Financement des travaux : quel prêt choisir ?

Par Adeline Lorence

Réaliser des travaux dans son logement est une opération qui a un coût souvent important. Qu’il s’agisse d’une nouvelle habitation ou d’un bien acquis depuis plusieurs années, différentes formes de prêts existent pour financer un projet de rénovation.

Différents prêts peuvent permettre de financer ses travaux.

Comment estimer le coût des travaux ?

Avant de penser au financement des travaux, la première étape est d’estimer leur coût. Pour cela plusieurs questions sont à se poser : quelle est la liste précise des travaux ? Quel est le matériel nécessaire ? Est-ce que je décide d’effectuer les travaux moi-même ? Est-ce que je fais appel à un artisan, à un architecte ?

Plusieurs détails sont à préciser :

  • la surface à rénover
  • le type de travaux (gros œuvre comme l’électricité ou la plomberie, travaux de finition ou de décoration comme la peinture, la pose d’un nouveau sol)
  • l’accès au chantier. Par exemple, si le logement est en centre-ville où il est difficile de se garer et où le stationnement est payant, l’artisan pourra demander un surcoût

Ensuite, il est important de prendre un peu de temps pour se décider, comparer les prix dans différents magasins, regarder les sites d’achat en ligne, faire plusieurs demandes de devis. Dans l’analyse du devis, il faut bien distinguer le coût de la main d’œuvre et celui des fournitures. En ce qui concerne le matériel fourni, il est souvent possible de demander aux artisans si vous ne pouvez pas l’acheter de votre côté dans le cas où vous avez trouvé moins cher.

Pour avoir une idée globale du coût des travaux, le site hemea.com a réalisé une étude sur le prix au m² en fonction du type de rénovation :

  • pour un simple rafraîchissement (changement de moquette, remplacement du carrelage, réfection des peintures…) : entre 80 et 300 euros par m² TTC pour une maison et entre 100 et 300 euros par m² TTC pour un appartement
  • pour une rénovation complète incluant celle de la cuisine, de la salle de bain, création de cloisons, modifications électriques, de la plomberie… : entre 500 et 1.000 euros par m² TTC pour une maison et entre 700 et 1.100 euros par m² TTC pour un appartement
  • pour une rénovation lourde demandant notamment la modification de la structure du plancher, la refonte complète de l’électricité, de la plomberie, de l’isolation… : entre 1.000 et 1.200 euros par m² TTC pour une maison et entre 1.100 et 1.500 euros par m² TTC pour un appartement

Les particuliers qui envisagent de faire une rénovation énergétique de leur logement peuvent demander à un professionnel de réaliser un diagnostic de performance énergétique (DPE). Il permet de savoir quels sont ceux à effectuer en priorité pour réduire sa facture énergétique et quel sera leur coût.

Comme hemea.com, de nombreux sites Internet, tels que enchantier.com ou encore monchiffrage.com proposent de réaliser des devis en ligne

Les différents prêts possibles lors de l’achat immobilier

Une fois le coût précis des travaux établi, il est nécessaire de réfléchir à la façon dont ils pourront être financés. Les solutions ne sont pas les mêmes si vous venez d’acheter votre bien ou si vous y vivez déjà depuis plusieurs années. Ainsi, si vous envisagez d’entamer des travaux dès l’acquisition, il est possible de profiter de dispositifs particuliers.

Le prêt immobilier

En plus du prix d’achat du bien, il est envisageable d’inclure dans la demande de financement initial un montant dédié aux travaux. Ce dispositif permet de bénéficier du même taux que celui proposé pour le crédit immobilier.

Attention, cette possibilité est très encadrée. Pour obtenir un crédit travaux couplé à un crédit immobilier, il faut en amont être en mesure de présenter un devis d’un entrepreneur avec le montant des travaux à réaliser. Ensuite, pour débiter les sommes de cet emprunt, il est nécessaire de présenter des justificatifs de dépenses et de prouver que les travaux ont bien été réalisés par un artisan reconnu. Les personnes qui envisagent d’effectuer des travaux elles-mêmes ne pourront pas souscrire un prêt travaux en même temps que leur emprunt immobilier.

Les sommes allouées à l’achat de l’appartement et à la réalisation des travaux sont à rembourser en même temps avec une seule mensualité au sein d’un seul et unique crédit.

