Epargne retraite : avantages et inconvénients des PERP et Madelin à points
Par Jean-Philippe Dubosc SEO & traffic strategist : Camille Radicchi
Si les Français commencent à se familiariser avec le contrat de retraite Madelin et le plan d’épargne retraite populaire dit PERP, peu d’entre eux connaissent leur version « à points ». Des produits qui proposent davantage de garanties, mais offrent moins de souplesse.
Il existe une famille de produits d’épargne retraite peu connus : les contrats de retraite Madelin et les plans d’épargne retraite populaires (PERP) « à points ». A l’image des contrats Madelin et des PERP « classiques », ils proposent le versement de rentes « viagères » (servies jusqu’au décès) à compter du départ de la vie active.
Le contrat Madelin à points s’adresse aux travailleurs non-salariés (artisans, commerçants, chefs d’entreprise et professions libérales), tandis que le PERP à points est accessible à tous les particuliers (y compris les inactifs). Seule différence notable : les cotisations versées sont, comme leur appellation l’indique, transformées en points. Les « plus » et les « moins » de ces produits d’épargne retraite pas comme autres.
Les assureurs utilisent les tables de mortalité en vigueur. En fonction de la date de naissance de l’assuré, son espérance de vie est déterminée et, par ricochet, le capital nécessaire pour lui permettre de percevoir une rente suffisante jusqu’à son décès. Ce système incite, en outre, à préparer tôt sa retraite. En effet, plus le souscripteur est jeune et moins le prix d’achat du point est élevé.
En fonction de l’âge du souscripteur et de la valeur d’achat du moment, les cotisations permettent d’acheter des points. Le volume de points cumulés ne peut pas baisser.
A n’importe quel moment, l’assuré peut connaître la rente mensuelle minimale qu’il pourra toucher à la retraite. Pour cela, il lui suffit de multiplier le nombre de points acquis par la valeur de service du point du moment, puis de diviser le montant obtenu par douze. Il s’agira là du montant minimum de sa future rente mensuelle puisqu’en continuant à cotiser, il va augmenter son nombre de points acquis.
Compte tenu des garanties prévues dans les contrats Madelin et PERP à points, l’assureur ne peut prendre aucun risque. Ces produits sont donc des mono-supports en euros, majoritairement constitués d’obligations peu rémunératrices mais au capital sécurisé.
Certains acteurs proposent, à côté du contrat en points, des unités de compte (UC) investies en actions, potentiellement plus performantes et dont le capital n’est, lui, pas garanti par l’assureur. Toutefois, la souscription d’UC est rare dans le cadre de produits de retraite à points et lorsqu’elle est possible, la liste des unités de compte disponibles est très limitée.
N’intégrant pas de fonds communs de placement (FCP), ni de sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) dans leur PERP ou Madelin à points, les assureurs ne perçoivent pas de rétrocessions de la part des sociétés de gestion. Pour rattraper ce manque à gagner, ils ont tendance à appliquer des frais de gestion conséquents (de l’ordre de 3%).
Au moment du départ à la retraite, lorsque le capital est transformé en rentes, une anticipation de la revalorisation future de la rente par rapport à l’inflation est appliquée pour éviter que le rentier ne perde en pouvoir d’achat. C’est ce que l’on appelle le « taux technique ». Problème : en cas de hausse non anticipée des prix à la consommation, le retraité sera perdant. En revanche, en période de faible inflation comme actuellement, il sera gagnant car le taux technique sera supérieur à la hausse des prix. C’est ce qui explique notamment pourquoi le nombre d’acteurs commercialisant des produits d’épargne retraite en points ne cesse de se réduire. On en compte moins d’une dizaine aujourd’hui parmi lesquels on peut citer Médicis, Monceau Assurances ou encore l’association d’épargnants Agipi.