Livret bancaire ou compte sur livret (CSL), définition et fonctionnement
Un livret bancaire est un compte d’épargne rémunéré, à un taux variable dans le temps, défini par la banque en fonction des conditions des marchés de taux et de sa politique commerciale. Les sommes d’argent déposées sur un livret bancaire constituent une épargne disponible puisque les fonds peuvent faire l’objet d’un retrait immédiat, sans frais ni pénalité. Les rendements offerts par les livrets redeviennent intéressants actuellement grâce à la remontée des taux d’intérêt, notamment pour épargner après avoir fait le plein de ses livrets réglementés.
Certains établissements proposent, sous la dénomination de « super livret », des comptes sur livret dont le taux de rémunération est temporairement boosté, le plus souvent pendant 3 à 4 mois. Ces taux promotionnels atteignent des niveaux inédits depuis une quinzaine d’années, parfois supérieurs à 4% (avant impôt et prélèvements sociaux).
Cette épargne bancaire présente plusieurs autres caractéristiques essentielles, outre la disponibilité à tout moment et la variabilité du taux :
- plafond de versements généralement élevé
- gratuité de l’ouverture et absence de frais de gestion
- multi-détention autorisée : il est possible de détenir plusieurs livrets dans une ou plusieurs banques
- intérêts soumis à l’impôt sur le revenu (flat tax par défaut) et aux prélèvements sociaux
L’ouverture d’un livret bancaire est théoriquement libre mais une banque peut réserver l’accès à certains placements bancaires aux clients qui ont atteint le plafond de leur Livret A ou de leur LDDS (comme le Livret Sup du CIC, ouvert en complément d’un Livret A et/ou d’un LDDS).
Un livret est dans la plupart des cas un compte individuel. Cependant, certaines banques permettent d’ouvrir un livret bancaire sous la forme de compte joint. Les banques autorisant l’ouverture de comptes sur livret indivis (détention en indivision, où chaque acte doit être approuvé par chacun des coindivisaires) sont plus rares. C’est notamment possible pour le Livret B de la Caisse d’Epargne ou le CSL du Crédit Agricole.
Le livret bancaire est aussi connu sous d’autres appellations :
- livret B
- compte sur livret (CSL)
- compte d’épargne sur Livret (CESL)
- livret ordinaire
- livret de banque
- livret imposable
- livret fiscalisé
- ou super livret (lorsqu’un taux boosté est accordé temporairement).
Comparatif 2024 des meilleurs comptes sur livret bancaires
La durée mentionnée dans le tableau correspond à la période durant laquelle la rémunération des dépôts est majorée. La fin du taux boosté correspond à la date limite de souscription pour bénéficier du taux promotionnel (ou taux boosté) mentionné.
Plafond des livrets d’épargne bancaires
Les limites de dépôts varient selon les conditions contractuelles propres à chaque établissement bancaire : ils sont dans certains cas sans plafond ou dans d’autres soumis à un montant maximum se comptant en centaines de milliers ou en millions d’euros. Plus rarement, le plafond est limité à quelques milliers d’euros.
