Prêt étudiant, crowdfunding… 3 solutions pour financer ses études

Par Solenne Dimofski

Logement, nourriture, transports… Les dépenses s’accumulent lorsque l’on est étudiant. Pour financer leurs études, les jeunes peuvent avoir recours à un prêt étudiant auprès d’une banque, mais pas seulement.

Les prêts étudiants

Quand on est étudiant, on a non seulement son loyer à payer mais également sa nourriture, ses frais de transport ou encore ses livres. Faute de bourse étudiante, il peut être difficile de faire face tous les mois à ces dépenses, sans compter les frais d’inscription dans un établissement d’enseignement supérieur qui peuvent être exorbitants. Le recours à un prêt étudiant peut alors être une solution.

Le prêt étudiant « classique » à la banque

Première solution pour financer ses études, pousser la porte d’une banque et faire une demande de prêt. Mais pas n’importe quel prêt. En effet, les établissements bancaires ont mis en place des prêts dits « étudiants », à destination d’une cible jeune.

Toutes les banques proposent dans leur brochure au moins une offre de prêt étudiant : le Crédit Mutuel, la Société Générale, le Crédit Agricole, la Caisse d’Épargne, le CIC, la Banque Postale ou encore LCL. Les établissements bancaires cherchent à fidéliser ces jeunes étudiants qui constitueront leur future clientèle. C’est pourquoi ces prêts présentent plusieurs avantages parmi lesquels :

  • un faible taux d’intérêt : les taux d’intérêt pratiqués se situent aux alentours de 2%, voire en-deçà. Si des prêts à 0,5% ou 1% étaient distribués lors de la rentrée universitaire 2022, la donne a changé depuis avec la remontée des taux d’intérêt.
    À NOTER : certaines banques (en particulier BNP Paribas et Société Générale) nouent des partenariats avec certaines grandes écoles et accordent ainsi des taux préférentiels à leurs étudiants.
  • la possibilité d’un remboursement avec différé total ou partiel :
    * Différé total : cette première option est particulièrement intéressante lorsque l’on est étudiant – et donc souvent sans ou avec de faibles ressources. Elle permet au bénéficiaire, en effet, de ne pas rembourser le prêt tout de suite – consécutivement au déblocage des fonds –, mais une fois ses études terminées, lorsqu’il entre la vie active. Certains établissements proposent même de commencer le remboursement des mensualités dans les deux ans qui suivent la fin des études
    * Différé partiel : il offre la possibilité à l’étudiant de ne rembourser chaque mois que les intérêts du crédit ou encore la cotisation d’assurance emprunteur. Le prêt en lui-même (le capital) n’est remboursé qu’une fois ses études terminées.
    À noter : le prêt peut très bien être remboursé directement comme un prêt « classique », à échéances immédiates, dès que les fonds ont été débloqués.
  • une absence de frais de dossier : la quasi-totalité des établissements bancaires exonèrent de frais de dossiers les jeunes emprunteurs. Si tel n’est pas le cas, les frais sont souvent plafonnés à une trentaine d’euros.

Fonctionnement et conditions du prêt étudiant

La première chose à faire est de calculer le montant nécessaire au financement des études. Il faut prendre en compte les frais d’inscription, les dépenses de matériel, de logement et de vie quotidienne (alimentation, transport…). La durée d’un prêt étudiant est variable : elle est comprise entre un et neuf ans, certaines banques allant jusqu’à 10 ans maximum pour un montant prêté variant en général de 1.500 à 45.000 euros. Certaines banques vont au-delà de ce montant, notamment si l’emprunteur effectue ses études en région parisienne où le coût de la vie est plus élevé que dans le reste de la France.

Le taux d’intérêt, le montant du prêt, sa durée, le montant des mensualités et l’échéance de remboursement (différée ou non) dépendent de l’étudiant, de ses revenus et de son parcours scolaire (établissement et cursus poursuivi). Ainsi, un étudiant en droit dans une université prestigieuse qui se destine à la carrière de magistrat obtiendra facilement un prêt, ses perspectives de carrière étant « rassurantes » pour la banque.

Une fois le prêt obtenu, mieux vaut opter pour un déblocage des sommes au fur et à mesure des besoins. Une fois les sommes débloquées, la banque n’ira pas vérifier l’utilisation de l’argent prêté. L’étudiant a donc libre choix de payer, par exemple, ses frais de scolarité, son loyer ou encore un voyage à l’étranger avec l’emprunt. Aucun justificatif ne sera à fournir à la banque.

