Travailler plus longtemps et partir en retraite plus tard. C’est l’une des principales propositions de la commission européenne dans son livre blanc sur les retraites présenté le 16 février 2012. Bruxelles estime les réformes indispensables pour préserver les finances publiques des Etats membres de l’UE.
Le livre blanc sur les retraites a été présenté par le commissaire chargé des Affaires sociales, le socialiste hongrois Laszlo Andor. « Aujourd’hui, il y a environ quatre travailleurs pour chaque personne en retraite. Dans 50 ans, ce ratio sera seulement de 2 pour 1 », souligne la Commission européenne qui estime que ce retournement dramatique va constituer un défi majeur pour les Etats qui devront être en mesure de verser les pensions sans creuser leur déficit public.
Dans cette Europe vieillissante où l’espérance de vie s’allonge, l’objectif doit donc être d’assurer un meilleur équilibre entre la durée de la vie professionnelle et la durée des retraites. La Commission préconise pour ce faire d’encourager les populations des Etats membres à rester plus longtemps en activité et donc de repousser l’âge légal de départ en retraite. Bruxelles nuance toutefois en précisant que les solutions et les bornes d’âge ne peuvent pas être les mêmes pour tous les Etats, en raison notamment de démographies différentes.
Outre le recul de l’âge de départ en retraite, la Commission européenne plaide pour une amélioration du taux d’emploi des 55-64 ans, celui-ci variant fortement d’un pays à l’autre. Alors que la France affiche un taux d’emploi des seniors de 39,7%, la Suède peut s’enorgueillir d’un taux de 70,5% et l’Allemagne d’un taux de 57,7%.
Le livre blanc se penche aussi sur les inégalités entre hommes et femmes et suggère de favoriser l’emploi de ces dernières, leurs évolutions de carrière, d’augmenter leurs salaires afin de réduire le fossé existant entre les montants des pensions versées aux hommes et aux femmes. Enfin, la Commission estime qu’il faudrait encourager le développement des retraites complémentaires privées pour améliorer les pensions dans l’avenir.
Les mesures proposées dans ce livre blanc n’ont valeur que de recommandations. Laszlo Andor a en effet rappelé à l’AFP que la Commission européenne n’avait aucun pouvoir pour légiférer sur les systèmes de retraites, puisqu’il s’agit d’une compétence des gouvernements. Bruxelles travaille néanmoins sur une réglementation sur les fonds de pensions privés et entend faire pression sur les Etats pour qu’ils entreprennent les réformes nécessaires.
En France, la réforme des retraites de novembre 2010, entrée n en vigueur au 1er juillet 2011, a instauré le report progressif de l’âge légal de départ de 60 à 62 ans et celui de l’âge du taux plein de 65 à 67 ans.
Document à télécharger
>> Livre blanc sur les retraites de la Commission européenne (en anglais)