Livrets d’épargne sans plafond
ToutSurMesFinances.com a compilé dans une liste (non exhaustive) plusieurs livrets dont les versements sont illimités :
- Compte sur Livret SG – Société Générale
- Livret Épargne Plus SG – Société Générale
- Compte sur Livret Banque populaire
- Compte sur Livret La Banque Postale
- Compte sur Livret Crédit Agricole
- Compte Épargne BNP Paribas
- Livret bancaire AXA Banque
- Livret d’épargne Monabanq
- Compte sur Livret LCL
- Livret Cerise LCL
- Livret Hello! d’Hello Bank
- Livret CCF Epargne
- Livret CCF Equilibre
- Livret Bourso+ de BoursoBank (ex-Boursorama Banque)
- Livret Librissime du Crédit Mutuel de Bretagne (CMB)
- Livret Matmut
- Livret Agir Crédit Coopératif
- Livret Solidaire Macif
Livrets d’épargne plafonnés en millions d’euros
Quelques exemples de livrets soumis à un plafond de dépôts de plusieurs millions d’euros :
- Livret Bfor+ : 4 millions d’euros
- Livret + Fortuneo : 10 millions d’euros
- Livret Distingo de Distingo Bank (Banque Stellantis France, ex-PSA Banque) : 10 millions d’euros
- Livret Zesto de RCI Bank : 10 millions d’euros
Livrets d’épargne soumis à un plafond de moins de 5.000 euros
Les comptes sur livret affichant les plafonds de versements les plus faibles sont généralement des livrets destinés aux enfants de moins de 12 ans, souvent ouverts à la naissance d’un bébé (liste non exhaustive) :
- Livret Zébulon de LCL : 2.000 euros
- Livret Tiwi du Crédit Agricole : 1.600 euros
- Livret Scoopy du Crédit Coopératif : 1.600 euros
- Livret Premier pas des Banques Populaires : 1.600 euros
- Livret VIP Junior du Crédit Mutuel : 1.600 euros
Taux des comptes sur livrets bancaires en 2024
Taux inférieurs à l’inflation hors période promotionnelle
Les taux de rémunération des livrets bancaires a commencé à remonter depuis courant 2022, après plusieurs années de baisse, qu’il s’agisse des taux de base ou des taux des offres promotionnelles. L’inflation étant estimée à 2,50% pour l’année 2024 par la Banque de France (prévisions de juin 2024), les taux d’intérêt actuels des CSL peuvent protéger contre la hausse du coût de la vie, pour les offres les plus intéressantes. Mais en majorité, les dépôts sur les CSL, rémunérés à moins de 1% net en moyenne dans les banques traditionnelles, font perdre du pouvoir d’achat à leurs titulaires.
Taux variable dans le temps et selon les banques
Les dépôts d’argent sur un livret bancaire sont en moyenne moins rémunérateurs que le Livret A et les autres livrets d’épargne réglementés (LDD devenu LDDS depuis le 1er janvier 2017, livret d’épargne populaire, livret Jeune). Ils sont variables dans le temps (le taux n’est pas fixé définitivement à l’ouverture, contrairement au taux du PEL), d’un établissement à l’autre et même entre différents livrets au sein d’une même banque. Le rapport peut varier de un à dix d’un CSL à l’autre.
D’après les relevés de ToutSurMesFinances.com, les banques ont révisé leurs taux depuis fin 2022, après plusieurs années consécutives de baisse.
Taux brut ou taux net
La communication des banques (publicité, site Internet, brochures, affichage en agence bancaire) sur les performances de leurs livrets bancaires repose sur l’annonce d’un taux brut, hors prélèvements sociaux et fiscaux.
Or les intérêts versés au détenteur font l’objet d’une retenue d’office (ou retenue à la source) par la banque au titre des prélèvements sociaux et pour certains contribuables au titre de l’impôt sur le revenu (acompte de 12,8% depuis 2018, en l’absence de dispense). De plus, le contribuable peut être amené, selon sa situation, à payer l’impôt sur le revenu. Pour mesurer la performance réelle d’un livret d’épargne, il faut prendre en compte son taux net d’impôt et de prélèvements sociaux.
Taux boostés ou promotionnels : meilleurs taux à court terme
On peut distinguer deux types de taux pour un compte sur livret bancaire :
- le taux de base, correspondant à la rémunération normale du CSL. On parle aussi de taux nominal annuel brut
- le taux promotionnel, aussi appelé taux boosté, qu’une banque peut accorder pour une durée et un montants limités, afin de conquérir de nouveaux clients ou dans une optique de fidélisation de clients anciens.
Actuellement, les taux de base varient entre un minimum de 0,50% et un maximum de 3% brut (avant impôt et prélèvements sociaux), pour une moyenne comprise entre 0,80% et 1%. Les taux sont la plupart du temps meilleurs chez les acteurs présents uniquement en ligne : Livret Zesto de Renault Bank, livret d’épargne Distingo, Cashbee, Placement-Direct.fr, Meilleurtaux Placement.
