Présidentielle 2017 : les propositions des candidats sur la retraite

Par Jean-Philippe Dubosc

La question des retraites occupe une place importante dans les programmes électoraux de l’élection présidentielle dont le premier tour s’est déroulé le 23 avril dernier. Age de départ, retraites publiques, minimum vieillesse, compte pénibilité, régime unique… Le tour des propositions des différents candidats, dont ceux des finalistes Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

SOMMAIRE :

Candidats élus au premier tour de l’élection présidentielle :

– Emmanuel Macron

– Marine Le Pen

 

Candidats éliminés au premier tour :

– François Fillon

– Benoît Hamon

– Jean-Luc Mélenchon

– Nicolas Dupont-Aignan

– Jean Lassalle

– Philippe Poutou

Nathalie Arthaud

– François Asselineau

– Jacques Cheminade

 

Candidats éliminés aux primaires

 

Primaire de la droite et du centre

– Alain Juppé

– Nicolas Sarkozy

– Nathalie Kosciusko-Morizet 

Bruno Le Maire

Jean-Frédéric Poisson

Jean-François Copé

 

Primaire de la gauche

– Jean-Luc Bennhamias

– François de Rugy

– Arnaud Montebourg

– Vincent Peillon

– Sylvia Pinel

– Manuel Valls

Avertissement : cet article sera réactualisé au fur et à mesure des annonces de nouvelles propositions ou candidatures et des défections de certains candidats. Les informations mentionnées dans l’article sont tirées des programmes des candidats déclarés. Les services de presse des candidats ont également été sollicités.

Candidats élus au premier tour

 

Emmanuel Macron (En Marche !)

– Création d’un régime de retraite « universel », issu de la fusion du régime général de la Sécurité sociale (le régime de base des salariés du privé), du Régime social des indépendants (le régime des artisans, commerçants et chefs d’entreprise) et des régimes de la fonction publique (le SRE pour les fonctionnaires d’Etat et la CNRACL pour les fonctionnaire territoriaux et hospitaliers).

– Modulation de l’âge du départ à la retraite à 60, 65 ou 67 ans en fonction des types d’emploi et des situations personnelles.

– Revalorisation de 100 euros par mois du minimum vieillesse.

– Suppression du régime « spécial » de retraite des parlementaires.

Marine Le Pen (Front National)

– Retour de l’âge de départ à la retraite à 60 ans

– Abaissement de la durée d’assurance à 40 annuités (160 trimestres)

– Augmentation de 20% de l‘allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) qui remplace le minimum vieillesse depuis 2006.

– Revalorisation des retraites inférieures à 1.500 euros par mois via une prime de pouvoir d’achat de 80 euros par mois financée par une contribution sociale sur les importations de 3%.

– Remplacement du compte pénibilité par « un nouveau dispositif reposant sur une évaluation personnalisée ».

 

Candidats éliminés au premier tour :

 

François Fillon (Les Républicains)

– Reculer l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans

– Calculer la retraite des fonctionnaires à partir des 25 meilleurs années de carrière comme les salariés du privé (et non plus à partir de la moyenne des six derniers mois de traitement) et, en contrepartie, intégrer dans le calcul les primes perçues par les agents publics

– Supprimer les régimes dits « spéciaux » (SNCF, RATP, Banque de France…) et faire basculer leurs assurés au régime général des salariés.

– Augmenter de 300 euros par an les retraites de base inférieures à 1.000 euros par mois

– Revaloriser de 600 euros par an les « petites » pensions de réversion versées aux conjoints survivants.

Benoît Hamon (Parti socialiste)

– Revalorisation de 2% des « petites et moyennes » retraites

– Augmentation de 10% du minimum vieillesse

– Amélioration de la retraite complémentaire des travailleurs indépendants

– Prise en compte du travail associatif dans le calcul de la retraite.

– Fin des retraite chapeau en cas de démission.

– Transfert des trimestres validés au conjoint pour l’aider à atteindre le taux plein

– Extension du compte personnel.

Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise)

– Ramener l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans d’ici 2020

– Abaisser la durée d’assurance à 40 ans (160 trimestres)

– Instaurer un seuil minimum des retraites au niveau du Smic.

Nicolas Dupont-Aignant (Debout la France)

– Maintien de l’âge de départ à la retraite à 62 ans

– Instauration d’une retraite anticipée pour les mères et pères ayant élevé trois enfants et plus

– Mise en place d’un régime unique en points pour les nouveaux cotisants

– Attribution de l’Aspa (ex-minimum viellesse) aux étrangers en situation régulière à condition qu’ils aient cotisé au moins 10 ans en France

– Augmentation de 100 euros par mois des pensions les plus modestes

– Validation de trimestres « plus souple » pour les épouses des artisans, des commerçants et des agriculteurs ayant oeuvré pour l’activité de leur conjoint

– Rétablissement de la demie-part fiscale pour les veufs et veuves.

Jean Lassalle (Résistons !)

– Pas de propositions sur les retraites communiquées.

Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste)

– Départ à la retraite à 60 ans (55 ans pour les emplois pénibles)

– Durée de cotisation à 37,5 ans (150 trimestres).

Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière)

– Abaisser l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 60 ans

– Réduire la durée d’assurance pour percevoir une pension de base à taux plein à 37,5 annuités (150 trimestres), soit la durée en vigueur avant la réforme Balladur de 1993. Actuellement, elle varie en fonction de la date de naissance et est comprise entre 40 ans (pour les assurés nés en 1948 ou avant) à 43 ans (pour les assurés nés à partir de 1972).

