« Pour la retraite, il peut être plus intéressant d’être au chômage que de continuer à travailler »

Par Cédric Robin
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AVIS D’EXPERT – Les seniors proches de la retraite ont intérêt à évaluer le montant de leur future pension s’ils restent en poste ou s’ils sont au chômage. Dans certains cas, la seconde option peut s’avérer plus avantageuse, selon Cédric Robin, gérant de Référence Retraite, un cabinet de conseil et d’optimisation de la retraite.    

Cédric Robin, gérant de Référence Retraite

Chômage ou retraite ? Beaucoup de seniors se posent la question en fin de carrière. Quel est le plus intéressant ? Ai-je encore intérêt à me mettre au chômage ou à continuer de travailler ? En réalité, tout dépend du montant de l’allocation chômage ou de la pension de retraite potentiellement perçue.

Première chose à savoir : la convention de l’Unedic signée par les partenaires sociaux prend en compte les évolutions des règles de retraites instaurées par les dernières réformes. A savoir le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans, le report de l’âge d’annulation de la décote de 65 à 67 ans et l’allongement de la durée de cotisation, requise pour percevoir une retraite sans minoration, au rythme d’un trimestre supplémentaire tous les trois ans.

Le chômage jusqu’au taux plein

Ainsi, pour les générations nées à compter de 1955, l’âge auquel les seniors peuvent continuer de percevoir leurs allocations Assedic jusqu’à bénéficier d’une retraite à taux plein (sans abattement) passe de 61 à 62 ans. Par ailleurs, il faut savoir que la durée maximale d’indemnisation chômage est fixée à 3 ans (au lieu de 2 ans) pour les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans. Enfin, dernier paramètre : plusieurs conditions sont à remplir pour bénéficier d’une allocation chômage jusqu’à l’obtention d’une pension sans décote.

Il faut que le chômeur senior soit indemnisé par Pôle Emploi depuis au moins un an, qu’il justifie d’au moins 12 ans d’affiliation au régime d’assurance chômage ou de périodes assimilées définies par un accord d’application, qu’il dispose d’au moins 100 trimestres (25 ans) validés par l’assurance vieillesse et qu’il ait travaillé au moins une année continue ou deux années discontinues dans une ou plusieurs entreprises au cours des 5 années précédant la fin du contrat de travail.

Une solution pour les carrières « heurtées »

Les droits au chômage sont rarement présentés comme une « solution » de gestion de fin de carrière. Cependant, c’est bien ce qu’ils représentent dans certaines situations. L’indemnisation chômage jusqu’à l’obtention du taux plein peut permettre une retraite plus importante pour certains seniors dans deux cas précis :
• Lorsque le salarié a une fin de carrière compliquée avec un manque de trimestres pour obtenir le taux plein.
• Lorsque le salarié a validé plus de trimestres que nécessaire mais n’a pas atteint l’âge légal de départ et ne remplit pas les conditions pour bénéficier d’une retraite anticipée pour carrière longue.

Concernant le deuxième cas, il peut être plus judicieux financièrement de percevoir le chômage jusqu’à l’âge légal plutôt que de cotiser des trimestres supplémentaires. Un calcul est alors indispensable pour comparer une fin de carrière au chômage et en tant que cotisant.

Une option à étudier

L’option chômage est donc à prendre en considération par les assurés d’autant qu’il existe plusieurs solutions de départ de l’entreprise en étant indemnisé par Pôle Emploi dont, au premier chef, la rupture conventionnelle. Cette séparation à l’amiable est d’ailleurs en forte progression, notamment chez les seniors.

On l’aura compris, pour la retraite, il peut être plus intéressant d’être au chômage que de continuer à travailler. Cette option est, toutefois, à manier avec précaution. Elle s’applique, comme on l’a vu, à des cas précis et nécessite, dans tous les cas, un examen et des simulations approfondis. Dernier point important à savoir : la convention Unedic va être prochainement renégociée et il n’est pas sûr qu’elle demeure aussi avantageuse pour les seniors.

A propos de l’auteur

Titulaire d’un BTS technico-commercial option génie mécanique, Cédric Robin a démarré sa carrière dans l’industrie. Il a d’abord été gérant de la société Plastibrune, fabricant de pièces plastiques pour les exploitants forestiers et les scieries. Il est ensuite devenu responsable commercial pour l’aciériste Ets Emile Maurin Acier, puis chargé d’affaires de la société d’import de pièces mécaniques CRD Import. A 39 ans, Cédric Robin est co-fondateur et dirigeant de Référence Retraite, un cabinet de conseil et d’optimisation de la retraite à destination des chefs d’entreprise. Il est également membre de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME).

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