INTERVIEW – Le statut fiscal de la micro-entreprise n’évite pas aux auto-entrepreneurs le casse-tête de la déclaration de revenus. Grégoire Leclercq, président de la fédération des auto-entrepreneurs (FEDAE), nous donne les clefs d’une déclaration réussie.
Auto-entrepreneurs : « Attention à ne pas payer deux fois l’impôt »
Toutsurmesfinances.com : Quels chiffres un auto-entrepreneur doit-il saisir dans sa déclaration de revenus ?
Grégoire Leclercq : L’auto-entrepreneur doit entrer son chiffre d’affaires brut de l’année sur laquelle porte la déclaration de revenus. Il ne doit faire aucune manipulation fiscale, que ce soit en retranchant ses charges ou en pratiquant l’abattement auquel il a le droit en fonction de son type d’activité. Tout est calculé par l’administration fiscale une fois la déclaration envoyée.
Les modalités de déclaration sont-elles les mêmes pour tous les auto-entrepreneurs ?
Elles diffèrent légèrement en fonction de l’option d’imposition choisie. Si l’auto-entrepreneur opte pour un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL, ndlr), il doit rentrer son chiffre d’affaires dans la partie « auto-entrepreneur » du formulaire de déclaration complémentaire de revenus dédié aux professions non salariées, le 2042-CK PRO (soit les cases allant de 5TA à 5VE, ndlr). S’il n’a pas opté pour le PFL, il entre son chiffre d’affaires brut dans la partie « micro-entreprise » des pages suivantes du même formulaire, toujours en fonction de son type d’activité.
Pour quels auto-entrepreneurs le prélèvement forfaitaire libératoire est-il intéressant ?
Le PFL n’est destiné qu’aux auto-entrepreneurs ayant un revenu fiscal de référence (RFR, somme indiquée dans votre dernier avis d’imposition reçu en août ou septembre, ndlr) annuel inférieur à 26.791 euros par part de quotient familial. Il est surtout pertinent pour les auto-entrepreneurs qui ont intérêt à ne pas faire gonfler leur revenu net imposable en y intégrant le chiffre d’affaires de leur micro-entreprise. Cela pourrait les faire passer à la tranche supérieure. Concrètement, cela concerne les contribuables dont le RFR est situé entre le seuil de non imposition à l’IR et 26.791 euros par an.
Pour tous ceux qui ont un RFR inférieur au seuil d’imposition, le PFL n’est pas intéressant car ils vont payer au fil de l’eau un impôt qu’ils ne devraient pas payer. Ils se retrouveraient imposées à 1%, 1,7% ou 2,2% (en fonction de leur type d’activité) alors qu’en intégrant leur chiffre d’affaires à leur revenu imposable, ils ne franchiraient pas le seuil d’imposition et ne paieraient donc pas d’impôt sur le revenu. Il faut faire attention à ne pas payer deux fois l’impôt.
Est-il encore possible d’opter pour le PFL pour la déclaration de revenus de 2017 ?
Non. L’auto entrepreneur doit opter pour le PFL au plus tard le 31 décembre précédant l’année sur laquelle porte la déclaration de revenus, soit le 31 décembre 2017 pour la déclaration des revenus de 2018. Un contribuable qui choisit l’option du PFL en 2018 ne le verra devenir effectif qu’en 2019 (la demande est à effectuer auprès du Régime social des indépendants ou sur le site lautoentrepreneur.fr, ndlr).
Quel mode de paiement du PFL l’auto-entrepreneur doit-il choisir ?
Le PFL peut être payé tous les mois ou tous les trimestres. A titre personnel, je conseille de choisir le paiement trimestriel pour deux raisons. En termes de trésorerie, tout d’abord : il est plus confortable de garder l’argent de son chiffre d’affaires plus longtemps. Dans une optique de simplification des démarches administratives, ensuite : n’avoir à effectuer son PFL qu’une fois par trimestre est bien plus commode.
Les points clefs
– L’auto-entrepreneur doit entrer son chiffre d’affaires brut dans sa déclaration de revenus |
Propos recueillis par Hugo Baudino.
Notre dossier spécial déclaration de revenus
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