Train, cinéma, musée… Les réductions pour les chômeurs

Par Jean-Philippe Dubosc

Pour leur transport, mais aussi pour leurs loisirs, les demandeurs d’emploi ont droit à des tarifs préférentiels, voire dans certains cas à la gratuité.

Les réductions dans les transports publics

Certains départements ou certaines régions offrent la gratuité des transports publics (bus, tramway, métro) aux demandeurs d’emploi. D’autres proposent des réductions pouvant aller jusqu’à 75%.

À titre d’exemple, les chômeurs peuvent voyager gratuitement sur l’ensemble du réseau francilien de la RATP et de la SNCF à condition de remplir trois critères :

  1. résider en Île-de-France ;
  2. percevoir l’allocation de solidarité spécifique (ASS) ;
  3. bénéficier de la complémentaire santé solidaire (qui remplace couverture maladie universelle complémentaire, ou CMU-C)

Pour obtenir le forfait mensuel « Gratuité Transport », il faut contacter l’Agence Solidarité Transport en appelant le 0800 948 999 (appel gratuit). L’agence est ouverte uniquement du lundi au vendredi, de 8 heures à 19 heures. Un formulaire est envoyé par courrier. Il doit être retourné, accompagné du dernier relevé de situation de France Travail (anciennement Pôle emploi) et d’une attestation de complémentaire santé solidaire.

L’agence examine chaque dossier et donne sa réponse par courrier. Si elle est positive, le demandeur d’emploi peut charger le forfait « Gratuité Transport » sur son Pass Navigo aux guichets ou bornes RATP ou SNCF. Le forfait est valable trois mois. Pour chaque renouvellement auprès de l’Agence Solidarité Transport, les pièces justificatives sont demandées.

Les chômeurs franciliens, titulaires de l’ASS mais pas de la complémentaire santé solidaire (remplaçante de la CMU-C), ont droit au forfait « Solidarité Transport ». Celui-ci leur permet :

  • de bénéficier d’une réduction de 75% sur le prix des forfaits hebdomadaires (semaine) ou mensuels (mois) Navigo
  • d’avoir droit à une réduction de 50% sur les carnets de billets t+ (valables sur les réseaux RATP et SNCF) et sur les billets de RER et de trains de banlieue (Transiliens)
  • de souscrire un contrat Navigo Liberté + avec un profil tarif réduit

Le droit de réduction est attribué d’un à douze mois selon la durée de l’ASS. Il doit être demandé et renouvelé à l’Agence Transport Solidarité selon les mêmes modalités que le forfait « Gratuité Transport ».

À Lyon, par exemple, un abonnement réduit (10,50 euros par mois) donnant accès (sous conditions) au réseau des Transports en commun lyonnais (TCL) est notamment proposé, depuis le 1er janvier 2021, aux bénéficiaires d’une allocation France Travail et aux jeunes chômeurs âgés de 18 à 24 ans inscrits à France Travail. La formule est baptisée « Tarif Solidaire réduit ».

Réductions pour les chômeurs pour un voyage en train

Il n’existe pas à proprement parler de tarifs SNCF pour les demandeurs d’emploi. En revanche, peu de personnes le savent mais les chômeurs indemnisés – ceux qui perçoivent l’allocation de retour à l’emploi (ARE) ou l’ASS, versées par France Travail (ex-Pôle emploi) – ont droit au billet de congé annuel.

Pour rappel, ce billet a été instauré en 1936 pour inciter les travailleurs à partir durant leurs congés payés. Il permet de bénéficier d’une réduction de 25%, dans la limite des places disponibles, sur tous les trains et même de 50% pour les trains sans réservation obligatoire en périodes bleues (soit les périodes creuses) et hors couchette. La réduction s’applique sur les tarifs de 2ème classe, même si le bénéficiaire du congé annuel voyage en 1ère classe.

Le congé annuel peut bénéficier au conjoint marié (les partenaires de PACS n’y ont pas droit) du demandeur d’emploi, à ses enfants âgés de moins de 21 ans et à ses parents si le chômeur est célibataire et à condition que son père ou sa mère habite chez lui. Le congé annuel est octroyé une fois par an et par personne. Il doit porter sur un trajet en TGV, en TER ou en Intercités de nuit et de jour sur une distance d’au moins 200 kilomètres (aller-retour compris). L’aller et le retour doivent être effectués en train et dans un laps de temps maximum de 61 jours.

Le formulaire de demande du congé annuel est téléchargeable sur Internet ou à retirer aux guichets des gares. Attention : les demandeurs d’emploi doivent remplir le formulaire destiné aux « non-salariés » (et non celui pour les salariés). Une partie doit être renseignée par le conseiller France Travail. Le formulaire rempli doit être déposé au guichet au moins 24 heures avant le départ. Il doit être accompagné d’une attestation d’admission à une allocation chômage et du talon du dernier versement effectué par les Assedic. Pour le conjoint, descendant ou ascendant du demandeur d’emploi, une copie d’un justificatif d’identité de la personne ainsi que du livret de famille doivent être jointes.

