Lors de l’annonce de la date de fin du confinement, fixée le lundi 11 mai 2020, Emmanuel Macron a indiqué avoir « demandé au gouvernement d’accroître fortement les aides, de les simplifier », tout en appelant les banques et compagnies d’assurance à contribuer davantage.
Report de cotisations sociales Urssaf pour les TPE et indépendants
Un report des prélèvements des cotisations a été instauré conformément à la déclaration faite par Emmanuel Macron le lundi 16 mars, afin d’aider les entrepreneurs à surmonter la crise du coronavirus. Le gouvernement a annoncé un report de la date de paiement jusqu’à 3 mois.
Mis en place dans un premier temps pour le mois de mars, le sursis de paiement des cotisations a fait l’objet d’un prolongement pour le mois d’avril, a annoncé le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, le 3 avril 2020.
Pour les TPE-PME, les charges cotisations salariales et patronales sont reportées sans pénalité ni majoration :
- pour l’échéance du 15 avril 2020 (moins de 50 salariés)
- pour l’échéance du 5 avril 2020 (plus de 50 salariés)
- pour l’échéance du 15 mars 2020 (moins de 50 salariés)
Le report s’applique à tout ou partie des cotisations (uniquement les charges patronales par exemple ou charges patronales + salariales).
Pour les travailleurs indépendants, le report de paiement des cotisations Urssaf est automatique et vise :
- l’échéance mensuelle du 20 avril (mesure annoncée le 3 avril 2020)
- l’échéance mensuelle du 5 avril
- l’échéance mensuelle du 20 mars
Le montant de l’échéance ainsi reportée sera lissé sur les échéances suivantes (d’avril à décembre 2020, de mai 2020 à janvier 2021).
Le président de la République et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire ont fait savoir les 13 et 14 avril que ces reports de charges sont susceptibles d’être transformées de façon ciblée en annulation de charge pour les entreprises des secteurs les plus sinistrés, le chef de l’État citant notamment les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, de la culture et de l’événementiel.
Le report de prélèvement des cotisations concerne également les cotisations de retraite complémentaire :
- pour le 25 avril 2020
- pour le 25 mars 2020.
Aide financière exceptionnelle du CPSTI pour les indépendants et auto-entrepreneurs
Une aide exceptionnelle est proposée par le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants (CPSTI) aux indépendants pénalisés par la crise du coronavirus.
Deux dispositifs sont accessibles :
- l’aide financière exceptionnelle « CPSTI RCI COVID-19 » d’un montant maximum de 1.250 euros accordée automatiquement (sous conditions)
- l’aide accordée dans le cadre de l’action sociale des Urssaf.
Aide CPSTI RCI COVID-19 d’un montant de 1.250 euros
Une aide financière exceptionnelle à destination de tous les artisans et commerçants, baptisée « Aide CPSTI RCI COVID-19 » a été mise en place le 10 avril 2020 par le CPSTI et avec l’accord de l’État pour un montant maximum de 1.250 euros. Ce soutien est financé par les réserves du Régime Complémentaire des Indépendants (RCI).
Cette aide fera l’objet d’un versement « en une seule fois avant la fin du mois d’avril ».
Seront éligibles les artisans et commerçants :
- en activité au 15 mars 2020
- dont l’entreprise est immatriculée au RCI avant le 1er janvier 2019
Le montant de 1.250 euros est un montant maximum, modulable en fonction de montant cotisé au RCI en 2018 : si un TNS a cotisé 2.000 euros en 2018, il obtiendra 1.250 euros ; s’il n’a cotisé que 500 euros, la somme versée sera limitée à 500 euros.
Le gouvernement a décidé que le montant de cette aide serait exonéré d’impôt sur le revenu ainsi que de cotisations et de contributions sociales.
Aide de l’action sociale CPSTI
L’aide de l’action sociale peut être mobilisée par un travailleur non-salarié qui n’est pas éligible à l’aide de 1.500 euros financée par le fonds de solidarité. Cette aide de l’action sociale peut prendre la forme :
- d’une aide financière exceptionnelle
- ou d’une prise en charge de cotisations
L’aide est accordée sur demande à tout travailleur indépendant affilié, quel que soit son statut :
- artisan
- commerçant
- profession libérale de santé ou non
- auto-entrepreneur
Les trois conditions d’éligibilité à l’aide sociale de l’Urssaf sont les suivantes (conditions cumulatives) :
- avoir payé des cotisations au moins une fois depuis son installation
- affiliation effective avant le 1er janvier 2020
- manque à gagner significatif en lien avec l’épidémie de Covid-19 : suspension totale de l’activité ou perte de chiffre d’affaires significative
Le formulaire de demande est à télécharger au format PDF en cliquant ici
Le document de demande d’aide sociale doit être adressé par e-mail à l’Urssaf de la région dont l’entreprise dépend, complétée d’un RIB et du dernier avis d’imposition.
