Livret A, Livret Jeune, LEP, livrets bancaires : pour une épargne disponible
Compte épargne pour un jeune : ouvrir un Livret Jeune avant un Livret A
Voiture en panne, smartphone cassé, CDD ou mission d’intérim qui touche bientôt à sa fin… Mettre de côté de l’argent tous les mois est essentiel pour éviter d’être démuni face à un imprévu ou à un coup dur. Les livrets d’épargne sont les meilleurs placements pour épargner avec un petit salaire, afin de se constituer une somme d’argent disponible rapidement : sans frais d’ouverture ni frais de gestion et sans risque, ils présentent l’avantage de permettre un retrait d’argent du jour au lendemain par simple virement vers le compte courant. Mais quel livret d’épargne choisir ?
Jusqu’à 25 ans, le Livret Jeune est idéal : ce livret d’épargne est un placement financier non imposable qui rapporte au moins autant que le Livret A (taux de 3% de février 2023 à janvier 2025). La plupart des banques offrent un taux de rémunération supérieur. Par exemple, le livret Jeune du Crédit Mutuel est de 4%. Seuls inconvénients du Livret Jeune :
- un plafond limité à seulement 1.600 euros de versements
- et l’interdiction d’en détenir plusieurs, même dans différentes banques.
> À lire également : Que faire de son Livret jeune après 25 ans ?
Si le Livret Jeune est plein, ou à partir de 26 ans, lorsqu’il est obligatoire d’y renoncer, ouvrir un Livret A est un réflexe bien ancré dans les habitudes des jeunes épargnants. Mais il existe une alternative dont le rendement est plus intéressant, le Livret d’épargne populaire (LEP). Avantage, il rapporte :
- 6% d’intérêts annuels du 1er août 2023 au 31 janvier 2024, soit le double du taux du Livret A
- 6,10% d’intérêts annuels du 1er février au 31 juillet 2023, soit 3,10% de plus que le Livret A
- 4,60% d’intérêts annuels du 1er août 2022 au 31 janvier 2023, soit 2,60% de plus que le Livret A
- 2,2% d’intérêts annuels du 1er février au 31 juillet 2022, soit 1,20% de plus que le Livret A.
Inconvénient, l’ouverture de compte est soumise à conditions de revenus. Pour ouvrir un LEP en 2023, il faut afficher un revenu fiscal de 21.393 euros (seuil en vigueur en 2023) maximum pour un célibataire (se reporter à la ligne « revenu fiscal de référence » de l’avis d’imposition 2022 pour savoir si cette condition est respectée).
Livrets bancaires : taux promotionnels sur quelques mois
En permanence, quelques banques proposent des taux de rendement attractifs de 3 à 4% sur leurs comptes sur livret (CSL) soumis à l’impôt. Mais ces taux boostés ne sont que temporaires (la rémunération promotionnelle s’applique généralement sur 2 à 4 mois) et le montant des dépôts est plafonné.
Il faut enfin tenir compte de la fiscalité : dans le meilleur des cas, si le détenteur du livret bancaire ne paye pas d’impôt sur le revenu, le rendement est amputé de 17,2% de prélèvements sociaux (CSG, CRDS, etc.) s’il opte pour l’imposition au barème de l’IR ou de 30% si la taxation par défaut à la flat tax s’applique (12,8% d’impôt + 17,2% de prélèvements sociaux). Les livrets qui rapportent le plus en ce moment, le livret rémunéré de My Money Bank et ses partenaires distributeurs, le livret Distingo de PSA Bank et le livret Zesto de Renault Bank, rapportent de leur côté 2,5% brut, soit un taux net 1,75% déduction faite de la flat tax.
D’une manière générale, les livrets d’épargne, qu’ils soient réglementés ou pas, n’offrent aucune protection contre la hausse des prix à la consommation, sachant que la prévision d’inflation de la Banque de France pour 2023 est de 5,6% pour cette année. A ce niveau, tous les livrets font donc perdre du pouvoir d’achat à leurs titulaires en ce moment.
PEL : à éviter pour préparer un premier achat immobilier
PEL ouvert par un jeune en 2023 : taux d’intérêt trop bas
Le plan d’épargne logement (PEL) est un placement financier sans risque et réglementé (les conditions sont les mêmes quel que soit l’établissement teneur de compte) proposé par la quasi-totalité des banques. Son attractivité s’est considérablement réduite après trois baisses successives de son taux d’intérêt entre février 2015 et août 2016 puis la taxation automatique à l’impôt sur le revenu des intérêts pour tous les plans ouverts depuis le 1er janvier 2018. Pour toute nouvelle ouverture en 2023, il ne rapporte plus que 2% brut (soit 1,40% net d’impôt et de prélèvements sociaux). Il y a donc mieux à faire. Autre inconvénient, le PEL est moins souple qu’un livret puisqu’il repose sur un mécanisme d’épargne obligatoire : il faut y verser au minimum 540 euros par an, soit 45 euros par mois. Une contrainte peu adaptée aux personnes qui ont du mal à boucler leurs fins de mois.
