Les organismes obligatoires de retraite des salariés (Cnav, Arrco, Agirc) proposent de compléter les carrières inachevées en rachetant des trimestres de cotisation, pour ainsi pouvoir justifier d’une retraite à taux plein, c’est-à-dire sans décote. « Le terme consacré est versement pour la retraite (VPLR, ndlr) » précise Valérie Batigne, fondatrice et présidente du cabinet VB Expertise Retraite.
12 trimestres au maximum
« Le processus de rachat de trimestre est très cadré, on ne peut par racheter n’importe quel trimestre », souligne Valérie Batigne. Il y a deux cas dans lesquels un trimestre est « rachetable » par l’assuré. Il est possible de racheter un trimestre quand il équivaut à des années d’études supérieures validées par un diplôme.
Les assurés ont également la possibilité de racheter des trimestres pour compléter des années de cotisation incomplète (moins de 4 trimestres cotisés dans l’année). On peut acquérir au maximum 12 trimestres.
Jusqu’à 6.000 euros le trimestre
« Le prix d’un rachat de trimestre est très élevé, il peut aller jusqu’à plus de 6.000 euros dans certains cas », illustre Valérie Batigne. Le prix du rachat dépend de trois paramètres : l’âge de l’assuré, le niveau de sa rémunération et l »option choisie (rachat au titre du taux ou rachat au titre du taux et de la durée d’assurance).
Ce qu’il faut savoir, c’est que plus on effectue un VPLR à un âge avancé et plus le trimestre coûte cher. Idem pour la rémunération: plus le niveau de salaire est conséquent et plus le prix du rachat est élevé.
Une bonne opération pour les cadres supérieurs
Avant toute chose, notre experte encourage à réaliser une simulation. « Il est nécessaire de calculer la rentabilité de l’opération avant de se lancer dans cette procédure coûteuse. »
Pour cela, « il faut calculer l’augmentation de son montant de retraite tous régimes confondus après rachat de trimestre et le rapporter au coût du rachat. Vous pourrez alors en déduire le nombre d’années nécessaire à l’amortissement de ce rachat », explique Valérie Batigne. Toujours selon elle, « lorsqu’un achat est amorti entre 5 et 10 ans, l’opération est rentable. Au-delà de ce délai, l’assuré procède en quelque sorte à un pari sur son espérance de vie ».
Valérie Batigne estime que les VPLR sont particulièrement intéressants pour les cadres supérieurs. L’opération leur permet d’améliorer sensiblement leurs pensions Agirc tout en réduisant leurs impôts, les rachats de trimestres étant entièrement déductibles des revenus à déclarer.