Historique du taux moyen des livrets d’épargne : de fin 2011 au taux actuel
Entre début 2012 et mi-2022, le taux de rémunération moyen des dépôts sur les livrets bancaires a été divisée par plus de vingt, passant d’environ 2% brut à moins de 0,10% (point bas à 0,09%). Dans le sillage de la remontée du taux du Livret A au 1er août 2022 et au 1er février 2023, celui des livrets bancaires a commencé à remonter pour dépasser 0,90% brut à partir du printemps 2024.
Calcul des intérêts par quinzaine ou au jour le jour
Le calcul des intérêts bancaires d’un livret ordinaire peut s’effectuer de deux manières : par quinzaine ou au jour le jour.
Calcul des intérêts par quinzaine
En règle générale, les fonds déposés sur un livret ordinaire font l’objet d’un calcul des intérêts par quinzaine. Ainsi, les sommes versées :
- du 1er au 15 du mois produisent des intérêts à partir du 16
- celles déposées du 16 au dernier jour du mois (28, 30 ou 31 du mois) ne génèrent pas d’intérêts avant le 1er jour du mois qui suit.
Calcul des intérêts au jour le jour
Peu de comptes sur livret permettent de bénéficier d’une rémunération calculée au jour le jour (Rentabilis chez Monabanq. par exemple). Dans ce cas le calcul des intérêts est quotidien : dès que les sommes sont créditées sur le compte, elles génèrent des revenus au jour le jour. On parle alors d’intérêts journaliers. Cependant, le versement des gains par l’établissement bancaire n’est pas nécessairement immédiat.
Fiscalité d’un livret bancaire : les intérêts imposables
Les revenus tirés d’un placement sur un livret B sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR) et aux prélèvements sociaux.
Compte sur livret et impôt sur le revenu
Les intérêts d’un compte sur livret (CSL) sont imposables à l’IR ou IRPP. La fiscalité applicable a été radicalement modifiée depuis 2018 dans le cadre de la création d’un prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 30% prélèvements sociaux inclus (appelé flat tax), et d’une option permettant d’être taxé selon le barème de l’impôt sur le revenu si c’est plus favorable.
Acompte d’impôt sur le revenu
Par défaut, les intérêts sont soumis à un acompte d’impôt – appelé prélèvement obligatoire non libératoire ou PONL, ou encore prélèvement forfaitaire non libératoire ou PFNL – au taux de 12,8% depuis 2018, prélevé à la source par la banque au moment de leur créditement. Au même moment, les prélèvements sociaux sont également déduits.
Depuis les intérêts 2018 imposables en 2019, les situations suivantes peuvent se présenter :
- choix de la flat tax : le taux de prélèvement de 12,8% (plus 17,2% de prélèvements sociaux) est définitif et s’applique à l’ensemble des revenus financiers assujettis par la loi
- choix de l’imposition au barème (option globale, applique à tous les revenus de capitaux mobiliers et plus-values de l’année considérée) : complément ou restitution d’impôt sur le revenu selon la situation du contribuable.
Ce régime fiscal est toujours en vigueur en 2024.
Plus d’informations >> Déclaration des intérêts bancaires aux impôts
Dispense d’acompte de l’impôt
Sur option et sous condition de revenus, il est possible de demander une dispense d’acompte. Pour cela, il faut disposer d’un revenu fiscal de référence (RFR) inférieur :
- à 25.000 euros pour une personne seule
- ou à 50.000 euros pour les couples mariés ou pacsés.
La demande de dispense doit être adressée à la banque le 30 novembre de l’année qui précède la perception des intérêts.
Compte sur livret soumis aux prélèvements sociaux
Quelle que soit la situation fiscale du titulaire du compte (imposable ou exonéré d’impôt sur le revenu), les prélèvements sociaux sont dus au taux global de 17,2% depuis 2018, contribution sociale généralisée (CSG) et contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) incluses. CSG-CRDS et les autres prélèvements sociaux sont prélevées à la source par la banque.
Ainsi et en règle générale, pour un compte sur livret rapportant 100 euros bruts en 2024, il ne reste que 70 euros d’intérêts effectivement crédités (100 euros, moins 12,8 euros d’acompte d’impôt au titre de la flat tax, moins 17,2 euros de prélèvements sociaux).