Aide exceptionnelle de la Cipav pour les auto-entrepreneurs
La Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse (Cipav) – la caisse de prévoyance et de retraite des architectes, des professions libérales non réglementées et des micro-entrepreneurs (la nouvelle appellation des auto-entrepreneurs) exerçant une activité libérale (ceux exerçant une activité artisanale ou commerciale dépendent du régime générale de la Sécurité sociale) a annoncé, le 23 juillet 2020, l’attribution d’une aide exceptionnelle aux au titre du Covid-19 aux micro-entrepreneurs libéraux. Le montant de cette aide correspond aux cotisations de retraite complémentaire versées dans le cadre du forfait social calculé sur le chiffre d’affaires réalisé en 2019. Il ne peut excéder 1.392 euros (le plafond des cotisations de retraite complémentaire).
Pour bénéficier de l’aide exceptionnelle de la Cipav, le micro-entrepreneur libéral doit remplir les critères suivants :
- être en activité au 1er avril 2020
- avoir été affilié à la Cipav avant le 1er janvier 2020
- être à jour des cotisations dues au titre du forfait social calculé sur le chiffre d’affaires 2019 et antérieurs
- avoir acquitté au moins 30 euros de cotisations de retraite complémentaire au titre du forfait social calculé sur le chiffre d’affaires 2019
- ne pas exercer son activité en cumul emploi-retraite
- effectuer une demande auprès de la Cipav avant le 18 septembre 2020 via la messagerie sécurisée disponible sur le compte personnel créé sur cipav.fr
Si le micro-entrepreneur est éligible à l’aide, la Cipav lui envoie un e-mail lui précisant le montant de son aide et lui demandant de lui transmettre un relevé d’identité bancaire (RIB). La caisse se charge ensuite d’envoyer le RIB à l’Urssaf ou, pour les micro-entrepreneurs vivant dans un département d’Outre-mer (DOM), à la caisse générale de Sécurité sociale (CGSS). L’Urssaf ou la CGSS verse l’aide directement sur le compte en banque du micro-entrepreneur.
1IS, CFE, CVAE : report ou délai de paiement des impôts directs
Un report du paiement des impôts directs peut être accordé sur demande auprès de l’administration fiscale pour les prochaines échéances fiscales pour les mois de mars et avril 2020.
Ce report de paiement est accordé sur simple demande :
- pour une durée de 3 mois
- sans justificatif
- sans pénalité, ni majoration
Le décalage des échéances s’effectue par un formulaire de demande simplifiée, intitulé « Difficultés liées au Coronavirus – Covid 19 Demande de délai de paiement et/ou de remise d’impôt ». Le document est à télécharger sur Impots.gouv.fr au format PDF ou OpenDocument (.odt). La demande est à envoyer au SIE (service des impôts des entreprises) dont l’entreprise relève.
Dans le formulaire de demande, il faut préciser :
- le ou les impôts directs concernés
- la date de l’échéance
- le montant restant dû
Le report des échéances d’impôts directs vise notamment :
- l’acompte d’impôt sur les sociétés (IS)
- la taxe sur les salaires
- la contribution foncière des entreprises (CFE)
- la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE)
Le formulaire de demande report d’échéances fiscales peut aussi être utilisé pour solliciter une remise totale ou partielle d’impôts directs, d’intérêts de retard et/ou de pénalités. La remise n’est ouverte qu’aux entreprises souffrant de difficultés financières « caractérisées qu’un report de paiement ne suffit pas à surmonter », est-il indiqué sur le formulaire de demande.
Les impôts suivants ne sont pas éligibles aux mesures de report d’échéances fiscales, ni aux demandes de remise :
- TVA et taxes assimilées
- reversement du prélèvement à la source (PAS)
- reversement de la taxe sur les conventions d’assurance (TSCA)
Les entreprises qui le peuvent sont appelées par le gouvernement à continuer « à participer au financement de la solidarité nationale ».
