Contrairement au taux du Livret A, laissé inchangé, le taux du plan d’épargne logement (PEL) a encore diminué de 1,5% à 1% brut, avant prélèvements sociaux. Son rendement atteint un plus bas historique. Cette baisse touche les plans ouverts depuis le 1er août 2016. Les plus anciens y échappent.
PEL 2016-2017 : le taux des nouveaux plans d’épargne logement encore en baisse
Le rendement du PEL (plan d’épargne logement) est la principale victime de la baisse générale des taux d’intérêt. Sous François Hollande, l’ancien gouvernement de Manuel Valls a décidé de baisser d’un tiers le taux de rémunération du PEL au 1er août 2016 à 1% brut, contre 1,50% auparavant. Cette décision a été actée par un arrêté ministériel du 27 juillet 2016 relatif au plan d’épargne-logement, publié le 29 juillet au Journal Officiel. Net de prélèvements sociaux, le taux de ce placement financier sans risque est tombé de 1,27% à 0,85%. Ces conditions sont toujours en vigueur en 2017.
Pourquoi le taux de rémunération du PEL baisse-t-il ?
François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, jugeait le taux du PEL auparavant en vigueur (1,5% brut) « anormalement élevé ». Pourquoi ? Parce qu’en vertu de sa formule de calcul (assez compliquée), il devrait rapporter seulement 0,5% ! Mais comme la réglementation prévoit un taux plancher – un taux minimum en-dessous duquel le PEL ne peut pas passer – c’est celui-ci qui sert de référence pour rémunérer l’épargne des détenteurs, et non le taux théorique.
Quels plans d’épargne logement concernés par ce nouveau taux ?
Heureusement, cette baisse du taux ne s’applique qu’aux nouveaux plans d’épargne logement, ouverts à partir du 1er août 2016, comme l’indiquent le gouverneur de la Banque de France et le ministre des Finances Michel Sapin, dans leurs communiqués de presse respectifs. Ces nouvelles règles « ne concernent donc pas le stock de PEL existants », a assuré le gouvernement.
Les titulaires de PEL ouverts avant cette date peuvent donc se rassurer : ils peuvent continuer à placer leur argent au taux en vigueur lors de l’ouverture de leur plan, soit 2,5% avant février 2015, 2% de février 2015 à janvier 2016 et 1,5% de février à fin juillet 2016. > Lire l’article : PEL 2017 : des taux différents selon la date d’ouverture
Peut-on éviter cette diminution du taux de rendement des nouveaux PEL ?
La seule solution était d’ouvrir un PEL auprès de sa banque le 31 juillet 2016 au plus tard. Cela permettait de bénéficier d’un taux de rémunération brut de 1,50%, soit 1,27% après déduction des prélèvements sociaux (15,5%, dont CSG, CRDS, etc.). Dorénavant, toute ouverture de PEL se traduit par un taux brut de 1%. > Lire l’article : Alternatives au livret A : quel placement choisir pour épargner sans risque en 2017 ?
Toutes les grandes banques permettent d’ouvrir un PEL : Crédit Agricole, La Banque Postale, Caisse d’Epargne, Crédit Mutuel, Société Générale, BNP Paribas, etc.
Quelles conséquences sur le taux de prêt du PEL ?
Souscrire un PEL, c’est aussi bénéficier d’un droit d’emprunter dans des conditions spécifiques. Et lorsque le taux de rémunération du PEL baisse, celui du prêt PEL diminue également. Ainsi, « le taux d’intérêt maximal facturé par les banques aux épargnants choisissant d’emprunter dans le cadre des nouveaux PEL, à l’issue de la phase d’épargne, [est] abaissé de 2,70 % à 2,20 % » au 1er août, a annoncé l’ancien ministre de l’Economie Michel Sapin.
Ce taux demeure moins compétitif que celui des crédits immobiliers actuellement proposés par les banques, y compris sur les échéances longues (1,90% sur 25 ans en moyenne en août 2017, selon l’Observatoire Crédit Logement).
Le plafond de versements est-il modifié ?
Non. Le montant maximum pouvant être déposé reste fixé à 61.200 euros.
Est-ce encore intéressant d’ouvrir un compte PEL à partir du 1er août 2016 ?
Tout dépend de l’utilisation qui est faite du PEL. Si l’objectif est d’épargner pour le rendement du PEL, cela ne vaut pas le coup puisque ce taux sera figé durant toute la vie du contrat. Il existe d’autres possibilités, en ayant les éléments suivants à l’esprit :
– Un petit épargnant a probablement davantage intérêt à alimenter un livret d’épargne populaire (LEP) dont le taux est fixé à 1,25%. Avantage du LEP par rapport au PEL : il est possible de retirer son argent à tout moment et les versements sont libres. Alors que le PEL présente le double inconvénient d’être quasiment bloqué pendant 4 ans après son ouverture et d’obliger le titulaire à y placer 540 euros minimum par an (soit 45 euros par mois).
– L’épargnant détenteur d’un contrat d’assurance vie disposant d’un bon fonds euros a encore quelques années devant lui avant de voir ce dernier atteindre 1%, le taux actuel du PEL avant prélèvements sociaux. Il peut privilégier son fonds euros à court terme.
– A l’inverse, un épargnant qui a ouvert un contrat d’assurance vie dans une banque risque de voir son fonds euros rapporter autant voire moins que le PEL dans les années à venir, dès 2016 ou 2017 dans quelques établissements. En moyenne, ces assurances vie ont rapporté 1,87% en 2015, avant impôts et prélèvements sociaux (source Facts & Figures).
– Certains placements financiers sont plus rémunérateurs. Les personnes qui ne sont pas contre prendre un peu de risque disposent de plusieurs alternatives dont le capital n’est pas garanti.
Si l’idée est de préparer un achat immobilier, l’ouverture du PEL à partir du 1er août 2016 a un intérêt et un seul : avoir l’assurance de bénéficier d’un taux d’emprunt de 2,20% dans quelques années pour un capital emprunté d’un montant maximum de 92.000 euros. Rien ne dit qu’à ce moment-là, les taux de crédit immobilier seront aussi bas qu’aujourd’hui.
Dans tous ces cas, rien n’empêche d’ouvrir un PEL avec la somme minimale (225 euros) pour bénéficier du taux actuel brut de 1%, qui sera valable pendant toute la durée du contrat. En fonction des conditions futures, l’épargnant pourra choisir de placer son argent différemment.
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