Qui est François Asselineau et quel est son programme pour 2017
Enarque, diplômé d’une grande école (HEC), haut-fonctionnaire à l’Inspection générale des finances (IGF) et ancien conseiller dans des cabinets ministériels sous les gouvernements Balladur et Juppé, François Asselineau est candidat à l’élection présidentielle 2017 en tant que représentant de l’UPR, petit parti de près de 20.000 adhérents qu’il a fondé en mars 2007.
Issu de la droite parlementaire, souverainiste mais « pas extrémiste » comme il le souligne souvent, François Asselineau a présenté un projet qui fait le distinguo entre programme présidentiel et programme législatif. Positionnant sa campagne électorale sur le terrain régalien, de « l’indépendance nationale » et du Frexit (retrait de la France de l’Union européenne), il juge que ses concurrents dans la course à l’Elysée ont tous un « programme de premier ministre ».
Les priorités de la « seule nouvelle tête de l’élection présidentielle » (LCI, 24 mars 2017) comme il se décrit parfois sont la sortie de la France de l’UE, de l’euro et de l’Otan.
Son projet « s’inspire étroitement du programme du Conseil national de la résistance de 1944 tout en l’actualisant aux conditions de 2017 », comme il l’a déclaré lors de la présentation de son programme au cours d’un meeting à La Plaine Saint-Denis (91) le 14 mars 2017.
Sur le plan économique, François Asselineau prévoit, outre une nationalisation des grandes entreprises de service public, citant pêle-mêle EDF, GDF (qui s’appelle désormais Engie suite à sa fusion avec Suez), France Telecom (devenu Orange), La Poste ou la SNCF (qui n’ont pas été privatisées), les mesures suivantes :
– augmentation du Smic net à 1.300 euros
– instauration de taxes sur certaines importations
– restauration du rôle de la Sécurité sociale dans la prise en charge des frais de santé
– fin de la libre-circulation des capitaux.
On notera que son programme ne comporte aucune mesure fiscale en faveur des ménages.
Pour financer son projet, il compte bénéficier de 52,3 milliards d’économies directes et indirectes par an liées à la sortie de l’UE et récupérer « 20 milliards d’euros supplémentaires » de la lutte contre la fraude fiscale des entreprises et des plus riches, grâce au rétablissement d’un contrôle du mouvement de capitaux.
Pour le président de l’UPR, son programme n’est « ni de gauche, ni de droite, c’est un programme français ».
Revalorisation du Smic de 13% à 1.300 euros nets
François Asselineau veut relancer la consommation des ménages en procédant à une augmentation du Smic à 1.300 euros net par mois, ce qui représenterait une augmentation de 13% par rapport au Smic net mensuel en vigueur en 2017. L’énarque estime que ce geste « permettra une relance par une politique de la demande ». Durant sa réunion publique du 14 mars 2017, il a tenu à préciser que cette revalorisation serait une « opération blanche pour les entreprises », puisqu’il prévoit une baisse des charges « à due concurrence » pour ne pas grever le coût du travail.
L’ancien directeur de cabinet de Charles Pasqua au conseil général des Hauts-de-Seine (92) en a profité pour fustiger la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires prévue dans le programme de François Fillon, estimant qu’une telle mesure entrainerait un « effondrement de la consommation des ménages » et des recettes de TVA et d’impôt sur le revenu induites pour l’Etat.
Taxes à l’importation au programme
François Asselineau a l’intention de créer une « taxe verte à l’importation », une taxe « sociale environnementale sur les productions importées ayant des standards écologiques et sociaux de production plus faibles que nos exigences françaises ».
Par ailleurs, « afin de protéger l’agriculture familiale nationale », il veut mettre en place une taxe à l’importation sur certains produits agricoles. Son niveau serait « variable selon les productions ». Il souhaite parallèlement « garantir un revenu digne et stable aux agriculteurs en favorisant un prix juste à la vente des productions en réglementant les marges » et assurer pour les agriculteurs un « prix minimum de viabilité en-dessous duquel la grande distribution ne pourra pas descendre ».
Une Sécurité sociale au centre du système de santé
Attaché à l’héritage de la Libération et à ses principes, François Asselineau veut « défendre bec et ongles la Sécurité sociale » et inscrire son principe dans la Constitution. Il entend ainsi « réaffirmer solennellement le rôle central de la Sécurité sociale pour assurer une justice sociale entre les citoyens français, aux dépens des assurances privées », sans affirmer clairement s’il entendait supprimer ces dernières.
« Les français ne sont pas des Anglo-saxons : les Français ne veulent pas d’une médecine différente pour les riches et les pauvres », clame-t-il, critiquant la « marchandisation » de la santé et rappelant le principe originel de solidarité posé par le Conseil national de la résistance selon lequel « chacun devait contribuer selon ses moyens et recevoir selon ses besoins ».
Plus concrètement, il souhaite arrêter les déremboursements de médicaments, bloquer les autorisations de commercialisation des molécules inefficaces et « assurer un meilleur remboursement des frais de santé pour tous les Français, notamment, parce que ce n’est pas un luxe, sur les soins oculaires et dentaires ».
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