Extension de garantie et électroménager : définition, fonctionnement et prix

Par Solenne Dimofski

A chaque achat d’un appareil électroménager, c’est la même rengaine de la part du vendeur : « Souhaitez-vous une extension de garantie pour votre machine à laver, votre lave-vaisselle ? » Mais qu’est-ce qu’une extension de garantie, que couvre-t-elle exactement ? Faut-il souscrire cette assurance facultative ?

L'extension de garantie

1.L’extension de garantie : définition
2.Quelle est la durée de l’extension de garantie ?
3.Les garanties comprises dans l’extension de garantie
4.Les exclusions de l’extension de garantie
5.Les produits couverts
6.Quel est le prix d’une extension de garantie ?
7.Faut-il souscrire une extension de garantie ?

L’extension de garantie : définition

Une extension de garantie, comme son nom l’indique, est un prolongement de la garantie légale de conformité, obligatoire lors de l’achat d’un produit. Aussi appelée « garantie constructeur », la garantie légale de conformité a été prolongée par la loi Hamon sur la consommation et sa durée est désormais fixée à deux ans. Durant cette période, l’appareil acheté est couvert pour tous les défauts de conformité déjà présents au moment de la livraison :

Le bien est impropre à l’usage habituellement attendu d’un bien similaire : par exemple, un programme de lavage est indiqué sur la plaquette de présentation d’une machine à laver mais il ne fonctionne pas comme il devrait (arrêt, essorage insuffisant, …).
Le bien ne correspond pas à la description donnée par le vendeur même s’il fonctionne correctement. Par exemple, la couleur de la cuisine livrée ne correspond pas à celle qui a été commandée.
Le bien ne possède pas les qualités annoncées par le vendeur ou inscrites sur la fiche produit : par exemple, un aspirateur annoncé comme silencieux qui est en réalité bruyant.

Ainsi, si l’acheteur constate un tel défaut, il peut faire jouer la garantie légale de conformité dans les deux ans à compter de la date de réception de l’appareil et obtenir la réparation, le remplacement ou le remboursement du bien défectueux. Point positif pour le consommateur : il n’a pas à prouver le défaut de conformité.

Mais au bout de ces deux ans, la garantie expire. Et le produit acheté n’est plus couvert, sauf dans le cadre de la garantie « vice cachée », mais cela implique de prouver le vice caché par l’intervention d’un expert ce qui peut être coûteux et chronophage. Par ailleurs, seul le vice caché – qui rend le bien impropre à l’usage auquel il est destiné ou le diminue fortement – ou conduit à une éventuelle prise en charge du vendeur de l’appareil.

C’est là que l’extension de garantie aussi appelée ou « garantie commerciale » ou « contractuelle » entre en jeu. Elle reprend les principales caractéristiques de la garantie légale de conformité et couvre la panne de l’appareil : réparation, coût des pièces de rechange, main d’œuvre voire son remplacement ou son remboursement. Mais attention, car comme souvent en matière d’assurance, il existe des exclusions, des plafonds et des conditions de prise en charge précises.

L’extension de garantie est facultative et payante (elle peut toutefois être proposée gratuitement, mais c’est plus rare) contrairement à la garantie légale de conformité, gratuite et obligatoire. Par ailleurs, la panne de l’appareil peut provenir d’un défaut déjà présent avant l’achat ou survenu après contrairement à la garantie légale où le défaut doit être existant avant l’achat.

Quelle est la durée de l’extension de garantie ?

Selon les vendeurs et le produit acheté, la durée de l’extension de garantie varie de un an à cinq ans, voire 7 ans dans certains cas. En général, la durée se situe aux alentours de 3 ans. Ce qui conduit donc à une couverture d’une durée totale de 5 ans en moyenne (2 ans de garantie légale + 3 ans d’extension).

A noter que selon les magasins, il n’est possible de souscrire l’extension de garantie que dans un délai restreint : par exemple, dans les 15 jours suivant l’achat pour Darty, dans les 90 jours pour Boulanger.

Les garanties comprises dans l’extension de garantie

Les conditions d’application de la garantie sont fixées par le vendeur et/ou le fabricant du produit acheté. Elles varient donc d’un commerçant à un autre. Cependant, une extension de garantie a toujours pour but de couvrir la panne de l’appareil et ce qui en découle, à savoir :

– Le remplacement des pièces défectueuses
– La main d’œuvre
– Le déplacement du technicien
– Une assistance technique téléphonique
– Le prêt éventuel d’un appareil de remplacement en cas d’immobilisation du produit
– Le remplacement ou le remboursement de l’appareil en cas d’impossibilité de réparation reconnue par le vendeur et/ou le fabriquant.