Les réductions pour le cinéma

Les réseaux de cinémas UGC et Pathé-Gaumont ne proposent pas de tarifs spécifiques aux demandeurs d’emploi. Dans les cinémas parisiens MK2, les chômeurs bénéficient de tarifs préférentiels (du lundi au vendredi, sauf jours fériés) :

  • 8,90 euros la place (au lieu de 12,90 euros pour le tarif normal) pour un film en 2D
  • 11,90 euros la place (au lieu de 15,90 euros) pour un film en 3D.

Dans le réseau CGR Cinémas, essentiellement présent dans l’Ouest de la France, il existe un tarif demandeur d’emploi :

  • à 8,70 euros la place (contre 11,10 euros au tarif normal)
  • à 10,70 euros (13,10 euros au tarif normal) pour les films en 3D.

Ce tarif est abaissé si le chômeur arrive à la séance muni de lunettes 3D, de type « Reald ».

Les cinémas indépendants en régions proposent souvent un tarif préférentiel pour les chômeurs. Dans tous les cas, un justificatif (attestation ou carte de demandeur d’emploi) est demandé.

Les réductions pour les théâtres

Les théâtres sont nombreux à Paris ou en régions à offrir des tarifs réduits pour les chômeurs. Il s’agit, dans la majorité des cas, de théâtres publics subventionnés. Les offres pour les demandeurs d’emploi sont plus rares dans les théâtres privés non subventionnés.

À Paris, on peut citer la Comédie Française dont les prix pour les chômeurs varient de 11 à 26 euros la place dans le Salle Richelieu, contre 15 à 48 euros pour le tarif normal. Au théâtre du Châtelet, un tarif réduit est accordé aux chômeurs, en fonction des places disponibles et sous présentation d’un justificatif (attestation ou carte de demandeur d’emploi), un quart d’heure avant la représentation. À Odéon, les places sont vendues aux chômeurs de 7 euros pour les moins bien placées à 21 euros pour les premiers rangs, soit moitié moins cher que le plein tarif.

Un tarif forfaitaire est prévu pour les demandeurs d’emploi au théâtre du Rond-Point des Champs-Élysées à 18 euros (le tarif plein s’élève à 38 euros pour la salle Renaud-Barrault, à 31 euros pour les salles Jean Tardieu et Roland Topor). Au théâtre de la Bastille, les billets sont vendus 15 euros aux demandeurs d’emploi (26 euros au tarif normal).

Des offres tarifaires réservées aux chômeurs sont également pratiquées dans les théâtres de régions. À titre d’exemple, le Théâtre auditorium de Poitiers (TAP) propose des places de spectacle de 5 à 19 euros en fonction de leur rangée, contre 5 à 41 euros pour le plein tarif. Le théâtre Maillon de Strasbourg dispose d’un tarif chômeur à 7 euros, contre 26 euros pour le plein tarif. Sur le même modèle que le Châtelet, le théâtre du Capitole à Toulouse prévoit un prix unique de 10 euros pour les demandeurs d’emploi quel que soit le spectacle, 15 minutes avant la représentation et sous présentation d’un justificatif.

Que ce soit à Paris ou en régions, une attestation récente de France Travail ou une carte de demandeur d’emploi en cours de validité est exigée au moment du retrait du billet ou à l’entrée de la salle.

Les réductions pour les piscines

L’entrée des piscines de la Ville de Paris sont entièrement gratuites pour les demandeurs d’emploi domiciliés dans la capitale. Un avis de situation des Assedic datant de moins d’un mois est exigé à l’entrée. À savoir : l’accès est également gratuit pour les salles de sport hébergées dans les piscines parisiennes.

En régions, la gratuité ou un tarif réduit sont généralement octroyés dans les piscines municipales aux demandeurs d’emploi, toujours sous présentation d’un justificatif.

Les réductions pour les musées

Tous les grands musées parisiens sont gratuits pour les chômeurs. On peut citer pêle-mêle :

Le Louvre, Orsay, Beaubourg, le musée du Quai Branly, le Palais de Tokyo, la Cité des sciences et de l’industrie de la Villette, le muséum d’histoires naturelles, le musée Rodin ou encore le Palais de la découverte. Non seulement ces établissements demandent un justificatif récent (généralement de moins de six mois), mais aussi une pièce d’identité avec photo (carte nationale d’identité, passeport ou permis de conduire).

