Comment choisir le meilleur contrat d’assurance vie 2022

Par Olivier Brunet

Se forger un avis sur un contrat d’assurance vie n’a rien d’évident. Un comparatif permet de faire le tri pour trouver les meilleurs taux de rendement et les frais les plus bas. Des critères importants mais qui n’offrent pas la garantie de trouver un contrat adapté à son projet d’épargne. Les points clés à étudier avant d’ouvrir une assurance vie.

Assurance-vie : comment choisir

Pour souscrire une assurance vie en 2022, le choix de manque pas : contrairement au Livret A dont les conditions sont identiques pour tous ou au plan d’épargne logement (PEL), dont les seules différences résultent de la date d’ouverture, il existe des milliers de contrats d’assurance vie différents et des centaines de distributeurs pouvant faire une proposition à toute personne souhaitant faire travailler son argent. Difficile, dès lors, de faire le bon choix pour investir dans de bonnes conditions. Pour trouver le bon, nombre de caractéristiques, qui n’apparaissent pas forcément dans les comparatifs, sont à prendre en compte avant d’ouvrir un contrat. Par exemple, une assurance vie sans frais d’entrée est souvent intéressante, mais elle n’est peut-être pas à recommander à n’importe quel épargnant.

Quel est le montant des versements minimum sur le contrat d’assurance vie ?

Tout le monde n’ayant pas forcément beaucoup d’argent à mettre de côté, les petits épargnants n’ont pas d’autre choix que de souscrire des contrats où la mise de départ est faible. Les offres les plus accessibles acceptent des souscriptions sans aucun montant minimum de versement à l’ouverture. La plupart du temps, le versement initial se monte de quelques dizaines à quelques centaines d’euros.

A l’opposé, certaines banques privées ou de gestion de fortune fixent volontairement des seuils d’accès très élevés, de plusieurs dizaines de milliers d’euros, pour réserver leurs prestations très haut de gamme aux clients qui peuvent se les offrir. Autrement dit, rien ne sert d’étudier un contrat sous toutes les coutures s’il vous est impossible d’en profiter, faute de moyens suffisants !

Le montant minimum des versements suivants est aussi à considérer. Il faut alors distinguer les versements libres, effectués de façon ponctuelle en cas d’excédent sur son compte en banque en fin de mois ou de rentrée d’argent imprévue, des versements programmés (via un prélèvement automatique) pour les personnes s’engageant dans un système d’épargne régulière. Les contrats les plus accessibles proposent des versements libres dès 50 euros et des versements périodiques à partir de 25 euros par mois.

De quel accompagnement et de quels conseils vais-je bénéficier ?

Avant de choisir un contrat d’assurance vie, il faut apprendre à se connaître en tant qu’épargnant. Ce qui suppose de s’interroger sur son degré d’autonomie en matière de gestion d’épargne, sur son temps disponible, son appétence au risque ainsi que le niveau de personnalisation et d’interactions que l’on attend de son conseiller financier. Le choix de tel ou tel contrat commercialisé par tel ou tel réseau de distribution découlera directement des réponses à ces questions.

Ainsi, une personne attachée à un contact physique avec un conseiller aura intérêt à opter pour un distributeur en mesure de lui proposer des rencontres en face à face. Ce qui exclut de facto les contrats commercialisés sur Internet… sauf pour les personnes vivant en région parisienne ! En effet, la plupart des distributeurs de contrats en ligne disposent de bureaux à Paris, où il est possible de se rendre sur RDV.

A l’inverse, un investisseur averti et à l’aise avec les nouvelles technologies peut, s’il le désire, se débrouiller seul pour ouvrir et gérer son contrat en ligne, où les échanges peuvent se faire par e-mail, téléphone, voire en tchat ou en visio-conférence chez certains opérateurs. A condition d’avoir le temps de s’occuper de la gestion de son épargne.

La qualité de l’interlocuteur a aussi beaucoup d’influence. En banque, un conseiller en agence ne s’occupe pas que d’assurance vie et doit connaître beaucoup de produits (de la banque au quotidien au crédit en passant par l’assurance) ce qui est de nature à limiter son expertise et l’accompagnement qui peut en découler. Sans parler des centaines de clients dont il a la charge. Dans une mutuelle, le cœur de métier se situe davantage dans l’assurance santé ou auto que dans l’assurance vie… mais certains conseillers peuvent s’avérer très compétents !

