Où placer son épargne : guide des placements financiers en ligne

Par Olivier Brunet

Epargner en ligne, c’est un moyen de placer son argent sur des placements financiers moins chers, souvent inaccessibles dans les banques. Présentation, fonctionnement et comparatif des offres d’épargne en ligne.  

Placer son argent en se passant du Crédit Agricole, de la Caisse d’Épargne ou de la Société Générale ? C’est possible grâce à l’épargne en ligne ! Des centaines de milliers de Français ont fait le choix d’utiliser Internet pour effectuer leurs placements financiers depuis un PC ou une tablette tactile et sans agence bancaire. Facilité d’utilisation, choix, frais réduits, performances, innovations… Les avantages ne manquent pas, à condition d’être un minimum averti et d’avoir du temps à y consacrer. Panorama des acteurs de l’épargne en ligne.

Banque en ligne : Bourse et assurance vie

La banque en ligne, ce n’est pas qu’une carte bancaire gold gratuite. Dès leur démarrage au début des années 2000, et avant de vendre des comptes courants à frais réduits, les banques en ligne ont proposé des placements sur Internet. Leur credo : casser les prix sur l’assurance vie ou l’investissement en Bourse et offrir des livrets d’épargne à taux boostés pour séduire les Français prêts à faire une infidélité à leur banque. Les noms Boursorama Banque et Fortuneo n’ont pas été choisis par hasard…

Actuellement, c’est en matière d’assurance vie que l’offre d’épargne des banques en ligne est plus intéressante. Choix entre deux fonds euros (parmi les plus rentables marché) et plusieurs dizaines de supports financiers pour la diversification, absence de frais sur versements, arbitrages gratuits (passer d’un support à l’autre ne coûte rien) sont les principaux avantages des contrats qu’elles commercialisent.

Pour en savoir plus : Comment choisir meilleur contrat d’assurance vie en 2022

L’offre Bourse est l’autre attrait des banques en ligne, par rapport aux banques traditionnelles : frais de courtage réduits, nombreux fonds sans droits d’entrée, absence de droits de garde, l’économie annuelle peut se monter à plusieurs centaines d’euros par an ! Un avantage tarifaire régulièrement confirmé par l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans ses études. On notera que certaines banques apportent des services spécifiques ou innovants, comme la possibilité offerte chez Boursorama Banque de bénéficier d’un crédit adossé sur les avoirs financiers (jusqu’à la moitié de leur valeur), via l’avance sur titres. Depuis septembre 2016, Hello Bank permet à ses clients de prêter à des PME directement depuis leur espace client grâce à un partenariat avec la plateforme de crowdlending Crédit.fr.

> Pour en savoir plus : Comment fonctionne la bourse

Liste des banques en ligne en France :

  • ING Direct (succursale d’ING Bank, société de droit néerlandais)
  • Boursorama Banque (filiale de la Société Générale)
  • Fortuneo (filiale du Crédit Mutuel Arkea)
  • Monabanq (filiale du Crédit Mutuel-CIC)
  • BforBank (filiale du Crédit Agricole)
  • Hello Bank (marque de BNP Paribas).

Livrets d’épargne en ligne : Zesto de RCI Banque vs Distingo de PSA Banque

Depuis février 2012, de nouveaux acteurs de l’épargne en ligne sont apparus : les banques filiales de constructeurs automobiles. C’est RCI Banque, filiale de Renault, qui a ouvert le bal en lançant le Livret Zesto, un compte sur livret (CSL) imposable qui attiré des dizaines de milliers de clients grâce à des taux attractifs. Actuellement, il rapporte deux fois plus que les livrets du même type avec un taux de rémunération brut de 0,5% en fin d’année 2021 (hors offre promotionnelle, avant impôt et prélèvements sociaux) contre moins de 0,10% en moyenne sur le marché. PSA Banque (groupe Peugeot SA) a fait de même en proposant le livret Distingo, dont le taux de rendement brut actuel est de 0,6% brut hors offre promotionnelle.

L’offre de ces établissements est limitée : outre leur livret à taux boosté, ils ne proposent que des comptes à terme, et rien d’autre. Inconvénients de ces produits : leur niveau d’imposition (les intérêts sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux), qui les rend plus intéressants pour une personne non imposable.