Le prêt à taux zéro dans l’ancien

Lors de l’achat d’un bien avec travaux, il est aussi possible de bénéficier d’un prêt à taux zéro (PTZ) ancien. Pour cela il est nécessaire d’être propriétaire de sa résidence principale pour la première fois ou de ne pas l’avoir été durant les deux dernières années, les revenus ne doivent pas dépasser un certain seuil.

Le chantier doit représenter au minimum 25% du coût total de l’opération, c’est-à-dire en additionnant le prix d’achat, les frais d’acquisition et le coût des travaux. Pour en bénéficier, il faudra prouver l’ampleur des travaux à l’établissement financier qui octroie le crédit. Il est donc important de demander à plusieurs artisans de réaliser des devis avant l’achat.

Le dispositif du PTZ dans l’ancien est réservé aux logements sur les zones moins tendues, soit celles où le besoin de logement n’est pas important mais où il faut promouvoir la réhabilitation. Pour l’obtenir plusieurs étapes sont à respecter.

Le prêt épargne logement

Les détenteurs d’un compte épargne logement (CEL) ou d’un plan d’épargne logement (PEL) peuvent demander l’octroi d’un prêt épargne logement pour financer les travaux de rénovation du logement destiné à être leur résidence principale. Les conditions ne sont pas les mêmes.
Les détenteurs d’un CEL peuvent obtenir un prêt épargne logement à condition que ce compte soit ouvert depuis plus de 18 mois et qu’ils aient acquis un minimum d’intérêts : 37 euros pour des travaux et 22,5 euros pour des travaux d’économie d’énergie. Le montant maximum du crédit octroyé est de 23.000 euros pour une durée comprise entre 2 à 15 ans.

Depuis le 1er août 2015, le taux d’intérêt est de 2% hors assurance. Il est le même quel que soit l’établissement bancaire choisi pour souscrire son crédit. Par ailleurs, son obtention donne le droit à une prime de l’État représentant 50% des intérêts acquis, dans la limite de 1.144 euros.

Les particuliers qui ont ouvert un Plan d’épargne logement peuvent bénéficier d’un crédit pour financer leurs travaux, à condition qu’il soit ouvert depuis au moins 3 ans. Le montant maximal de ce prêt est de 92.000 euros si l’on cumule PEL et CEL. Le taux octroyé dépend de la date d’ouverture du plan. Ainsi, pour les plans ouverts depuis le 1er août 2016, il est de 2,20%, pour ceux ouverts entre 1er février 2016 et le 31 juillet 2016, il est de 2,70 %. Avant, il dépasse les 3,20 %, ce qui peut se révéler très élevé comparé à d’autres crédits proposés. À cela s’ajoute une prime de l’État qui ne peut pas dépasser 1.000 euros. Cette prime a été supprimée pour tous les plans ouverts depuis le 1er janvier 2018.

Tous les types de travaux ne peuvent pas être financés par le prêt épargne logement. L’article L315-2 du Code de la construction et de l’habitation indique qu’il peut servir pour les dépenses de construction, d’acquisition, d’extension ou certaines dépenses de réparation et d’amélioration. Il peut par exemple s’agir de travaux d’extension, de surélévation, de modernisation, d’assainissement ou encore d’isolation thermique. Il ne peut pas être utilisé pour des travaux de décoration, comme la peinture ou le changement des sols.

Les différents financements possibles après l’achat du bien

Le prêt travaux

Pour financer les travaux, il est possible de souscrire un crédit à la consommation. Son montant est compris entre 200 et 75.000 euros. De nombreux établissements financiers proposent ce type de produit. Il est important de savoir quel est le montant à emprunter, celui des mensualités que votre budget est en mesure de supporter ainsi que la durée souhaitée du crédit. Ensuite, pour comparer, il est important de regarder le TAEG fixe (Taux annuel effectif global), le montant des frais de dossier et le coût de l’assurance emprunteur qui est facultative. Des comparateurs de crédit en ligne peuvent aider à faire son choix.