ATTENTION : sans revenus, une caution parentale est quasi-systématiquement demandée par la banque. En cas de défaut de paiement, l’établissement prêteur se tournera vers la caution pour le remboursement des mensualités. D’ailleurs, il est conseillé de privilégier la banque de ses parents – à condition toutefois qu’ils soient de bons clients (pas de découvert, revenus réguliers…) pour obtenir un prêt étudiant. Elle aura davantage confiance et pourra proposer une offre plus avantageuse en vue de fidéliser la famille.

La banque exige systématiquement un certificat de scolarité ou une carte d’étudiant afin de prouver l’inscription dans un établissement d’enseignement supérieur, ainsi que l’ouverture ou la possession a minima d’un compte courant dans cette même banque. Il ne faut ainsi pas hésiter à négocier les frais de tenue de compte ou de carte bancaire, en se rappelant que la banque cherche à vous fidéliser.

Le prêt étudiant garanti par l’État

Les étudiants, qui n’ont ni parents (ou autre garant garant) pour se porter caution ni ressources, peuvent se tourner vers le prêt étudiant garanti par l’État. Mis en place en 2008, il est accordé aux étudiants français ou citoyens d’un des pays de l’Espace économique européen (EEE) – les 27 États membres de l’Union européenne (UE) + la Norvège + l’Islande + le Liechtenstein -, âgés de moins de 28 ans et inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur (classe préparatoire aux grandes écoles, université, BTS, école de commerce…). Aucune condition de ressources n’est requise pour en bénéficier.

Son montant a été porté de 15.000 euros à 20.000 euros en mai 2021, à la suite de la crise sanitaire et économique provoquée par l’épidémie de Covid-19. Le taux d’intérêt est quant à lui fixé librement par l’établissement prêteur, de même que la durée qui doit toutefois être au minimum de deux ans (elle est, en général, supérieure à dix ans). En moyenne, les étudiants empruntent 8.300 euros sur une durée de six ans.

Le prêt garanti par l’État offre également la possibilité d’opter pour un remboursement différé total ou partiel du prêt (capital et intérêts) une fois les études terminées. L’étudiant peut toutefois décider de rembourser les intérêts durant ses études, à condition que ce choix soit fait au moment de la souscription du prêt.

Fonctionnement et conditions du prêt garanti par l’État

Comme ce prêt ne nécessite pas de caution, c’est l’État qui se porte garant à la place par exemple des parents. Ainsi, en cas de défaut de paiement de l’étudiant, ce sera la Banque publique d’investissement (Bpifrance) qui paiera les mensualités du prêt pour le compte de l’État à hauteur de 70%, les 30% restants étant à la charge de la banque prêteuse.

ATTENTION : tous les établissements bancaires ne proposent pas de crédit étudiant garanti par l’État. En 2023, seules huit banques étaient conventionnées pour la distribution de ces prêts, à savoir :

  • le Crédit Mutuel
  • le Crédit industriel et commercial (CIC)
  • les Caisses d’Épargne
  • le Crédit Agricole
  • les Banques Populaires
  • la Société générale
  • la Banque Postale
  • la Banque Française Commerciale Océan Indien (BFCOI)

ASTUCE : il n’y a pas que l’État qui propose des prêts dédiés aux étudiants. En effet, le jeune désireux d’emprunter de l’argent peut se tourner vers sa région ou son département afin de se renseigner sur d’éventuels prêts locaux destinés aux étudiants.

Les plateformes de crowdfunding

Il n’y a pas que les réseaux bancaires classiques qui permettent aux étudiants de financer leurs études. Les plateformes de financement participatif (ou crowdfunding), comme Leetchi, KissKissBankBank ou WhyDonate, peuvent être une solution. Le jeune y propose son projet et les internautes le financent par des dons. Proposer de couvrir les frais universitaires ne suffit généralement pas : il faut que le futur étudiant ou l’étudiant présente un vrai projet, comme des études à l’étranger dans le cadre du programme Erasmus ou la création d’une start up.

Dans tous les cas, il ne faut pas compter sur le seul crowdfunding, car cette source de financement est trop aléatoire. D’ailleurs, les plateformes de financement participatif dédiées aux étudiants, telles que Eduklab ou StudentBackr, ont dû fermer, faute d’avoir trouvé un modèle économique.

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