Les banques de livrets en ligne :

  • RCI Banque
  • PSA Banque

Courtiers en ligne : assurance vie, PER et défiscalisation

Pour ouvrir une assurance vie sur Internet, un épargnant a le choix entre les banques en ligne et les courtiers en ligne. Leur spécificité ? La plupart des courtiers proposent un éventail de plusieurs contrats assurés par des assureurs différents permettant de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Les caractéristiques de ces contrats sont la plupart du temps voisines de celles des contrats des banques en ligne, et pour cause, les compagnies d’assurance sont les mêmes (Generali, Suravenir, Spirica, plus rarement SwissLife) : fonds euros performants, zéro frais sur versements, gratuité des arbitrages.

L’offre des courtiers en ligne est peut-être plus adaptée aux clients aisés et/ou avertis puisque certains proposent aussi des produits d’épargne retraite comme le PER (plan d’épargne retraite), également avec des frais allégés ou des produits de défiscalisation pour payer moins d’impôt sur le revenu. Mention spéciale à Altaprofits et Linxea qui sont les seuls acteurs de la vente de produits financiers en ligne à proposer un PEP (plan d’épargne populaire) en vue de recueillir les sommes issues d’un transfert de PEP.

Les courtiers en ligne :

  • Assurancevie.com
  • Meilleurtaux Placement
  • Linxea
  • Altaprofits
  • Placement-Direct.fr
  • Epargnissimo
  • E-Patrimoine

Robo-advisor : aide à la gestion d’épargne financière

Apparus en France en 2012, les robo-advisors sont des services innovants de gestion ou d’aide à la gestion d’épargne en ligne. Le concept ? Permettre aux Français d’accéder à moindre frais à une délégation totale (gestion sous mandat) ou partielle (gestion conseillée) des décisions pour investir sur les marchés financiers, généralement via une assurance vie ou un plan d’épargne en actions (PEA).

La principale valeur ajoutée d’un robo-advisor : l’association des mathématiques financières et de l’intelligence artificielle (IA) pour prendre le pouls de l’économie et en tirer des conclusions pour l’allocation de l’épargne. Autre particularité, leurs sites internet disposent d’un design et d’une ergonomie qui se veulent intuitifs pour faciliter le parcours des internautes et le passage à l’acte.

Les robo-advisors :

  • Yomoni
  • Nalo
  • WeSave
  • ActiveSeed
  • Goodvest (placements compatibles avec l’accord de Paris sur le climat)

Crowdlending : prêt aux entreprises par le financement participatif

Depuis 2014, la loi permet de devenir banquier d’une entreprise à la place d’une banque. C’est le principe du crowdlending ou financement participatif en prêts. Les taux de rémunération atteignent 5 à 7% en moyenne (la fourchette va de 4 à 12%), avant impôt, prélèvements sociaux et éventuel défaut de paiement des TPE-PME financées. Les prêts sont accordés sur 3 mois pour les durées les plus courtes et sur 7 ans pour les échéanciers les plus longs, la norme étant plutôt autour de 3-4 ans (36 mois ou 48 mois).

Ces rendements sont la contrepartie d’un risque d’interruption des remboursements pour cause de tensions de trésorerie chez l’entreprise emprunteuse, voire de faillite pouvant conduire à une perte totale sur un prêt. D’où le garde-fou mis en place par les pouvoirs publics : il est impossible de prêter un montant de plus de 2.000 euros sur un projet (ce plafond a été revalorisé le 31 octobre 2016, la limite était auparavant fixée à 1.000 euros).

Les principales plateformes de financement participatif en prêt :

  • October
  • Lendosphère
  • Lendopolis (groupe KissKissBankBank / La Banque Postale)
  • Credit.fr (groupe Tikehau Capital)
  • Miimosa (transition agricole)
  • PretUp

Crowdfunding immobilier : financer le projet d’un promoteur immobilier

Le crowdfunding immobilier est une autre forme de financement participatif dédiée comme son nom l’indique à l’utilisation de son épargne en vue de participer à des projets immobiliers.

Placer son argent sur un site de crowdfunding immobilier revient à apporter des fonds propres à un promoteur immobilier qui lui permettent d’obtenir un financement bancaire et de lancer la construction de l’immeuble. A terme (généralement sous 18 à 24 mois), le capital apporté par l’épargnant est remboursé, majoré d’intérêts élevés (9 à 11% par an). L’historique de remboursement montre que la grande majorité des opérations se sont débouclées sans problème majeur, mais des incidents ne peuvent être exclus. Une certitude, il faut être en capacité de bloquer son épargne pendant plusieurs mois et accepter le risque d’un échec ou d’un retard du programme (méventes, travaux plus longs que prévu) susceptible de peser sur la rentabilité du projet.