Il existe deux types de crédit :

  • le prêt personnel. La somme prêtée peut être utilisée sans avoir à donner de justificatifs. Ce crédit n’est pas lié aux achats effectués. En résumé, si l’acquisition est annulée, le crédit sera quand même enclenché et il sera obligatoire de continuer à le rembourser. Pour obtenir ce type de prêt, certains établissements financiers peuvent demander un montant minimum d’apport personnel
  • le prêt affecté. Comme son nom l’indique, le crédit est lié à une dépense précise. Ainsi, si le projet n’a pas lieu comme prévu, le prêt ne sera pas enclenché. Dans certains cas, c’est l’organisme qui octroie le crédit qui paie le prestataire ou sinon, pour obtenir les fonds, il est indispensable de fournir des justificatifs comme des devis ou des factures

Le prêt de la CAF

La Caisse d’allocations familiales (CAF) peut attribuer une aide financière pour des travaux d’amélioration de l’habitat. Elle est accordée au propriétaire ou au locataire, à condition qu’il s’agisse de la résidence principale située en France et que le ménage perçoive une prestation familiale de la CAF. Aucune condition de ressources n’est fixée. Toutefois, la CAF précise qu’elle « étudiera la demande en fonction des travaux envisagés et des crédits disponibles ».

Le montant de ce crédit peut représenter au maximum 80% des dépenses engagées dans la limite de 1.067,14 euros. Il peut être souscrit pour un maximum de trois ans avec un taux de 1%. Il est possible de procéder à un remboursement anticipé.

Pour l’obtenir, il est nécessaire de remplir un formulaire disponible sur le site caf.fr. Ce document doit être accompagné des devis détaillés (quantité, mètre et prix unitaire) des travaux ou des factures des fournitures pour ceux qui effectuent les travaux eux-mêmes. Les locataires doivent joindre l’autorisation du propriétaire. Pour les travaux soumis à autorisation, il est nécessaire d’envoyer la copie du permis de construire.

L’éco-PTZ pour des travaux de rénovation énergétique

Comme son nom l’indique, l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) est un emprunt sans aucun intérêt de remboursement. Il est distribué par les banques aux ménages réalisant certains travaux de rénovation et d’amélioration de la performance énergétique. Son montant maximum est de 50.000 euros et n’est pas soumis à des conditions de revenus.

Le prêt travaux amélioration d’action logement

Le prêt travaux amélioration d’Action Logement (ex-1% Logement) permet de bénéficier d’un crédit à un taux de 1,5% hors assurance obligatoire. Il est destiné aux salariés du secteur privé non agricole travaillant dans des entreprises de dix salariés et plus et propriétaires de leur logement. Il peut permettre de financer jusqu’à 100% des travaux dans la limite de 10.000 euros. Sa durée maximale est de 10 ans.

Pour l’obtenir, l’accord de l’employeur n’est plus requis. La liste des travaux éligibles à ce crédit est très large : peinture, papier peint, revêtements de sol, mise aux normes du chauffage, des sanitaires, isolation thermique…

Attention : ce prêt est réservé aux propriétaires occupants de leur résidence principale (il ne sert pas à financer sa résidence secondaire). Il peut, en revanche, être ouvert aux propriétaires bailleurs pour les seuls travaux d’amélioration de la performance énergétique.

Les fonds sont débloqués dans un délai maximum de trois mois suivant l’achèvement des travaux. Pour en bénéficier, il est nécessaire de présenter les factures des entreprises qui sont intervenues. Un simulateur permet de connaître le montant du crédit dont vous pouvez bénéficier. La demande se fait en ligne via un formulaire.

Les aides des caisses de retraite

Les retraités qui envisagent de réaliser des travaux dans leur résidence principale peuvent se tourner vers leur caisse de retraite. Elles sont nombreuses à proposer des prêts travaux à des taux intéressants.

D’une caisse à l’autre les conditions diffèrent. Les sommes octroyées ainsi que les taux ne sont pas les mêmes. Autre différence, certaines caisses de retraite financent uniquement les travaux permettant d’adapter son logement à la perte d’autonomie alors que d’autres acceptent l’accès au prêt pour des travaux de peinture ou de rénovation des pièces d’eau.

Ces crédits peuvent également être accordés en fonction du niveau de ressources. Il est donc conseillé de contacter son organisme de retraite pour savoir dans quelle mesure il est possible de l’obtenir.

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