La chute vertigineuse des taux de crédit n’en finit plus. Proches de 2% sur 20 ans en moyenne, ils soutiennent les foyers qui accèdent à la propriété mais également leurs aînés, les investisseurs et les emprunteurs qui souhaitent renégocier.
Certains doivent se pincer pour y croire mais les chiffres ne mentent pas. La baisse des taux de crédit a battu de nouveaux records après « une accélération remarquable » en mars 2016, explique l’observatoire CSA/Crédit Logement dans sa note mensuelle datée du 5 avril. Résultat, le taux moyen pour l’achat d’un logement ancien s’établit à 1,93%, bien en dessous de celui accordé pour un projet dans l’immobilier neuf (2,12%).
Au-delà de ces moyennes, la chute des taux s’illustre sur toutes les durées de financement. Le courtier en crédit Meilleurtaux.com affirme qu’ils ont reculé de 20 à 25 points entre février et mars pour se fixer à 1,85% sur 15 ans, 2,07% sur 20 ans et 2,38% sur 25 ans. « La concurrence très vive entre les établissements bancaires permet assez aisément l’obtention de décotes, ajoute la directrice de la communication de Meilleurtaux Maël Bernier. Un bon dossier (…) obtiendra le plus souvent un taux inférieur à 2% sur 20 ans et un excellent dossier pourra se négocier sous la barre de 1,50%. » Une aubaine à saisir, quel que soit les objectifs visés.
• Devenir propriétaire
Sans surprise, les Français qui souhaitent accéder à la propriété sont les premiers à profiter des conditions de financement actuelles. Selon le courtier Empruntis, les intentions d’achat des primo-accédants au premier trimestre ont grimpé de 22% par rapport à la même période un an plus tôt.
Au-delà des taux bas, ces derniers tirent parti de l’amélioration du prêt à taux zéro (PTZ) au 1er janvier dernier : « Ils sont plus modestes et empruntent avec un apport moindre, signe que le PTZ joue pleinement son rôle », appuie le courtier. Sur les dossiers financés avec le concours d’Empruntis, trois acquéreurs sur quatre bénéficient d’un PTZ pour l’achat d’un logement neuf et 8% pour l’acquisition d’un logement ancien sous conditions de travaux.
• Acheter un second logement plus grand
Les candidats au second achat immobilier saisissent eux aussi la balle au bond. Empruntis relève notamment une hausse de 20% des intentions d’achat/revente, pouvant être financés à l’aide d’un prêt relais ou d’un crédit revente.
Grâce à ces conditions favorables, les secundo-accédants en profitent pour acheter des surfaces plus grandes. En effet, leur projet est traditionnellement marqué par un agrandissement de la surface habitable, avec la naissance d’un enfant par exemple. En moyenne, les clients du réseau Guy Hoquet ont ainsi pu acquérir 5 mètres carrés de plus qu’il y a un an avec 13.000 euros supplémentaires.
• Investir dans l’immobilier locatif
Les investisseurs sont également au rendez-vous de la reprise du marché immobilier. Leurs intentions d’achat ont progressé de 21% selon Empruntis. En cause notamment, le succès du dispositif de défiscalisation Pinel, qui devrait perdurer en 2016 selon les professionnels. Bonne nouvelle pour les futurs bailleurs, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse expliquait le 31 mars dernier ne pas vouloir « faire le yo-yo » avec le dispositif, sous-entendant qu’il pourrait être prolongé après le 31 décembre 2016.
• Le bonus : renégocier son crédit
Pas besoin d’avoir un achat immobilier en tête pour tirer profit de la baisse des taux. Si de nombreux emprunteurs ont déjà renégocié leur crédit en 2015, il reste des opportunités à saisir. « Avec les taux que nous parvenons à obtenir en ce moment, les crédits souscrits il y a deux ans à plus de 3,3% en moyenne peuvent actuellement être renégociés avec à la clé d’importantes économies », analyse la directrice des relations bancaires du courtier Vousfinancer.com Sandrine Allonier. Et ce, même si le prêt a déjà été renégocié par le passé.