Crédits de TVA : remboursements accélérés
Un traitement accéléré des demandes de remboursement des crédits de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est mis en œuvre par la DGFiP, a annoncé le 22 mars 2020 le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, dans un communiqué de presse.
Le communiqué précise qu’il s’agit « d’apporter une aide financière aux entreprises en difficulté ». On peut en déduire que toutes les entreprises ne sont pas susceptibles d’y prétendre.
La demande ne concerne bien sûr que les entreprises dont le montant de TVA déductible est supérieur à celui de la TVA collectée.
La demande de remboursement de crédit de TVA s’effectue en ligne, au travers d’une téléprocédure :
- en direct depuis l’espace professionnel sur Impots.gouv.fr
- par une procédure EDI (échange de données informatisé) via son expert-comptable ou son prestataire EDI
Les étapes du dépôt de la demande de remboursement de TVA sont les suivantes :
- Connexion à « Votre espace Professionnel » sur Impots.gouv.fr
- Cliquer sur la rubrique « Mes services »
- Sélectionner le bouton « Déclarer TVA »
- Choisir l’option « Effectuez une demande de remboursement de crédits de TVA » (en bas de l’écran)
- Indiquer la période de référence
- Choisir et remplir le formulaire 3519 (pour un remboursement en cours d’année et pour les usagers relevant du régime réel normal)
Suspension des loyers des locaux commerciaux et professionnels
Une suspension des loyers des locaux commerciaux et professionnels en faveur des très petites entreprises a été annoncée par Emmanuel Macron lors de son allocution du 16 mars 2020, prononcée la veille de l’entrée en vigueur du confinement de la population. « Pour les plus petites d’entre elles et tant que la situation durera, celles qui font face à des difficultés n’auront rien à débourser. […] Les loyers devront être suspendus », a déclaré le chef de l’État.
Le 20 mars, les principales fédérations de propriétaires bailleurs ont, sans attendre les textes législatifs et réglementaires, demandé à leurs membres :
- de suspendre les loyers et charges locatives pour l’échéance d’avril et/ou de mensualiser les échéances trimestrielles afin de soulager la trésorerie des entreprises concernées par les fermetures administratives d’établissements accueillant du public (arrêté du 15 mars 2020)
- d’étudier « avec bienveillance » des mesures d’accompagnement (loyers et charges différés, mensualisation, délais de paiement, etc.) en faveur des entreprises touchées par la crise sans être directement visées par les interdictions réglementaires d’accueillir du public
L’ordonnance du 25 mars 2020 a précisé le champ des locataires éligibles au report de loyers. Il s’agit des indépendants, professions libérales, auto-entrepreneurs et TPE bénéficiaires du fonds de solidarité permettant de percevoir une aide financière directe de 1.500 euros.
En cas de défaut de paiement des loyers et/ou charges locatives professionnels et commerciaux pour les motifs et pendant la période visés par les textes, le preneur (locataire) ne devra encourir aucune des sanctions suivantes :
- pénalités financières
- intérêts de retard
- dommages-intérêts
- astreinte
- exécution de clause résolutoire
- exécution de clause pénale
- exécution de toute clause prévoyant une déchéance
- activation des garanties ou cautions
La durée du report des loyers commerciaux et professionnels pour les locataires éligibles aux dispositions législatives et réglementaires du 30 mars sera d’au minimum quatre mois et douze jours.
En effet, l’ordonnance s’applique aux loyers et charges locatives « dont l’échéance de paiement intervient entre le 12 mars 2020 et l’expiration d’un délai de deux mois après la date de cessation de l’état d’urgence sanitaire déclaré par l’article 4 de la loi du 23 mars 2020 ». L’état d’urgence devant durer au minimum deux mois, la suspension des loyers court donc au moins jusqu’au 24 juillet.
Report des factures d’eau de gaz et d’électricité
Un report des factures des factures d’eau, de gaz et d’électricité est prévu par l’ordonnance n° 2020-316 du 25 mars 2020 et le décret d’application du 30 mars (en passe d’être modifié par un nouveau décret pour élargir le public d’entreprises éligibles). Les factures de télécommunications (téléphonie, accès à Internet) ne sont pas concernées par le dispositif.
La suspension des factures doit s’effectuer sans pénalités financières, sans frais ni indemnités.