En cas d’option pour l’imposition des intérêts au barème de l’impôt sur le revenu en 2023 (donc hors application par défaut du PFU), une partie de la CSG (6,8%) est déductible du revenu imposable de l’année durant laquelle les intérêts ont été versés. Ainsi, dans l’hypothèse d’une perception de 1.000 euros d’intérêts en 2024, 68 euros (6,8% de 1.000 euros) viendront minorer le revenu 2024 imposable en 2025. Ce calcul est effectué automatiquement par l’administration fiscale à partir des informations portées à sa connaissance par l’établissement bancaire.
Super livret : CSL à taux boosté pendant quelques mois
Un super livret : c’est quoi ?
Certains comptes sur livret, appelés « super livrets » bénéficient d’une majoration de rémunération temporaire pendant les premiers mois suivant leur ouverture. Après avoir atteint début 2024 des niveaux jamais vus depuis les années 2005-2008, ces livrets affichent encore des taux de rémunération compétitifs pendant les périodes promotionnelles qui durent quelques mois.
Le bonus de rémunération d’un super livret est :
- temporaire : pendant 2, 3, 4 ou 5 mois
- plafonné : le taux majoré s’applique dans la limite d’un plafond variable d’un livret à l’autre, de quelques dizaines de milliers d’euros généralement
- applicable par campagnes ou périodes promotionnelles : on peut bénéficier du taux boosté en souscrivant avant une date limite, sachant que le taux promotionnel de la campagne suivante peut être meilleur ou moins élevé
Certains super livrets exigent d’y conserver son épargne pendant une durée et pour un montant minimum pour que les intérêts au taux boosté soient acquis, alors que pour d’autres, les intérêts sont acquis même en cas de retrait d’argent pendant la période de taux promotionnel. Ces dispositions sont de nature contractuelle, à vérifier dans les conditions générales du produit.
Au-delà de cette période durant laquelle le taux est boosté ou au-delà du plafond bénéficiant de ce taux majoré, un taux de rémunération base ou standard s’applique. Il est généralement beaucoup plus bas que le taux boosté.
Super livret et CSL, quelles différences ?
Un super livret n’est rien d’autre qu’un compte sur livret dont le taux de rémunération est majoré pendant une durée déterminée par la banque. En dehors de ce taux boosté, les caractéristiques de fonctionnement d’un Super Livret sont identiques à celles d’un compte sur livret classique :
- épargne disponible à tout moment
- zéro frais
- plafond de versements élevé
- protection du capital (garanti par la banque)
- intérêts soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux
Comparatif des meilleurs super livrets
On peut classer un compte sur livret dans la catégorie des super livrets si son taux boosté est égal ou supérieur à 4,29%, ce qui lui permet d’afficher un taux de rendement net (après application de la flat tax) supérieur à celui du Livret A et du LDDS.
Dans le tableau ci-dessous, figurent des livrets affichant un taux boosté compris entre 3,5% et 4,5%.
Pourquoi pas de super livret chez SG, BNP Paribas, au Crédit Agricole ?
Généralement, les super livrets sont distribués par des banques en ligne ou des acteurs de l’épargne en ligne et non par les banques de réseau traditionnelles. On ne trouve pas de super livret chez SG, BNP Paribas, LCL, à La Banque Postale car ces banques recueillent suffisamment de dépôts au travers des comptes courants pour les transformer ensuite en crédits aux entreprises ou aux particuliers. Certaines caisses régionales du Crédit Agricole en proposent, mais pas toutes.
En revanche, les banques en ligne ou des banques spécialisées dans le financement automobile ou le crédit à la consommation ne peuvent compter sur un réseau d’agence pour collecter des dépôts ; elles utilisent donc les livrets pour diversifier leurs sources de financement, et procéder ensuite à leur activité de mise à disposition de crédits.