Pour s’offrir une prestation sur mesure, l’idéal est peut-être de s’adjoindre les services d’un spécialiste de la gestion d’épargne, que l’on appelle conseil ou conseiller en gestion de patrimoine (CGP). Ce dernier peut être affilié à une banque ou à un assureur mais il présentera l’inconvénient de ne proposer que des produits de l’organisme auquel il est rattaché. Il peut aussi être indépendant et faire son marché parmi plusieurs assureurs, ce qui n’est pas forcément gage de partialité ! Quelques uns agissent davantage dans leur intérêt que dans celui de leurs clients, en courant à la chasse aux commissions ; il faut donc ne pas hésiter à demander comment son conseiller se rémunère.

Last but not least, en-dessous de 10.000 euros de dépôts, rares sont les CGP à accepter de prendre en charge un client.

Enfin, on notera qu’un nombre croissant de contrats, notamment en ligne, prévoient une gestion clé en main, où les investissements et arbitrages (désinvestissements) sont confiés à un professionnel de la gestion. Cette délégation de gestion peut être totale, dans le cadre d’une gestion sous mandat (mandat de gestion ou mandat d’arbitrage), ou partielle, dans le cadre d’un contrat multi-poches (où l’on peut associer gestion libre pour une part de son épargne et gestion sous mandat pour une autre).

Quel est le choix de placements financiers ?

Plus un épargnant on a le choix, mieux c’est ! Enfin en théorie. Une petite analogie avec l’hypermarché s’impose : en se promenant dans les rayons, un consommateur a des chances de se perdre et court le risque d’acheter des produits dont il n’a pas besoin ou dont il dispose déjà. En matière d’assurance vie, c’est un peu la même chose : un épargnant novice livré à lui-même a toutes les chances de faire fausse route au moment de composer son contrat s’il doit choisir parmi des centaines de Sicav et FCP ! Mieux vaut parfois une gamme réduite de supports financiers, mais simple et lisible, surtout pour les personnes dont la culture financière est faible.

Ceci dit, les taux étant durablement bas selon la plupart des spécialistes, il est évident qu’un épargnant n’a bien souvent aucun intérêt par les temps qui courent à souscrire un contrat monosupport, investi à 100% sur un fonds en euros, les rendements étant voués à passer sous le seuil des 2% avant prélèvements sociaux et impôts. Sauf si son seul objectif est de bénéficier d’une garantie absolue de son capital.

Le bon compromis peut donc être un contrat proposant quelques alternatives au fonds en euros, potentiellement plus rémunératrices et présentant un risque de perte relativement limité, du moins en théorie. C’est notamment le cas de certains placements immobiliers de type SCPI (qui comportent néanmoins des frais de souscription élevés) ou SCI, de fonds diversifiés, de fonds obligataires à échéance ou de certains produits structurés.

Les frais du contrat d’assurance vie sont-ils chers ou compétitifs ?

Un contrat d’assurance vie cumule plusieurs couches de frais plus ou moins lisibles et visibles, et très variables d’un contrat à l’autre. Les frais de gestion (entre 0,5% et 1% par an) sont un paramètre à prendre en compte puisqu’ils pèsent sur la performance du contrat, qu’il s’agisse du fonds en euros ou des supports financiers non garantis, appelés unités de compte.

Mais comme ils sont incompressibles et que l’un des meilleurs moyens de les mesurer est la performance du fonds en euros, la seule façon d’agir pour payer moins de frais est d’opter :

  • soit pour un contrat sans frais sur versements, de sorte qu’un euro versé soit égal à un euro investi. C’est l’un des avantages principaux des contrats d’assurance vie vendus en ligne
  • soit pour un contrat où les frais sur versements sont négociables. Ce qui est souvent une question de rapport de force entre le conseiller et son client. Ce dernier aura plus de chances de ne rien payer s’il apporte une somme d’argent importante et s’il est prêt prendre une dose importante de risques.

Les frais peuvent aussi être la contrepartie directe d’un service à valeur ajoutée, comme la gestion pilotée ou la gestion sous mandat, où le souscripteur délègue à un professionnel les choix d’investissement en son nom et pour son compte. Le mode de facturation et le coût peuvent est très variables d’un contrat à l’autre.

Les personnes qui ont dans l’idée de gérer activement leur portefeuille devront pour leur part opter pour un contrat d’assurance vie dont les frais d’arbitrage sont gratuits (c’est même un standard pour l’assurance vie en ligne). Dans le cas contraire, le coût peut atteindre jusqu’à 1% des sommes transférées d’un support à l’autre. Certains contrats proposent un ou plusieurs arbitrages gratuits par an, la facturation ne se déclenchant qu’à partir de la deuxième ou de la cinquième opération par exemple.

