Les taux de crédit immobilier diminuent encore… mais pour combien de temps ?

Par Thibault Fingonnet

Le reflux des taux d’emprunt se poursuit à un rythme inégal selon les villes et les régions. S’ils continuent de soutenir les projets immobiliers des Français, l’aubaine ne sera pas éternelle prévient le Crédit Agricole.  

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La chute des taux de crédit immobilier donne de premiers signes de ralentissement. L’analyse des barèmes bancaires du mois d’avril montre en effet qu’un plancher a été atteint pour les emprunteurs qui affichent les meilleurs profils.

« La baisse (…) commence à s’essouffler [pour les] meilleurs dossiers, avertit le courtier en crédit Empruntis. Globalement, les banques [des régions] Méditerranée, Rhône-Alpes-Auvergne, Ouest et Est n’ont pas modifié leurs barèmes entre mars et avril sur ce type de taux. Pour les autres régions, Ile-de-France, Nord et Sud-Ouest, il s’agit surtout d’ajustements d’établissements qui avaient pris du retard sur la concurrence. »

2,10% sur 20 ans en moyenne

Son concurrent Meilleurtaux.com abonde dans ce sens et observe « de nouvelles baisses (…) mais inégales selon les villes et les durées » pour les excellents dossiers. Il relève des diminutions de 0,20% à Toulouse, Lille et Bordeaux sur les prêts d’une durée de 15 ans. Même chose pour les emprunts sur 25 ans. A l’inverse, les taux ne fléchissent que de 0,05% pour un crédit de 15 ans souscrit à Nantes ou un emprunt de 25 ans contracté à Marseille ou Strasbourg.

Résultat, les offres les plus attractives sont à chercher du côté du Nord et du Sud-Ouest : 1,15% sur 15 ans dans tous les cas, 1,41% sur 20 ans à Lille, devant Bordeaux et Toulouse (1,45%) et 1,56% sur 25 ans dans le Nord, contre 1,75% en Gironde et Haute-Garonne. Dans les autres grandes agglomérations, les taux réservés aux excellents dossiers se situent à 1,30% et autour de 1,60% et 1,90% selon la durée de l’emprunt.

En dépit de ces différences sur les meilleurs dossiers, les taux moyens pratiqués d’une région à l’autre s’avèrent particulièrement proches. Selon Empruntis, ils se fixent à 2,10% sur 20 ans, et ce partout en France. De même, ils s’établissent à 1,80% pour un prêt de 15 ans, à l’exception du pourtour méditerranéen (1,85%). Enfin, ils varient de 2,30 à 2,40% sur 25 ans.

Une remontée en 2016 pas exclue

Les taux de crédit restent ainsi très attractifs et la tendance baissière ne se dément pas encore. « Mais une remontée (…) interviendra tôt ou tard », prévient le Crédit Agricole. Dans une analyse publiée le 21 avril, la Banque verte évoque la possibilité d’un relèvement modéré dès cette année, qui viendrait atténuer l’effet d’aubaine pour les emprunteurs et ralentir l’activité du marché immobilier. « Les acheteurs seront moins pressés et plus hésitants, les taux n’étant plus à leur plancher », développe-t-elle.

A défaut, le Crédit Agricole envisage un retournement de tendance plus tardif : « L’inflexion du marché serait ainsi décalée à 2017 ou 2018. » De quoi laisser tout de même un peu de temps aux acheteurs pour mener à bien leur projet.

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