Achat immobilier : du projet au crédit, comment les Français passent à l’acte

Par Solenne Dimofski

Comment les Français envisagent-ils leur projet immobilier ? Comment s’y prennent-ils ? Le recours à un crédit immobilier reste majoritaire, de même que faire appel à un professionnel. Quant à l’achat, il est davantage question de critères rationnels qu’émotionnels.  

Les Français envisagent l'achat immobilier comme un investissement, ont recours à un crédit et à un professionnel.

Les Français et l’immobilier, c’est une histoire qui dure. Mais qu’en est-il réellement de cette relation ? Pour davantage l’appréhender, le réseau immobilier Optimhome a mené une enquête auprès des acheteurs et vendeurs avec l’institut d’études Ifop, publiée le 24 mai 2016.

Premier enseignement de l’étude, la volonté de devenir propriétaire demeure forte chez les Français qui sont près d’un quart à l’envisager dans les deux années à venir. Plus de la moitié d’entre eux affirment même que la période est propice à un achat immobilier. Face au contexte économique et social actuel, 57% des sondés ont davantage à l’esprit des critères rationnels lorsqu’il s’agit d’acquérir un logement : la surface, la localisation du bien ou encore la proximité avec son travail. D’ailleurs, pour 7 Français sur 10, l’achat immobilier est plutôt un investissement qu’un endettement. « C’est logique lorsqu’on regarde l’importance de la somme investie dans un bien immobilier », analyse Olivier Colcombet, président d’Optimhome. Toutefois, le coup de cœur et la projection d’un confort futur tiennent encore une place importante (43%).

Autre critère de plus en plus pris en compte par les ménages, l’environnement. Ainsi, la présence d’espace vert dans le quartier est regardée par 73% des interrogés, étant même primordiale pour près de la moitié d’entre eux. « Habituellement, on recueille davantage de réponses de l’ordre du « oui, un peu » qu’une adhésion totale. Le critère environnemental est devenu très impliquant dans l’achat de sa résidence principale », observe le président du réseau.

Le crédit, principal levier de l’achat

Mais pour devenir propriétaire de la maison de ses rêves, encore faut-il avoir le financement nécessaire. Dans le détail, un quart des sondés dispose d’un budget de 150.000 à 200.000 euros, 21% de 100.000 à 150.000 euros, 20% de 200.000 à 250.000 euros et 14% de moins de 100.000 euros. Des sommes conséquentes, sachant que plus de la moitié des acheteurs touchent moins de 3.000 euros par mois. Pas de miracle donc, le recours à un crédit reste le levier principal : 8 Français sur 10 ayant acheté leur résidence principale au cours des trois dernières années y ont fait appel. Parmi eux, un tiers a souscrit un prêt d’une durée de 16 à 20 ans et 39% entre 21 et 30 ans. De son côté, l’observatoire CSA/Crédit Logement a également constaté le 3 mai dernier que « la structure de la production s’est déformée depuis la fin du printemps 2014 au bénéfice des prêts les plus longs ». Parallèlement, les acheteurs ayant eu recours à un prêt sont également 86% à avoir démarché leur banque avec un apport personnel.

Le recours aux professionnels encore majoritaire

Une fois le financement acquis, il faut trouver la perle rare. Et pour cela, les Français font encore majoritairement appel à un pressionnel de l’immobilier ou à une agence : c’est le cas pour 64% des acheteurs et 62% des vendeurs. Contrairement aux idées reçues, 88% d’entre eux sont satisfaits de la prestation reçue. « La loi Alur a complexifié les démarches administratives lors d’une transaction immobilière, note le président du réseau. Faire appel à un professionnel, même si c’est une contrainte au départ, est un élément rassurant, notamment pour les vendeurs. » Pour ces derniers, avoir recours à un professionnel de l’immobilier est avant tout un moyen d’obtenir une estimation fiable de leur bien (75%) et de vérifier la solvabilité des acheteurs (49%).

Cette satisfaction se traduit ainsi par une augmentation des mandats exclusifs d’une année sur l’autre (34% en 2016 vs 21% en 2015). « Le phénomène d’accompagnement est accentué avec un mandat exclusif : le professionnel met davantage le cœur à l’ouvrage et plusieurs services essentiellement digitaux (géolocalisation…) sont proposés dans la prestation. La vente se réalise plus rapidement », poursuit le professionnel.

Au final, les Français restent pragmatiques puisque la majorité des vendeurs comme acheteurs ont l’intention de recourir à la fois à Internet de « particulier à particulier » et à un professionnel de l’immobilier pour concrétiser leur projet.

A lire également sur le sujet :
Après le mandat exclusif, la vente peut être conclue par un autre agent immobilier
Trois solutions pour aider son enfant à devenir propriétaire

Nos offres sélectionnées pour vous :

ARTICLES CONNEXES
Menu