Compte sur livret : avantages et inconvénients
Avantages d’un compte sur livret
Un compte sur livret présente les avantages suivants :
- ouverture rapide (en quelques minutes)
- montant minimum à l’ouverture faible (généralement 10 euros)
- épargne disponible à tout moment
- plafond beaucoup plus élevé que celui des livrets réglementés (ou aucune limite de versements pour certains produits)
- disponible dans tous les établissements bancaires
- possibilité d’en détenir plusieurs (contrairement au Livret A, au LDDS ou au livret d’épargne populaire)
En outre, certains livrets à taux boosté sont actuellement plus rémunérateurs que les fonds en euros des contrats d’assurance vie.
Inconvénients d’un compte sur livret
Les principaux inconvénients des livrets bancaires sont les suivants :
- le taux d’intérêt est fluctuant
- les intérêts sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (contrairement aux livrets réglementés tels que le Livret A et le LDDS)
- le taux de rémunération net de la plupart de ces livrets est le plus souvent inférieur à celui du Livret A et du LDDS
- le niveau de rendement net d’impôt et de prélèvements sociaux est systématiquement inférieur au niveau d’inflation actuel
- les conditions varient d’un compte sur livret à l’autre
Arnaque au livret d’épargne : comment éviter les escroqueries
Les arnaques aux faux livrets d’épargne sont les plus fréquentes : elles représentent entre 60 et 80% des arnaques financières, selon les années. Ce sont aussi les plus coûteuses pour les personnes escroquées, avec des pertes de plusieurs dizaines de milliers euros en moyenne, selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).
Comment devient-on victime d’une offre de faux livret d’épargne ?
La manipulation des épargnants est facilitée par l’utilisation du terme livret, qui évoque un placement garanti. Cette mise en confiance liée au caractère rassurant du livret fait souvent tomber une première barrière de vigilance.
En outre, les escrocs s’adaptent à la situation conjoncturelle pour proposer des faux livrets en phase avec les aspirations du moment. Actuellement, les offres frauduleuses de livrets sont positionnées sur les allégations suivantes :
- livret anti-inflation
- livret vert
- livret économie d’énergie
- livret parking
Les arnaques aux livrets d’épargne s’inspirent parfois des logos, des noms ou de l’identité visuelle de banques ou de sites officiels d’épargne en ligne. L’utilisation de noms très proches vise à donner l’impression d’une proposition authentique, bien qu’elle ne le soit pas. La logique est parfois poussée par les malfaiteurs jusqu’à l’usurpation du nom, du numéro d’enregistrement ou du logo d’établissements ou intermédiaires financiers autorisés, ayant pignon sur rue, dans les échanges d’e-mail, dans les échanges téléphoniques.
Comment repérer les arnaques aux faux livrets d’épargne ?
Un faux livret d’épargne peut être identifié grâce aux indices suivants (liste non exhaustive) :
- un taux de rémunération garanti au-delà du niveau d’inflation, entre 6 et 10%, beaucoup plus élevé que ce proposent les banques
- un haut rendement sans risque, un bon plan qui rapporte au-delà du taux du livret d’épargne populaire (taux de 6% actuellement et de 5% à partir du 1er février)
- un discours qui met uniquement en avant les avantages du produit (et en aucun cas les risques)
- un formulaire sur Internet dans lequel il est demandé de renseigner tout de suite ses coordonnées bancaires
- un prétendu conseiller qui fait pression pour investir rapidement
Comment éviter l’arnaque au faux livret d’épargne
Il existe plusieurs moyen pour ne pas tomber dans le piège des arnaqueurs :
- ne pas cliquer sur les publicités en ligne ou vidéo promettant des gains financiers rapides et faciles
- prendre son temps en prenant une décision mûrement réfléchie (les sollicitations pressantes d’un conseiller invitant à se décider rapidement doivent éveiller les soupçons)
- consulter ses proches (amis, famille) pour recueillir leur avis
- se renseigner sur l’offre de placement, en vérifiant sa crédibilité
- se méfier des rendements irréalistes (présentés comme très rémunérateurs et sans risque)
- se renseigner sur l’acteur qui propose l’offre de livret d’épargne en vérifiant un certain nombre d’informations (dénomination sociale, pays d’établissement, adresse du siège social, numéro d’immatriculation ou d’agrément) et en les confrontant aux registres officiels (Orias pour les intermédiaires, Regafi pour les banques)
- effectuer un contre-appel téléphonique en composant le numéro que l’on a trouvé (et non celui fourni par le conseiller)
- vérifier les listes noires des sites Internet ou entités non autorisés à proposer des placements, mises à jour régulièrement par l’ACPR
- ne pas communiquer ses coordonnées bancaires, ni son numéro de carte de paiement, sans avoir vérifié tous les éléments qui précèdent
Livrets bancaires : l’avis de ToutSurMesFinances.com
Pour disposer d’une épargne rémunérée, même faiblement
Utiliser un livret bancaire n’a pas vraiment de sens dans une optique de génération de revenus complémentaires à moyen ou long terme. Toutefois, ce qui pouvait être absurde il y a 12-18 mois l’est moins aujourd’hui : les taux actuels de certains livrets permettent désormais de tirer un revenu de son épargne à court terme, ce qui était impossible il n’y a pas si longtemps.
