Selon un arrêt rendu par la Cour de cassation, il est interdit de réaliser des travaux sur un mur mitoyen sans avoir obtenu au préalable l’accord des deux voisins. Cette règle s’applique y compris pour la création d’une fenêtre opaque, qui ne donne pas directement vue sur le logement du voisin.
Mur mitoyen : pas de travaux possibles sans l’accord des deux voisins
Etre copropriétaire d’un mur mitoyen implique certaines obligations. Ainsi, il est interdit d’effectuer une ouverture, y compris opaque ou ouvrable, dans le mur sans le consentement des deux voisins, selon un arrêt rendu le 25 mars 2015 par la Cour de cassation.
Pour rappel, la loi dispose que « tout mur est présumé mitoyen dès lors qu’il sert de séparation entre un bâtiment, une cour et un jardin ou encore entre enclos dans les champs ».
Dans l’affaire jugée, la Haute juridiction a par ailleurs avancé que ce principe s’appliquait en toutes circonstances. A savoir, même si la fenêtre envisagée dans le mur est discrète, opaque, qu’elle ne donne pas vue sur le voisin, qu’elle s’ouvre faiblement et de l’intérieur et qu’elle n’a pour seul but que de ventiler la pièce.
Plus généralement, en limite de propriété, des réglementations spécifiques en matière d’aménagement s’imposent aux deux parties. En dehors de l’accord du voisin, les fenêtres installées doivent respecter une certaine hauteur ou encore un degré d’ouverture. La Cour de cassation a cité en exemple les fenêtres installées en limite de propriété sur un mur non mitoyen : ces dernières doivent obligatoirement être constituées de « treillis de fer » (barreaux aux fenêtres, Ndlr) et de « verre dormant ». En règle générale, une fenêtre en doit pas venir troubler le voisin ni donner une vue proche et directe sur son logement.
Entretien et réparation partagés
Si votre maison est séparée de celle de votre voisin par un mur mitoyen, son entretien et les éventuelles réparations incombent aux deux copropriétaires du mur. En d’autres termes, vous et votre voisin. Attention, comme le montre l’arrêt rendu par la Cour de cassation, même si l’entretien est partagé, tous les travaux doivent être notifiés à votre voisin et être réalisés d’un commun accord. « Sauf en cas d’urgence, comme lorsque le mur menace de s’écrouler », est-il précisé dans la loi. Ainsi, si vous entreprenez des travaux sans avoir obtenu au préalable le consentement de votre voisin, vous ne pourrez prétendre au remboursement de la moitié des frais engagés.
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