Les principales plateformes de crowdfunding immobilier :

  • ClubFunding
  • Fundimmo
  • Wiseed Immobilier
  • Anaxago Immobilier

Crowdfunding equity : investissement direct dans des start-up et PME non cotées

L’une des principales innovations apportées par le financement participatif est la faculté offerte au plus grand nombre d’investir directement au capital d’entreprises, généralement petites (PME et start-up). Alternative à la Bourse, le crowdfunding en capital ou equity crowdfunding permet de participer à des levées de fonds nécessaires au développement de projets entrepreneuriaux, à un stade cependant plus précoce que la plupart des dossiers qui se présentent pour une introduction en Bourse.

En contrepartie d’un risque de perte totale et d’un blocage des fonds sur une durée incertaine, l’investisseur est susceptible de toucher une plus-value. Inconvénient : si la plateforme de financement participatif permet d’investir relativement facilement, il n’est pas possible de gérer ses titres comme un portefeuille d’actions cotées en Bourse puisqu’il n’existe pas de marché secondaire.

Les principales plateformes d’equity crowdfunding :

  • Anaxago
  • Wiseed
  • Sowefund
  • Happy Capital

Crypto-actifs : spéculation sur les cryptos via un PSAN

Les crypto-actifs, aussi appelés cryptos ou actifs numériques virtuels, sont utilisés par des millions d’internautes comme instrument de spéculation dont la valeur est déterminée uniquement par la confrontation de l’offre et de la demande (elle n’est fondée sur aucun actif tangible sous-jacent). Ces actifs reposent sur un protocole informatique de transactions cryptées et décentralisées, appelé blockchain. Les cryptos les plus connus sont :

  • Bitcoin (BTC)
  • Ethereum (ETH)
  • Solana (SOL)
  • Cardano (ADA)
  • Litecoin (LTC)
  • Ripple (XRP)

En France, il est requis d’investir au travers de plateformes d’investissements en crypto-actifs appelées PSAN (prestataires de services sur actifs numériques), enregistrés auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Il en existe une vingtaine en France et proposent deux types de services (l’un ou l’autre ou les deux) :

  • services d’achat/vente de crypto-actifs contre monnaie légale ou fiat (euro, dollar US, etc.)
  • services d’achat/vente de crypto-actifs contre crypto-actifs
  • services de conservation de crypto-actifs

Les personnes confiantes dans le caractère haussier du cours ces crypto à long terme peuvent, pour lisser leur prix d’achat et ne pas subir la volatilté des cours, réaliser un investissement programmé/récurrent ou méthode DCA (Dollar Cost Averaging). C’est la logique proposée par certains PSAN comme StackinSat, dont c’est le coeur de métier ou encore Paymium et Coinhouse, qui proposent ce service parmi d’autres.

Les principales plateformes d’achat/vente de cryptos autorisées en France

  • Coinhouse
  • Bitpanda
  • Paymium

Eviter les arnaques financières sur Internet

Internet est aussi le terrain de chasse d’arnaqueurs en tous genres, essayant d’appâter l’épargnant avec des promesses alléchantes et de fausses offres de placements parmi les suivants :

  • crypto-actifs
  • or
  • bouteilles de vin
  • cheptels d’animaux d’élevage
  • chambres d’Ehpad
  • trading de devises, etc.

Quelques conseils pour éviter les arnaques financières et l’usurpation d’intermédiaires financiers bien réels :

  • le placement sans risque ou garanti ET à haut rendement n’existe pas
  • prendre du temps avant de se décider ; si le prétendu conseiller se montre pressant, c’est un indice
  • vérifier l’orthographe et la ponctuation de l’e-mail reçu : la présence de fautes est un signe de message malveillant
  • ne jamais communiquer ses coordonnées bancaires ni son numéro de carte bancaire par e-mail, ni par téléphone
  • vérifier l’identité de son interlocuteur, en cherchant soi-même un numéro de téléphone
  • demander un rendez-vous de visu
  • demander et vérifier le CODE ÉTABLISSEMENT auprès du FGDR (Fonds de garantie des dépôts et de résolution), s’agissant des établissements bancaires ou le numéro Orias (registre des intermédiaires en assurance, banque et finance), s’agissant des intermédiaires financiers

 

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