En régions, là encore, l’entrée des musées publics est gratuite pour les demandeurs d’emploi. C’est le cas du musée des Beaux-Arts de Lille, du Mucem de Marseille, de La Piscine de Roubaix ou du nouveau musée des Confluences à Lyon. Il peut toutefois y avoir des exceptions. Si le très réputé musée d’art contemporain de Bordeaux est gratuit pour les chômeurs, le musée d’Aquitaine également implanté dans la capitale girondine pratique un tarif réduit pour ce public. Le prix du billet pour les chômeurs s’élève à 4,50 euros (8 euros en plein tarif).

Les réductions pour les bibliothèques

La majorité des métropoles, comme Lille, Lyon, Bordeaux ou Marseille, proposent une inscription gratuite à leurs bibliothèques et médiathèques aux demandeurs d’emploi. C’est aussi le cas à Paris, non seulement pour les bibliothèques municipales d’arrondissements, mais également pour celles du réseau de la Bibliothèque nationale de France (BNF). Certaines grandes villes, telles que Toulouse, Nantes ou Strasbourg, ont mis en place des tarifs réduits. Ces deux politiques tarifaires se retrouvent dans les communes plus petites.

La carte de demandeur d’emploi

Pour bénéficier de réductions, il sera le plus souvent demandé au chômeur de présenter sa carte de demandeur d’emploi. Sur cette carte de couleur rose, sont mentionnés son prénom, nom, adresse postale, son numéro d’identifiant à France Travail (la nouvelle dénomination de Pôle emploi), sa date d’inscription sur la liste des demandeurs d’emploi, l’agence France Travail à laquelle il est rattaché, et la date d’émission de la carte.

La carte de demandeur d’emploi est remise au chômeur lors de son inscription à France Travail. Elle est valable seulement trois mois. Il existe plusieurs manières de renouveler sa carte :

En agence

Le chômeur doit se rendre à son agence France Travail. Il peut demander à son conseiller de lui renouveler sa carte de demandeur d’emploi ou l’imprimer directement à partir d’une borne en libre-service installée dans l’agence.

Par courrier

Le demandeur d’emploi peut écrire à son agence France Travail. Il recevra sa nouvelle carte par la Poste.

Par téléphone

Le chômeur peut téléphoner au 39 49 pour réclamer une nouvelle carte de demandeur d’emploi. L’appel est intégré dans les forfaits de téléphone fixe ou mobile ou facturé 11 centimes d’euros (quelle que soit sa durée) hors forfait. Depuis l’étranger, il faut composer le 33 1 77 86 39 49 (coût d’une communication normale).

Sur Internet

Le demandeur d’emploi peut effectuer une demande de renouvellement de sa carte en ligne. Pour cela, il doit se connecter sur son espace personnel depuis le portail de France Travail, aller à la rubrique « Mes allocations », puis cliquer sur « Obtenir une attestation » et ensuite « Avis de situation ». Il pourra alors télécharger et imprimer sa carte de demandeur d’emploi en format PDF. Il a aussi la possibilité de la recevoir par courrier.

Une solution pour garder ponctuellement son ou ses enfants

Lancé en 2016 par France Travail, MaCignogne.fr est un service gratuit qui permet aux parents chômeurs, qui doivent s’absenter de leur foyer dans le cadre de leur recherche d’emploi, de pouvoir faire garder leur(s) enfant(s). Le service peut être utilisé lorsque le demandeur d’emploi doit passer un entretien d’embauche, a rendez-vous avec son conseiller France Travail, suit une formation ou rencontre des conseillers en création d’entreprise. L’enfant doit être âgé de 0 à 3 ans (jusqu’à 4 ans s’il n’est pas scolarisé). La garde ne peut pas excéder trois jours.

Pour accéder au service, le chômeur doit créer un compte sur le site MaCigogne.fr en indiquant son numéro de demandeur d’emploi. Une fois l’inscription validée, les crèches ou haltes garderies les plus proches de son domicile lui sont indiquées. Il peut en sélectionner au maximum trois. Sa ou ses demandes de réservation sont envoyée(s) et le ou les établissements lui répondent, en fonction de leurs places disponibles, dans les 72 heures.

En cas de réponse positive, le demandeur d’emploi doit contacter la crèche ou la halte-garderie, sachant que certains établissements souhaitent voir les parents et les enfants avant la garde. Le jour J, le chômeur doit se présenter muni d’une copie de sa pièce d’identité, du livret de famille, du carnet de santé de l’enfant, de son numéro d’allocataire CAF, d’un justificatif de domicile et d’un justificatif (lettre, mail…) prouvant qu’il doit s’absenter dans le cadre de sa recherche d’emploi.

Le service est facturé par la crèche ou la halte-garderie, une fois les aides de la CAF déduites. Ces dernières sont calculées en fonction des ressources du chômeur et du nombre d’enfants à charge. Il est possible de faire une simulation du reste à payer sur le site monenfant.fr. MaCignogne.fr peut être utilisé sans limitation à condition que le demandeur d’emploi remplisse les conditions exigées.

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