Jusqu’en 2017, la fiscalité applicable pouvait amputer la rémunération de moitié, voire davantage, pour les personnes soumises aux tranches supérieure d’impôt sur le revenu. > A lire aussi : Payer moins d’impôts sur les intérêts des livrets bancaires. Cependant, avec l’apparition de la flat tax depuis le 1er janvier 2018, cet inconvénient a disparu, sauf en cas d’option pour l’imposition des revenus au barème de l’IR (option applicable à l’ensemble des revenus dans le champ de la flat tax) et pour les personnes imposées dans les tranches d’impôt à 30%, 41% ou 45%.
Les comptes sur livrets bancaires sont utiles pour les personnes totalement allergique au risque et tenant absolument à la disponibilité immédiate des fonds investis. Un bémol, l’inflation rogne toute la rémunération perçue, de sorte que le rendement réel (net d’inflation et d’impôts) est actuellement négatif, voire très négatif, selon le livret utilisé.
Utile pour attendre avant d’investir ou réinvestir
Le principal intérêt d’un CSL réside dans la souplesse d’utilisation, pour effectuer un placement d’argent à court terme en attendant de réinvestir et à condition d’avoir déjà saturé l’ensemble des livrets réglementés de la famille (Livret A, LDDS). C’est par exemple un bon produit d’attente :
- après avoir réalisé une vente immobilière avec ou sans plus-value, en attendant de trouver un nouveau bien à acheter ou que les prix baissent
- face aux incertitudes sur les marchés financiers, en attendant d’y voir plus clair sur les perspectives macroéconomiques ou de faire son choix d’allocation de son épargne à moyen ou à long terme
Attention cependant au calcul des intérêts par quinzaine qui peut, pour une durée de placement d’un à trois mois, sérieusement amenuiser l’attractivité de l’opération, ce qui implique d’être attentif aux dates auxquelles les sommes sont versées et retirées.
Taux de base inférieur au Livret A, taux boosté parfois supérieur
Aucun taux de base des livrets bancaires imposables ne rivalise avec celui du Livret A, depuis les revalorisations successives à 1% au 1er février 2022, à 2% au 1er août 2022 et celle à 3% au 1er février 2023 (taux en vigueur jusqu’en janvier 2025).
Pour rapporter davantage que le Livret A et que le LDDS et pour un épargnant optant pour l’imposition à la flat tax, un CSL doit afficher un taux de rémunération d’au moins 4,29% brut. A ce jour, seul un livret affiche un taux de rémunération plus élevé pendant sa période promotionnelle (4,5% ou plus) :
- le Livret Bfor+, avec un taux de rémunération de 4,5% pendant 3 mois dans la limite de 50.000 euros
Une personne non imposable aura tout intérêt à préférer le livret d’épargne populaire (taux net d’impôt de 4% depuis le 1er août). En dernier recours, si son LEP et ses autres livrets réglementés sont pleins, cette personne pourra utiliser de façon opportuniste un livret imposable.