunteurs plus modestes aussi ont droit à des offres attractives. Sur le quart des crédits immobiliers affichant les taux les plus élevés, les emprunteurs ont pu obtenir en moyenne 1,98% sur 25 ans, 2,21% sur 20 ans et 2,59% sur 25 ans en avril d’après l’observatoire.
« De lui-même, le mouvement de baisse des taux que l’on constate permet à la demande de s’exprimer dans des conditions » particulièrement favorables, développe le responsable des études Crédit Logement/CSA Michel Mouillart. En comparaison, il estime que la chute constatée depuis décembre 2013 « est équivalente à une baisse des prix de 12% ». Un gain de pouvoir d’achat bien supérieur à celui procuré par la seule correction des prix, qui touche à sa fin en 2016.
« Un bel effet PTZ » dans le neuf
Dans le détail, les ménages jeunes et modestes, davantage représentés parmi les dossiers aux taux les plus élevés, se montrent plus actifs sur le marché de l’immobilier neuf. La part des emprunteurs de moins de 35 ans qui achètent un logement neuf grimpe ainsi à 48,4% en 2016, en progression depuis l’année passée (46,8%). L’envolée s’avère plus spectaculaire pour les ménages qui gagnent moins de trois Smic, de 36 à 40,4%.
Le redémarrage de l’immobilier neuf (+20,4% de dossiers de financement sur un an) est ainsi largement porté par les jeunes (+24,5%) et les foyers les plus modestes (+35,1%). « Un bel effet prêt à taux zéro », résume Michel Mouillart. Autrement dit, c’est le moment de se lancer dans un achat immobilier et d’accéder à la propriété.
*Taux et montants hors assurance de prêt