Dans ces conditions, le seul intérêt du PEL réside désormais dans la possibilité de souscrire un emprunt destiné à financer un projet immobilier à un taux fixé par avance (3,20%) pour un montant maximum de 92.000 euros.
PEL au taux de 2,5% moins rémunérateur que les comptes à terme
Le taux d’intérêt du PEL dépend de sa date d’ouverture. Si vous en avez ouvert un avant le 1er février 2015 et si vous le détenez depuis moins de 12 ans, il offre un taux brut de 2,50%, soit un taux net de 2,07% après prélèvements sociaux, meilleur que certains contrats d’assurance vie en euros proposés dans les banques. Toutefois, avec la remontée des taux d’intérêt, de nombreux placements bancaires sont désormais plus intéressants que le PEL, tels que les comptes à terme, qui rapportent autour de 3% brut actuellement.
Assurance vie : un placement financier pour plusieurs objectifs
L’assurance vie est souvent présentée comme le couteau suisse de l’épargne en France. Une réputation justifiée. Très utilisé par les plus de 50 ans, c’est un placement financier qui peut aussi parfaitement convenir aux 18-30 ans souhaitant épargner à moyen ou long terme, sur une durée d’au moins 8 ans dans l’idéal. Dès quelques dizaines d’euros par mois, il est possible d’utiliser une assurance vie, pour répondre à une grande variété de besoins :
- se constituer un capital pour préparer l’apport personnel d’un premier achat immobilier, disposer de fonds propres en vue d’une création d’entreprise ou pour financer un grand voyage à l’étranger, un mariage ou l’achat d’une voiture
- préparer sa retraite dès le plus jeune âge. Plus on épargne tôt, moins l’effort d’épargne est important : mieux vaut mettre un peu d’argent de côté (50 euros par mois par exemple) pendant 40 ans que 400 euros mensuels pendant 5 ans
- diversifier ses placements financiers. L’assurance vie permet, lorsqu’on souscrit un contrat multisupports, de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. La plupart de ces contrats offrent en effet la possibilité de panacher ses versements entre différents supports financiers, du plus sûr (le fonds en euros) aux plus risqués (les fonds investis en actions), en passant par les obligations (titres de dettes d’entreprises ou d’États), la pierre (via des placements immobiliers de type SCPI, OPCI ou SCI), ou les fonds diversifiés comme Carmignac Patrimoine, Eurose ou M&G Optimal Income. Cette stratégie de diversification peut être confiée à 100% par des professionnels, en signant un mandat de gestion. Une formule à l’origine dédiée à la clientèle des banques de gestion de fortune, désormais accessible au grand public via des offres commes celles de Yomoni ou de Nalo, moyennant une couche de frais spécifique
- améliorer le rendement de son épargne. Toujours dans le cadre d’une assurance vie multisupports, diversifier son contrat sur des placements financiers autres que le fonds en euros (taux de rémunération 2% en 2022 selon France Assureurs) permet d’espérer un rendement meilleur à moyen-long terme. Pour limiter la prise de risque, les fonds obligataires datés (qui ont une date de fin, comprise entre 2025 et 2029), les produits structurés (fonds à formule avec un scénario de rémunération connu à l’avance et différents niveaux de protection) et certaines SCPI choisies avec précaution sont un bon compromis entre diversification, performance et faible volatilité.
- placer de l’argent sans payer d’impôts. Tant que le souscripteur ou l’adhérent d’un contrat d’assurance vie n’effectue aucun retrait d’argent (pour l’assurance vie, on parle de rachat partiel), l’État français ne peut prélever aucun impôt sur le revenu. Il est donc possible d’empocher de belles plus-values sans imposition puis de réinvestir ces gains librement. En cas de rachat, la fiscalité dépend de la durée de détention du contrat. Les meilleures conditions interviennent au-delà de 8 ans.
À noter : le fonds en euros à capital garantie fait l’objet de prélèvements sociaux, retenus à la source par l’assureur chaque année au moment de la distribution de la participation aux bénéfices.
