La température d’un appartement peut poser problème à un locataire ou à un copropriétaire dès qu’il fait froid. Quelle est la température minimale à assurer dans un logement en cas de chauffage collectif ? Quelle est la date d’allumage et d’arrêt du chauffage central pour l’automne-hiver 2025-2026 ? Que faire en cas de problème ? Explications pour les locataires et copropriétaires occupants.
Allumage du chauffage collectif : dates d’allumage 2025
Date de mise en route 2025 du chauffage collectif dans le parc privé
Dans un immeuble, la date de mise en route du chauffage collectif peut rapidement susciter des désaccords. Et la loi n’apporte pas de précisions pour régler les querelles de voisinage : aucune date légale d’allumage du chauffage n’est imposée. Comme elle n’a pas de caractère légalement obligatoire, cette décision est laissée à l’appréciation des habitants et du syndic de copropriété (professionnel ou bénévole), ce dernier devant ordonner l’intervention du chauffagiste.
En 2025, comme chaque année, le chauffage central devrait être remis en service autour du mercredi 15 octobre au titre de la saison automne-hiver 2025-2026. C’est cette même date qui prévaudra en 2026 pour l’automne-hiver 2026-2027.
À noter : une mise en route de la chaudière peut intervenir quelques jours avant la date prévue peut arriver si un préchauffage est organisé entre le syndic et l’entreprise prestataire, afin de procéder à des tests destinés à prévenir d’éventuels problèmes techniques.
⚠️ Ces dates ne sont qu’indicatives : elles correspondent à un usage courant. La mise en route de la chaudière, qu’elle soit alimentée au gaz naturel, au fioul ou au bois, n’est prévue par aucun texte législatif ni réglementaire. Elle peut survenir avant ou après cette date du 15 octobre.
La date précise du début de la saison de chauffe peut être déterminée (sans que cela soit une obligation) :
- dans le règlement de la copropriété
- ou par un vote des copropriétaires en assemblée générale
- ou dans le contrat conclu entre la société chargée de l’exploitation
La période de fonctionnement du chauffage collectif peut varier d’un immeuble ou d’une copropriété à l’autre, en fonction de sa situation géographique. Le type de logement n’a pas d’influence particulière sur les dates de la saison de chauffe (voir ci-dessous).
📌 Enfin, un radiateur peut rester froid ou tiède même après le démarrage de la chaufferie / de la chaudière à cause de la douceur des températures. En effet, les chaudières et chaufferies sont équipées d’un régulateur raccordé à une sonde de mesure de la température extérieure.
Logement HLM : quelle date d’allumage du chauffage
Dans le parc social, c’est le bailleur HLM qui fixe les dates de la saison de chauffe.
Les règles en vigueur sont les mêmes dans le logement social que dans le parc privé : la date de redémarrage du chauffage collectif se situe autour du 15 octobre. L’allumage peut intervenir avant ou après cette date en fonction des conditions prévues dans le contrat d’exploitation de la chaufferie signé avec l’entreprise prestataire.
Le bailleur HLM peut prévoir des réglages différents de la chaudière pour le jour (à 19°C par exemple) et la nuit (à 17°C par exemple).
Date de fermeture 2026 du chauffage collectif
Le plus souvent, la coupure du chauffage collectif intervient autour de la mi-avril, après la fin de l’hiver. Au printemps 2026, l’arrêt du chauffage collectif devrait donc intervenir aux environs du mercredi 15 avril 2026, quelques jours avant ou quelques jours après. Là encore, il ne s’agit pas d’une obligation légale, mais d’un usage.
Selon la région, le climat ou encore la qualité de l’isolation thermique de l’immeuble – une bonne conservation de la chaleur réduit les besoins de chauffage et inversement -, il est donc tout à fait possible d’avancer ou de retarder la fermeture du chauffage collectif. Ainsi, la date d’arrêt n’est pas nécessairement la même à Nice ou à Paris, dans la mesure où les températures chutent à des périodes différentes selon ces régions.
La date de fin de la saison de chauffe
Chauffage collectif et sobriété énergétique
Le gouvernement français a proposé de décaler la période de chauffe dans les immeubles dotés d’une installation collective de chauffage, à l’occasion du plan de sobriété énergétique (cliquer ici pour accéder au dossier du gouvernement), dévoilé le 6 octobre 2022 dans un contexte d’urgence climatique et de crise énergétique en lien avec la guerre en Ukraine. La saison de chauffe s’étend traditionnellement du 15 octobre au 15 avril de l’année suivante, sachant qu’aucune réglementation ne fixe officiellement de dates (pas d’obligation légale de remise en route ou d’arrêt du chauffage collectif).
