Les erreurs en matière de retraite font l’actualité en ce moment. Alors que la Cour des comptes a révélé dans un rapport publié le 1er juillet 2013 que plus de 9% des nouveaux dossiers de pensions instruits par la Cnav sont erronés, une autre affaire défraye la chronique. Elle concerne cette fois-ci non pas la retraite de base, mais la retraite complémentaire.
Dans son édition du 2 juillet 2013, Le Parisien révèle que le groupe Humanis réclame, depuis 2011, à la veuve d’un retraité la somme de 38.000 euros. Il y a trois ans, suite au rapprochement de l’Agirc et de l’Arrco et aux échanges de fichiers entre les deux régimes, il a été découvert que le mari d’Andrée Schreiber est mort en 1989 et qu’une de ses trois caisses de retraite complémentaire n’était pas au courant de son décès, en l’occurrence celle dont la délégation de gestion a été confiée à Humanis.
Au décès d’une personne salariée, l’Insee envoie normalement un avis à l’Assurance Retraite qui elle-même avertit l’Agirc-Arrco. Dans ce cas-là, cela n’a pas été fait. Andrée Schreiber a bien informé du décès de son mari deux caisses de retraite complémentaire, mais pas la troisième gérée par Humanis. Résultat : le groupe de protection sociale a continué à verser sur le compte en banque du défunt 100% de sa retraite complémentaire au lieu des 60% qu’aurait dû percevoir sa veuve au titre de la pension de réversion. D’où les 38.000 euros réclamés à Andrée Schreiber qui correspond aux 40% de trop perçus durant 23 ans.
Problème : cette dernière ne compte pas rembourser Humanis. « Ils ont mis plus de vingt ans à se rendre compte qu’ils ne me versaient pas la bonne somme, déclare-t-elle dans Le Parisien. Et maintenant, ils me réclament de l’argent. Mais moi, je ne leur donnerai pas. Ils n’ont qu’à voir cela avec leur comptable qui a fait n’importe quoi. » Chez Humanis, on ne comprend pas pourquoi la retraitée ne les a pas averti du décès de son mari.
Le groupe s’étonne du refus obstiné de la veuve d’autant que des solutions lui ont été proposées. « Vu la date du décès du conjoint, une partie de la somme réclamée devrait être prescrite. Nous ne lui demanderons que la partie restante que nous n’avons pas encore chiffrée », assure un porte-parole du groupe à Toutsurlaretraite.com. « Avec le rapprochement de l’Agirc et de l’Arrco et la fusion des caisses de retraite, ce type de cas pourrait devenir plus fréquent », poursuit-il. Et de conseiller : « Dans le doute, il vaut mieux avertir les caisses de retraite du décès de son conjoint. » Le conjoint survivant pourra alors en profiter pour demander à bénéficier de la pension de réversion dont le versement n’est pas automatique et là aussi quelque fois oublié.
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