> Lire l’article : Comment choisir le meilleur contrat d’assurance vie
PER : pour préparer sa retraite… ou un apport personnel pour acheter sa maison
Souscrire un PER (plan d’épargne retraite) individuel avant 30 ans ? Pourquoi pas, pour bénéficier d’une accumulation de l’épargne sur une durée très longue en vue de disposer d’un capital à la retraite. Cela permet :
- de faire fructifier dividendes et intérêts sous réserve de les réinvestir
- de bénéficier de l’absence de prélèvements sociaux sur le fonds euros du PER
- de minimiser l’effort d’épargne mensuel (pour disposer d’un même capital, les sommes à mettre de côté chaque mois sont plus faibles sur 30 ans que 5, 10 ou 20 ans)
- de bénéficier soit d’une déduction fiscale au moment des versements, soit d’une fiscalité allégée à la sortie (en cas d’option pour les versements non-déductibles)
Le PER peut servir à autre chose : financer l’acquisition de sa résidence principale. En effet, l’achat de sa maison ou de son appartement constitue un motif de déblocage anticipé du PER. Cela permet de disposer d’un apport personnel bien utile pour obtenir de meilleures conditions de financement.
Lorsque le PER est souscrit dans le cadre de l’entreprise et alimenté par l’épargne salariale (PERECO ou PERCOL), le salarié peut en outre bénéficier d’un abondement de son employeur (un versement complémentaire payé par l’entreprise en plus de l’intéressement, de la participation et/ou des versements volontaires), ce qui démultiplie l’accumulation d’épargne.
Investir en Bourse : prendre des risques pour de meilleurs rendements
Quand on est jeune, on a le temps devant soi. Or le temps est le meilleur allié pour investir en Bourse. La preuve, selon l’IEIF (Institut de l’épargne immobilière et foncière), les actions sont le placement financier qui rapporte le plus sur 40 ans (1982-2022) avec une performance annualisée de 15,1%, le double des contrats d’assurance vie en euros (6,6%), malgré plusieurs krachs boursiers survenus sur cette période.
> Lire l’article : Comment fonctionne la Bourse
L’investissement en Bourse doit cependant être réalisé avec précaution car c’est un placement à risque :
- au premier semestre 2022, les indices boursiers ont connu leur pire chute depuis plusieurs décennies
- au premier trimestre 2020, les cours de Bourse ont chuté de plus de 25% (indices CAC 40 et EuroStoxx 50)
- en 2008, les actions ont perdu en moyenne plus de 40% de leur valeur.
Cela suppose aussi d’avoir une capacité d’épargne importante, pour n’investir que des sommes d’argent dont on n’a pas besoin. Pour investir en Bourse quand on a entre 18 et 30 ans, on peut utiliser :
- un plan d’épargne en actions (PEA) dès 18 ans quand on n’est pas rattaché au foyer fiscal de ses parents
- un PEA jeune (plafonné à 20.000 euros de dépôts) quand on a de 18 à 25 ans et que l’on est rattaché au foyer fiscal de ses parents
- un compte-titres ordinaire (CTO)
- ou un contrat d’assurance vie multisupports.
À l’intérieur de ces enveloppes qui permettent de gérer un portefeuille, on peut investir directement sur des actions, ou indirectement via des fonds (Sicav et FCP, trackers).
> Pour approfondir : Quel placement financier pour investir en Bourse ?
Il est possible d’investir seul ou accompagné, ou encore de confier intégralement la prise de décisions et le passage d’ordres d’achat ou de vente à un professionnel. Depuis 2015, des start-up appelées « robo-advisors » sont apparues pour démocratiser l’investissement en Bourse. Elles offrent via leur site internet une gestion clés en mains comme Yomoni ou Nalo.
SCPI à crédit : s’endetter pour devenir riche !
L’endettement est souvent perçu comme une forme d’appauvrissement dans l’esprit de chacun, à cause du coût des intérêts d’emprunt et de la perte de pouvoir d’achat causée par le remboursement des échéances mensuelles. C’est pourtant tout le contraire ! Le recours au crédit est le meilleur moyen de se constituer un patrimoine sans apport personnel, en d’autres termes de s’enrichir, à condition de disposer de revenus réguliers pour être en capacité de rembourser. Ce qui suppose d’avoir signé un contrat de travail de type CDI, mais aussi de bien gérer son budget mensuel. Cependant, la remontée en cours des taux des crédits immobiliers, couplée au durcissement des conditions d’octroi, rend ce type de stratégie plus difficile à mettre en œuvre et surtout moins rentable que lorsque les taux étaient inférieurs à 2%.
Pour investir à crédit avec un effort d’épargne limité à quelques dizaines d’euros par mois, la société civile de placement immobilier (SCPI) est le placement le plus approprié, à condition d’avoir une dizaine d’années minimum devant soi.
Pour obtenir les meilleures conditions, il est préférable de s’adresser à un conseiller en gestion de patrimoine (CGP ou CGPI s’il est indépendant) ou à un site internet spécialisé (meilleureSCPI, France SCPI, Linxea) pour constituer son portefeuille de SCPI et à un courtier en crédit immobilier pour monter un financement sur mesure, au meilleur taux du marché.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]