Le gouvernement de l’époque a proposé, à la faveur de températures plus clémentes en début et en fin de la période durant laquelle le chauffage collectif est généralement allumé dans les immeubles, que sa mise en route soit retardée à l’automne et que on arrêt soit anticipé après l’hiver. « Quand cela est possible, et quand la température le permet, il est recommandé de décaler de 15 jours le début de la période de chauffe en début de saison et de 15 jours en fin de saison », avait-il avancé.
Autrement dit, les dates recommandées pour le fonctionnement d’une installation collective de chauffage tournent, pour la période 2025-2026, en fonction du climat local et des conditions météorologiques :
- pour la mise en route : autour du début ou de la mi-novembre 2025
- pour couper le chauffage collectif : autour de début avril 2026
⚠️ Il s’agit d’une recommandation gouvernementale et non d’une obligation.
Argument avancé par le gouvernement de l’époque : « Réduire la période de chauffe d’un mois au total générerait un gain d’environ 12% sur la consommation de chauffage, corrigé des aléas climatiques ». Il notait que dans les copropriétés dotées de chauffage collectif, « plusieurs grands acteurs, à l’image de Foncia, s’engagent, d’ores et déjà à réduire au maximum la saison de chauffe ».
Chauffage collectif et température « légale » dans un logement : ce que dit la loi
Il n’existe pas de température légale de chauffage fixant une valeur minimum ou maximum. Une température maximum de 19°C est toutefois prévue par la réglementation à l’article R241-26 du Code de l’énergie (partie réglementaire) qui reprend les dispositions du décret n°79-907 du 22 octobre 1979.
Ainsi, dans les logements anciens, la température de chauffage est limitée à 19 degrés par la réglementation (et non par la loi). Concrètement, cela signifie que le chauffage collectif d’un immeuble d’appartements ne doit en principe pas dépasser ce seuil. En pratique, il existe cependant une tolérance pour prendre en compte la difficulté à chauffer tous les appartements de la même façon. La température peut donc être réglée à un niveau un peu plus élevé afin de satisfaire les occupants des appartements les plus froids, sans pour autant pénaliser les autres en les contraignant à ouvrir leurs fenêtres pour faire baisser le thermomètre.
De plus, le texte ne prévoit aucun contrôle. Régler la température au-delà des 19 degrés réglementaires est donc possible, dans la limite de la température maximum fixée au niveau de la chaudière, même si ce n’est pas recommandé (pour limiter sa facture d’énergie et limiter les émissions de gaz à effet de serre).
➡️ En cas d’inoccupation d’un logement pendant au moins un jour et au maximum deux (minimum 24 heures et moins de 48 heures), la température maximum du logement doit être fixée à 16°C (source : Article R241-27 du Code de l’énergie).
Dans les immeubles récents, dont le permis de construire a été délivré après le 1er juin 2001, la température ne doit pas descendre sous 18 degrés. Plus précisément, les constructeurs doivent s’assurer que « les équipements de chauffage du logement permettent de maintenir à 18 degrés la température au centre des pièces », indique le Code de la construction et de l’habitation (Article R171-11, qui remplace l’article R111-6). De plus, les habitants doivent pouvoir régler le chauffage de sorte à faire baisser la température sous 18 degrés s’ils le souhaitent.
En résumé, la température réglementaire dans un logement se situe entre 18 et 19 degrés. Si cet objectif est atteint, il sera très difficile de faire augmenter la température du chauffage central de l’immeuble. En revanche, un habitant peut, comme bon lui semble chauffer davantage son appartement :
- en tournant le robinet thermostatique du ou des radiateurs
📌 Un robinet thermostatique ne peut pas délivrer une température plus élevée que celle fixée au niveau du régulateur de la chaudière - en modulant la température à l’aide d’un thermostat d’ambiance, si le logement en est équipé
- avec un chauffage d’appoint
Il ne risque pas de sanction à partir du moment où il ne pose pas de problème à ses voisins. En revanche, augmenter la température est synonyme de hausse de la facture d’énergie (directement ou via les charges locatives).
À SAVOIR : la température est mesurée au centre des pièces du logement, à 1,5 mètre au-dessus du sol.
Que faire en cas de surchauffe ou de sous-chauffe ?
La température « légale » est respectée
Lorsque le locataire ou le copropriétaire juge qu’il fait trop chaud (ou froid) dans son appartement, mais que la température relevée dans le logement s’établit entre 18 et 19 degrés, l’habitant n’a pas de recours. Dans cette situation, il ne peut rien réclamer vis-à-vis du chauffage central de l’immeuble. Il devra trouver une autre solution, comme l’achat d’un chauffage d’appoint à ses frais par exemple.
La température est déréglée
Quand il fait 15 ou 25 degrés dans le logement, l’occupant a parfaitement le droit de demander à ce que le problème soit corrigé. Les locataires doivent ainsi commencer par en informer leur bailleur ou le professionnel à qui il a confié la gestion de la location. Les copropriétaires occupants doivent quant à eux se tourner vers le syndicat de copropriétaires. Le bailleur ou le syndicat de copropriétaires doit ensuite prendre les mesures nécessaires pour régler la température à un niveau acceptable.