En pratique, il est demandé aux fournisseurs d’énergie (sauf ceux qui alimentent 100.000 clients ou moins) et d’eau potable d’accorder aux demandeurs le report des échéances de paiement des factures exigibles entre le 12 mars 2020 et la date de fin de l’état d’urgence sanitaire prévu le 24 mai à ce stade.
Il ne s’agit donc pas d’une annulation, mais bien d’un décalage dans le temps : le montant des échéances ainsi reportées sera réparti de manière égale une durée d’au moins six mois sur les échéances futures qui interviendront après le dernier jour du mois suivant la date de fin de l’état d’urgence sanitaire (censé durer deux mois à compter du 25 mars 2020). Ainsi, en cas de fin de l’état d’urgence sanitaire le jeudi 24 mai, les sommes dues seraient reportées à partir des échéances de paiement du mois de juillet.
Les entreprises concernées sont celles qui ont droit au fonds de solidarité (TPE, indépendants, professions libérales, auto-entrepreneurs). Les conditions sont les suivantes :
- effectif inférieur ou égal à 10 salariés
- CA hors taxes du dernier exercice clos inférieur à 1 million d’euros
- bénéfice imposable du dernier exercice inférieur à 60.000 euros rémunération du dirigeant incluse
- activité soumise à interdiction administrative d’accueillir du public entre le 1er et le 31 mars 2020 ou perte de chiffre d’affaires supérieure à 50% en mars 2020 par rapport à mars 2019
La demande de report est à formuler par chaque entreprise éligible auprès du service commercial / clients de ses fournisseurs d’eau, de gaz et/ou d’électricité.
Concrètement, les entreprises concernées doivent adresser dès que possible une demande de report à l’amiable à leur fournisseur d’énergie par mail ou par téléphone.
En cas de difficultés de trésorerie ne permettant pas de payer les factures précédentes antérieures au 12 mars, il est possible de négocier un nouvel échéancier avec son/ses fournisseurs d’eau et d’énergie.
En complément des reports de paiement des factures d’électricité, de gaz et d’eau potable, les fournisseurs n’ont pas le droit de procéder aux opérations suivantes sur les contrats fourniture d’électricité, de gaz, d’eau pour non-paiement depuis le 26 mars (date d’entrée en vigueur de l’ordonnance) :
- suspension du contrat
- interruption du contrat
- réduction de débit
- résiliation du contrat
Fonds de solidarité : aide financière de 6.500 euros maximum par mois
Un fonds de solidarité, cofinancé par l’État, les régions et les assureurs a été mis en place par le gouvernement afin d’accorder une aide financière exceptionnelle de 1.500 euros par mois aux TPE, travailleurs indépendants et auto-entrepreneurs touchés par une chute d’activité ou par une fermeture administrative causée par l’épidémie de Covid-19. La demande s’effectue en ligne auprès de l’administration fiscale sur Impots.gouv.fr, via « Votre espace particulier ».
Un complément de 5.000 euros (montant majoré par rapport aux 2.000 euros initialement proposés) peut être accordé au cas par cas aux entreprises au bord de la faillite, sur demande spécifique instruite par les régions.
Les conditions d’éligibilité au fonds de solidarité sont les suivantes :
- entreprise créée avant le 1er février 2020
- chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros (dernier exercice)
- bénéfice annuel imposable inférieur à 60.000 euros rémunération du dirigeant incluse
- perte de chiffre d’affaires minimum de 50% pour les mois de mars et avril
- ou fermeture administrative entre le 1er et le 31 mars 2020 décidée dans le cadre du confinement
De nouveaux assouplissements du dispositif sont annoncés pour le mois d’avril afin d’en élargir la cible :
- ouverture aux sociétés ayant déposé le bilan
- calcul de la perte de CA par rapport aux douze derniers mois glissants
Le fonds et l’indemnisation associée dureront tant que l’état d’urgence sanitaire ne sera pas levé, soit au minimum jusqu’au 24 mai prochain.
Demande d’indemnités journalières pour arrêt de travail pour les indépendants et auto-entrepreneurs
Une demande d’indemnités journalières peut être effectuée par tout indépendant, entrepreneur ou professionnel de santé libéral contraint de garder à domicile son ou ses enfants âgés de moins de 16 ans ou handicapés (sans condition d’âge), en raison de la fermeture administrative de son établissement d’accueil (crèche ou autre structure d’accueil de jeunes enfants, école, collège, lycée).