Quels sont les outils de gestion du contrat en ligne à disposition ?

Consulter son solde, effectuer un versement… A l’heure de l’Internet à haut débit et de la 5G, l’épargnant est en droit d’exiger une facilité d’utilisation pour des opérations simples de visualisation et de gestion de son contrat, via un site internet et mieux encore via son smartphone ou sa tablette au travers d’une application ou un site mobile. Les épargnants plus exigeants, désireux de prendre leur épargne en main, verront d’un bon œil les contrats offrant la possibilité de procéder à des arbitrages (désinvestissement d’un ou plusieurs supports pour réinvestir sur un ou plusieurs autres) et à des demandes de rachat en ligne, sans envoyer de courrier par La Poste ni se déplacer en agence.

Taux de rendement : combien rapporte le fonds euros (ou fonds garanti) ?

La performance du fonds en euros reste un critère clé puisqu’en moyenne, plus de 80% des sommes épargnées par les Français dans leurs contrats d’assurance vie le sont sur ce type de support à capital garanti. Sur la base du palmarès des performances 2021 (taux de rendement moyen attendu d’environ 0,90% avant prélèvements sociaux et impôts), on peut juger qu’un fonds en euros est d’excellente qualité s’il rapporte plus de 2% et plutôt bon entre 1,50% et 2%. A l’inverse, en-deçà de 1%, on peut considérer que le taux de rendement est décevant. Sachant que les contrats standard proposés par les banques ont affiché un taux de rémunération moyen de 0,80% en 2020, selon le site GoodValueforMoney.

Mais ces comparaisons ont leurs limites : le rendement à l’instant T, c’est bien, la capacité à faire face à une baisse des rendements futurs, c’est mieux pour certains épargnants. Mieux vaut peut-être choisir un fonds en euros qui rapporte 2% ET disposant de l’équivalent d’une année de réserves qu’un autre qui rapporte 1,70% sans avoir mis de côté pour compenser les périodes de vaches maigres qui se profilent. A moins que l’on préfère confier son argent à un assureur ou à une mutuelle dont la politique consiste à privilégier la distribution immédiate des plus-values et revenus générés au cours de l’année (stratégie qui a pour contrepartie une volatilité des performances d’une année sur l’autre).

On peut aussi avoir d’autres critères que le rendement : l’engagement d’un assureur sur le climat et/ou la solidarité via des investissements au profit de l’économie sociale et solidaire sont des. Le choix peut être guidé par l’obtention de labels tel que le label Finansol (dédié à la finance solidaire).

La durée de vie du contrat d’assurance vie est-elle limitée ?

L’un des principaux intérêts de l’assurance vie est d’offrir une souplesse, notamment dans le choix des supports, la désignation des bénéficiaires ou encore la fiscalité en cas de rachat. Il serait dommage de se priver de cette liberté d’action lorsque les conditions générales du contrat prévoient de fixer ou d’imposer une durée de vie limitée du contrat, par exemple 8, 20 ou 30 ans. En effet, une telle durée d’adhésion oblige le souscripteur à casser son contrat au terme, même si ce n’est pas le moment pour des raisons financières, fiscales ou personnelles. Nul ne sait ce qui peut se passer sur une période aussi longue !

Mieux vaut alors opter pour un contrat dont la durée est automatiquement reconduite d’un an chaque année. On parle alors de reconduction tacite.

Quels comparatifs et sites d’aide à la décision pour faire le tri ?

Pour choisir son assurance vie, Internet est une source précieuse d’informations et aussi un moyen de se forger son propre avis à l’aide de simulateurs ou de comparateurs. Outre ceux établis par la presse, on peut mentionner des outils tels que les Dossiers de l’épargne qui permettent de comparer plusieurs contrats entre eux sur la base de critère prédéfinis (performance sur 1 ou 3 ans, frais sur versements, etc.) ou non parmi des dizaines de contrats.

Dans un autre registre, GoodValueforMoney, qui se revendique comme un site de prescription, procède à une analyse fine de quelques produits jugés dignes d’intérêt, afin d’indiquer quels sont leurs points forts et qui a intérêt à souscrire. On notera qu’aucun contrat vendu par une banque n’a eu droit à une étude de cas sur ce site animé par Cyrille Chartier-Kastler, l’un des meilleurs spécialistes de l’assurance vie en France.

A consulter également : notre classement et comparatif des taux de rendement 2021

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