Les différents cumuls emploi-retraite

Par Jean-Philippe Dubosc

AVIS D’EXPERT VIDEO – Les retraités peuvent cumuler leurs pensions et un revenu d’activité. Ce mécanisme prend plusieurs formes selon les conditions dans lesquelles le pensionné est parti à la retraite, souligne Valérie Batigne, fondatrice et présidente de VB Expertise Retraite.

Fonctionnement du cumul emploi-retraite

Depuis 2004, les retraités sont autorisés à percevoir leurs pensions et un revenu d’activité via le dispositif de cumul emploi-retraite (CER). Sachant qu’il faut cesser toute activité professionnelle pour pouvoir liquider ses droits à la retraite, le CER entraîne donc une cessation, puis une reprise d’activité. « Pour les salariés, il faut ainsi mettre un terme à son contrat de travail et en conclure un nouveau », illustre Valérie Batigne, fondatrice et présidente du cabinet de conseil VB Expertise Retraite et de la fintech Sapiendo-Retraite.

Ensuite, il faut savoir qu’il existe deux grands types de CER. Le cumul emploi-retraite « libre », également appelé « intégral » ou « déplafonné », permet de percevoir intégralement ses pensions et ses revenus d’activité. Pour y avoir accès, il faut disposer d’une retraite à taux plein.

Celle-ci est possible si l’assuré a atteint l’âge d’annulation de la décote (67 ans pour les générations nées à partir de 1955) ou justifie de l’âge légal de départ à la retraite (62 ans pour les générations nées à partir de 1955) et du nombre de trimestres de cotisation requis dans sa classe d’âge. « Cela exclut les personnes parties à la retraite avant l’âge légal, celles qui n’ont pas le bon nombre de trimestres et celles qui n’ont pas atteint l’âge de 67 ans », énumère Valérie Batigne.

Ecrêtage de la pension pour le CER « plafonné »

Si le retraité ne dispose pas du taux plein, son cumul emploi-retraite est « partiel » ou « plafonné ». Le montant cumulé de la pension et du revenu d’activité ne doit en effet pas dépasser un certain plafond, dont le niveau dépend de l’ancien statut professionnel.

Il est ainsi fixé à 2.346,59 euros pour un ex-salarié en 2016. Il correspond au plafond annuel de la Sécurité sociale (38.616 euros en 2016) pour les artisans et commerçants exerçant une activité dans une zone de revitalisation rurale (ZRR) ou dans un quartier prioritaire (ex-zone urbaine sensible) et à la moitié (19.308 euros) pour les autres zones. Si le retraité dépasse le plafond, sa pension de retraite est réduite d’autant.

Cumul ou surcote ?

Enfin, il est important d’avoir en tête que, depuis 2015, les cotisations vieillesse versées dans le cadre de la nouvelle activité ne génèrent plus de nouveaux droits à la retraite. Du coup, deux stratégies s’offrent au retraité. « Soit il souhaite profiter de deux revenus à la retraite et il opte pour le cumul emploi-retraite. Soit il veut optimiser sa future retraite et il prolonge son activité et ne fait pas valoir ses droits à la retraite », résume Valérie Batigne.

Si l’assuré continue de travailler alors qu’il a atteint l’âge légal et dispose de tous ses trimestres, il bénéficie alors d’une surcote. Sa pension sera majorée de 1,25% par trimestre supplémentaire cotisé. Les deux stratégies sont pertinentes. Simplement, la première (le cumul emploi-retraite) relève du court terme, tandis que la seconde (la surcote) s’inscrit dans le long terme.

A propos de l’expert :

Diplômée d’HEC et de l’Ecole d’Avocats, titulaire d’un DESS fiscalité, Valérie Batigne a une expérience de près de 25 ans dans les aspects combinés de la fiscalité, de la législation sociale et de la finance. En 2009, après plusieurs années d’expérience en cabinet d’avocats et dans le monde bancaire, elle a fondé VB Expertise Retraite pour proposer des solutions face à la complexité du système des retraites et de la gestion patrimoniale. Elle est désormais devenue une spécialiste reconnue dans le domaine des retraites.

 

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