Pour connaître les garanties exactes, l’acheteur doit impérativement lire la facture d’achat ou la fiche informative fournie par le vendeur sur laquelle figurent les conditions d’application de l’extension de garantie. Le vendeur ou le fabriquant qui vous propose une extension de garantie doit obligatoirement vous remettre un contrat de garantie sur lequel doit figurer :

– Le contenu de la garantie : les pièces couvertes, les exclusions, limites de prise en charge, …
– La durée de l’extension et son champ territorial
– Le prix (si elle est gratuite, cela doit être mentionné)
– Les informations nécessaires à sa mise en œuvre, comme le lieu où déposer le produit défectueux, quel numéro appeler pour une assistance technique, …
– Les coordonnées du vendeur et/ou du fabriquant
– Le rappel de l’obligation du vendeur (ou du fabriquant) d’appliquer la garantie légale de conformité et des vices cachés.

Les exclusions de l’extension de garantie

Attention, comme toute couverture, il existe des exclusions et limites de prise en charge, à l’exemple de :

– Certaines pièces peuvent ne pas être remplacées, par exemple les pièces dites « d’usure » qui s’abîment plus vite avec l’utilisation de l’appareil.
– La main d’œuvre, ou son déplacement.
– Le rayon d’intervention du réparateur : son déplacement peut être limité à une zone précise de 30, 50km, etc. entre le domicile de l’acheteur et le magasin ou au poids de l’appareil (en deçà de 35kg, pas de déplacement). Au-delà, c’est à l’acheteur du bien de le ramener lui-même en magasin pour sa réparation.
– Certains types de pannes, liées à une mauvaise utilisation du produit par exemple.
– Le prêt d’un appareil de remplacement durant la réparation est souvent sous condition de stocks disponibles et si la réparation dépasse un certain nombre de jours.
– Le remboursement du bien : un coefficient de vétusté est fréquemment appliqué et tient donc compte de l’âge de l’appareil. Par exemple, il peut s’agir d’un abattement de 1% par mois à compter de la date d’achat, soit un remboursement réduit de 60% au bout de 5 ans.

Les produits couverts

L’extension de garantie s’applique aux produits électroménagers suivants :

– Un lave-linge, sèche-linge, lave-linge séchant
– Un réfrigérateur congélateur, réfrigérateur, réfrigérateur américain
– Un congélateur
– Une cave à vin
– Un lave-vaisselle
– Une cuisinière
– Une table de cuisson
– Une hotte
– Un climatiseur
– Un four
– Une table de cuisson à induction
– Une gazinière.

Quel est le prix d’une extension de garantie ?

Plutôt cher. En effet, il faut compter 10 à 20% du prix initial de l’appareil, ce qui n’est pas rien. Par exemple, pour une machine à laver au prix de 479 euros, l’extension de garantie se monte à 15% du prix, soit près de 72 euros. Et plus le prix de l’appareil est élevé, plus le prix de la garantie augmentera en conséquence.

C’est pourquoi se pose la question de l’utilité d’opter pour une telle assurance.

Faut-il souscrire une extension de garantie ?

C’est la question que beaucoup de consommateurs et associations de consommateurs se posent. En effet, on n’y coupe pas, à chaque achat, le vendeur (ou le fabriquant) nous propose la fameuse « extension de garantie avec laquelle vous serez tranquille en cas de problème ». Oui mais, vaut-elle vraiment le coup ?

Cette interrogation prend d’autant plus de sens depuis le prolongement de la garantie légale de conformité à deux ans par la loi Hamon. Auparavant, celle-ci pouvait se limiter à six mois, un délai restreint après lequel l’acheteur pouvait craindre une panne de l’appareil.

L’association UFC-Que Choisir a ainsi pointé que la plupart des pannes interviennent dans les deux premières années suivant l’achat du produit et ensuite au-delà de la cinquième année. Autrement dit, l’acheteur est couvert par la garantie légale de conformité pendant deux ans et ensuite, le prix de l’appareil se dévalue et l’extension de garantie a moins d’intérêt. Parallèlement, la garantie « vices cachés » peut également prendre le relai et prolonger la prise en charge de deux ans à compter de la découverte du vice.

De même, côté prix, il faut bien calculer la proportion de l’extension de garantie par rapport au prix d’achat. Si l’appareil est amené à se dévaluer rapidement, l’extension de garantie perd là aussi de sa pertinence.

En d’autres termes, c’est à chacun de déterminer s’il souhaite ou non opter pour une extension de garantie. Si le produit a de la valeur et qu’il est amené à durer, pourquoi ne pas en souscrire une et avoir l’esprit tranquille. Surtout si le coût de l’assurance est inférieur à une possible réparation. Par contre, si vous savez par avance que vous n’allez pas conserver votre achat indéfiniment et que sa valeur va se déprécier, peut-être est-ce plus judicieux de s’en passer et de soulager votre portefeuille.

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