– Instaurer un montant minimum de retraite équivalent au Smic.

François Asselineau (Union Populaire Républicaine)

– Inscription dans la Constitution du principe de la retraite par répartion (les actifs financent, via les cotisations vieillesse, les pensions des retraités) et d’un reetraite minimale pour assurer « à chacun une existence convenable »

– Retour de la durée d’assurance à 41 ans (164 trimestres), contre 43 ans (172 trimestres) prévues en 2035 par la réforme des retraites de 2014.

– Plafonner l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans.

Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès)

– Relever la retraite minimum au niveau du Smic (augmentation de 200 euros par mois dans un premier temps)

– Augmenter l’Aspa de 100 euros par mois

– Plafonner les retraites à 10 Smic

– Indexer de nouveau les retraites sur l’évolution des salaires

– Instaurer une pension de réversion équivalente à 75% du Smic

– Mettre en place une commission tripartite Etat-salariés-employeurs destinée à examiner métier par métier ceux qui justifient, notamment en fonction de l’espérance de vie qui leur est attachée, une retraite anticipée.

– Maintien de l’âge de départ à 62 ans

– Durée de cotisation maximum à 170 trimestres (42,5 ans).

 

Candidats éliminés aux primaires

 

Primaire de la droite et du centre

 

Alain Juppé (LR)

– Décaler l’âge légal de départ à la retraite de 4 mois par an à partir de 2018 pour le porter à 65 ans en 2027

– Aligner les règles des retraites publiques sur les règles des retraites privées

– Affilier au régime général des salariés du privé les fonctionnaires recrutés à compter de 2018

– Supprimer le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P), instauré depuis le 1er janvier 2015 et qui permet aux salariés exposés à des risques professionnels (travail de nuit, travail à la chaîne, travail en 3×8…) de notamment partir plus tôt à la retraite.

Nicolas Sarkozy (LR)

– Reporter l’âge légal de départ de 62 à 64 ans d’ici 2025

– Aligner les règles des régimes de retraite du secteur public sur les règles des régimes du secteur privé

– Supprimer les régimes spéciaux (SNCF, RATP, Banque de France…).

Nathalie Kosciusko-Morizet (LR)

– Reporter l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans

– Instaurer un régime unique en points.

Bruno Le Maire (LR)

– Augmenter l’âge légal de départ en retraite de 62 à 65 ans d’ici 2024, par palier de cinq mois tous les ans à partir de 2018

– Repousser de 57 à 60 ans l’âge de départ pour les agents publics de catégorie « active » (aides-soignants, agents d’entretien…) et de 52 à 55 ans pour ceux de catégorie « super active » (policiers, surveillants de prison…)

– Harmoniser les règles de cotisations vieillesse

– Mettre fin aux régimes « spéciaux » (SNCF, RATP, Banque de France…)

– Harmoniser les règles d’attribution des pensions de réversion octroyées aux veufs et veuves d’ici 2020

– Baisser le taux plein de la CSG des retraités de 6,6% à 6,3%

– Supprimer le compte pénibilité et rendre plus accessible la retraite anticipée pour pénibilité instaurée par la réforme de 2010

– Création en 2019 d’un régime unifié de retraite entre le régime général des salariés du privé (CNAV) et les régimes « alignés » (MSA, RSI), appliquant déjà les mêmes paramètres

– Passage des régimes de retraite en annuités (trimestres) en régimes en points, puis mise en place d’un régime unique en 2022.

Jean-Frédéric Poisson (PCD)

– Pas de propositions sur les retraites communiquées.

Jean-François Copé (LR)

– Porter de 62 à 65 ans l’âge légal de départ à la retraite d’ici 2026

– Allonger la durée d’assurance nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein (sans décote) d’un trimestre de cotisation tous les deux ans

– Adapter l’âge légal et la durée d’assurance à l’augmentation de l’espérance de vie

– Indexer les pensions sur l’évolution du produit intérieur brut (PIB), soit la richesse nationale, et non plus sur l’inflation

– Rétablir la majoration de la demi-part fiscale supplémentaire pour les veufs et veuves progressivement supprimée à partir de 2008.

– Simplifier la prise en compte de la pénibilité sur la base d’une liste de professions identifiées.

– Fusionner les caisses de retraite de base des salariés du secteur privé (CNAV), des salariés agricoles (MSA) et des fonctionnaires (SRE, CNRACL)

– Remplacer les 35 régimes français de retraite par un régime unique.

Primaire de la gauche

 

Jean-Luc Bennhamias (Front démocrate)

– Pas de propositions sur les retraites communiquées.

François de Rugy (Ecologistes !)

– Fusion des régimes de retraite

– Mise en place progressive d’une retraite universelle en points

– Majoration des points acquis en fonction de la pénibilité du poste occupé.

Arnaud Montebourg (PS)

– Pas de propositions sur les retraites communiquées.

Vincent Peillon (PS)

– Pas de propositions sur les retraites communiquées.

Sylvia Pinel (Parti radical de gauche)

– Minimum vieillesse porté à 85% du Smic.

– Mise en place d’un système de retraites en points.

Manuel Valls (PS)

– Augmentation de 10% du minimum contributif (MICO), c’est-à-dire la retraite minimale pour les assurés justifiant de tous leurs trimestres de cotisation à la retraite. Depuis le 1er octobre 2015, le MICO est fixé à 629,62 euros par molis.

– Revalorisation des « petites » retraites et des retraites agricoles.

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