À SAVOIR : un copropriétaire bailleur ne peut pas se décharger de sa responsabilité lorsque le chauffage central de l’immeuble tombe en panne quand bien même seul le syndic est en charge de celui-ci.
En l’absence de réaction, l’occupant s’estimant lésé doit envoyer un courrier recommandé avec avis de réception à son interlocuteur pour le mettre en demeure d’agir avant d’envisager d’engager un contentieux en justice. Les locataires doivent ainsi saisir le juge des contentieux de la protection du tribunal pour attaquer le propriétaire. Les copropriétaires doivent pour leur part saisir le tribunal de grande instance pour mettre en cause la responsabilité du syndicat de copropriétaires.
À SAVOIR : une chaudière et/ou des radiateurs défectueux, de telle sorte que le locataire est contraint d’utiliser un chauffage d’appoint, rend le logement indécent à la location. Le propriétaire doit alors faire les travaux nécessaires pour mettre le logement en conformité avec la loi. Cette situation ne permet pas au locataire de décider de cesser de payer le loyer ou d’exiger la résiliation du bail sans recours à la justice.
Saison de chauffage collectif : FAQ
Quelle est la date légale de mise en route du chauffage collectif en 2025 ?
Aucune date légale nationale n’est prévue puisqu’aucune loi n’impose de calendrier d’allumage ou d’arrêt du chauffage collectif ni dans les copropriétés, ni dans l’habitat de type HLM.
La décision d’ouverture des vannes pour faire circuler l’eau chaude dans les radiateurs est laissée à la copropriété, au propriétaire de l’immeuble ou au bailleur HLM.
Traditionnellement, le chauffage est rallumé autour du 15 octobre plus ou moins 15 jours.
Comment demander à allumer ou interrompre le chauffage ?
Un copropriétaire ou un locataire peut demander à enclencher ou arrêter la chaudière collective plus tôt ou plus tard que prévu. Deux conditions doivent être remplies :
- le contrat passé avec le chauffagiste doit intégrer cette possibilité,
- la demande doit être motivée et partagée par d’autres habitants.
La relance ou l’interruption précoce du chauffage central doit être demandée au conseil syndical de la copropriété. Lorsque la requête est acceptée, elle est transmise au syndic, ce dernier devant solliciter les services du chauffagiste. En règle générale, on considère qu’il faut que la température intérieure soit significativement inférieure à 19 degrés pour que la demande de remise en marche ou de maintien du chauffage collectif soit jugée acceptable.
Si le conseil syndical rejette la requête, sa décision est finale. Les habitants de l’immeuble n’ont aucun moyen de recours pour obtenir gain de cause.
Quelle est la température minimale que mon propriétaire ou ma copropriété doit m’assurer ?
La réglementation impose une température minimale de 18°C au centre des pièces du logement pour les bâtiments récents (permis de construire délivré après le 1er juin 2001).
Pour un logement plus ancien, aucune température minimale n’est exigée ni par la loi, ni par la réglementation.
Que faire s’il fait trop froid au trop chaud dans mon appartement ?
Si la température est significativement inférieure à 18°C ou au contraire trop élevée (24°C ou plus par exemple), plusieurs actions peuvent être entreprises :
- contacter son propriétaire bailleur quand on est locataire
- contacter le conseil syndical et/ou le syndic de copropriété l’immeuble quand on est copropriétaire
- [pour un locataire] en l’absence de réponse, envoyer une lettre de mise en demeure à son propriétaire bailleur par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR), afin d’informer le propriétaire du dysfonctionnement et de lui demander d’œuvrer au rétablissement d’une température décente
- [pour un copropriétaire] en l’absence de réponse, mettre ce sujet à l’ordre du jour de l’assemblée générale de copropriété
- faire (ou faire réaliser) un contrôle de température
⚠️ en cas de recours à un commissaire de justice (nouveau nom de l’huissier de justice), une mesure à l’aide d’un thermomètre infrarouge ne suffit pas ; les conditions dans lesquelles la mesure a été réalisée doivent être précisées (température extérieure, fenêtres ouvertes ou fermées avant ou pendant la visite du commissaire de justice, etc.) - en dernier recours, saisir le juge des contentieux de la protection du tribunal dont dépend son logement.
Est-il interdit de chauffer au-delà de 19 degrés dans un immeuble collectif ?
Oui et non. La réglementation française limite, à l’article R. 241-26 du Code de l’énergie, la température moyenne de chauffage à 19°C dans les locaux d’habitation.
Il s’agit cependant d’une température moyenne du logement : la température peut donc dépasser 19°C dans une pièce ou varier au sein d’une même pièce.