Dans ce cas, la demande s’effectue dans prescription médicale, via un système d’auto-déclaration : la déclaration d’arrêt de travail s’effectue de façon simplifiée sur le site declare.ameli.fr, rubrique « Vous êtes employeur ou indépendant » (bloc de droite). L’arrêt de travail peut être fixé pour une durée de 1 à 21 jours calendaires.
La procédure simplifiée est également ouverte :
- à toute personne souffrant d’une affection de longue durée
- à toute femme enceinte dans leur 3ème trimestre de grossesse
En cas d’infection au Covid-19, l’arrêt de travail doit être prescrit par un médecin et l’indemnisation dure pendant 20 jours maximum.
Dans tous les cas (garde d’enfant, ALD, femme enceinte au troisième trimestre et infection au nouveau coronavirus), les modalités de calcul des indemnités journalières sont identiques, avec un montant maximum de 45,55 euros bruts par jour (sauf majoration pour parents de familles nombreuses à partir du 31ème jour d’indemnisation).
Prêt de trésorerie garanti par l’État (PGE) via Bpifrance
Un prêt garanti par l’État (PGE) peut être accordé à toute entreprise non financières immatriculée en France, quelle que soit sa taille, du 16 mars au 31 décembre 2020.
La garantie de l’État couvre 90% du prêt (montant du capital + intérêts) pour toutes les TPE, micro-entreprises et indépendants, ce qui limite le risque supporté par la banque à 10% du prêt. Sur ce risque, la banque est tenue de ne pas exiger de garantie ou de sûreté sur le patrimoine du professionnel ou du chef d’entreprise. Le coût de la garantie de l’État est fixé à 0,25% pour la première année, mais la somme correspondante ne sera pas exigible pendant 12 mois à compter de la signature (coût de la garantie porté par la banque prêteuse la première année).
La garantie comptorte un délai de carence de deux mois : la banque prêteuse est effectivement couverte par la garantie de l’Etat à partir de ce délai. En revanche, en cas de défaillance de l’emprunteur dans un délai de deux mois, la banque n’est pas couverte, ce qui peut favoriser sa frilosité.
Le prêt est accordé quelle que soit sa forme juridique (micro-entreprise, entreprise individuelle, société) et son activité (artisan, commerçant, profession libérale, exploitant agricole, association ou fondation ayant une activité économique).
Le montant du prêt peut représenter (plafond) :
- jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaires hors taxes 2019 (ou du dernier exercice comptable clos) pour les entreprises créées existant avant le 1er janvier 2019
- ou deux années de masse salariale 2019 pour les entreprises innovantes ou créées depuis le 1er janvier 2019
Le CA pris en compte est celui figurant sur la liasse fiscale.
Le prêt est éligible s’il présente les caractéristiques suivantes (source arrêté du 23 mars 2020) :
- différé d’amortissement de douze mois minimum (ou franchise : aucun remboursement n’est exigé la première année)
- clause permettant à l’emprunteur de choisir sa durée d’amortissement du capital sur 1, 2, 3, 4 ou 5 ans maximum
La durée du prêt est donc fixée pour un an minimum et six ans maximum.
Le taux du prêt garanti par l’État n’est pas réglementé, il peut être variable d’une banque à l’autre. Chez la Société Générale, il est par exemple fixé à 0% hors coût de la garantie. Il faut ajouter au coût de la garantie celui de l’assurance emprunteur (décès-invalidité) sur la tête du dirigeant.
La demande de prêt PGE s’effectue auprès de son ou de ses établissements bancaires habituels. En cas de pré-accord, l’entreprise emprunteuse doit formuler une demande d’attestation Prêt Garanti par l’État à cette adresse : https://attestation-pge.bpifrance.fr/description
Pour obtenir cette attestation (sous la forme d’un numéro unique), il faut disposer d’un compte en ligne Bpifrance ou en créer un. L’attestation est exigée par la banque ou les banques prêteuses pour valider définitivement le financement puis débloquer les fonds. Selon nos informations, les délais de déblocage de fonds les plus courts sont de 9 jours à compter de la signature de l’offre, incluant un délai de réflexion de 5 jours de la banque courant à compter de la réception d’un dossier simplifié attestant la conformité aux critères d’éligibilité.
En cas de refus de prêt garanti PGE auprès de sa banque habituelle, le demandeur peut solliciter une autre banque, un courtier en crédit ou s’adresser à la médiation du crédit
Attention : la demande d’attestation / de numéro unique ne doit être effectuée qu’après obtention d’un pré-accord.