Tous les revenus ne sont pas soumis à l’impôt, d’autres bénéficient d’une exonération partielle. Ces revenus non imposables doivent-ils figurer dans la déclaration de revenus ? Allocations de la Caf, RSA et prime d’activité, indemnités, intérêts bancaires… Les revenus exonérés à ne pas déclarer en 2024 au titre de l’année 2023.
Déclaration 2024 : les revenus non imposables à ne pas déclarer aux impôts
Pour bien remplir sa déclaration de revenus, il faut connaître ceux… qui ne sont pas imposables. Certains sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu (IR ou IRPP) tandis que d’autres le sont partiellement.
Liste des revenus exonérés d’impôt à ne pas déclarer
Revenu exonéré | Type d'exonération |
---|---|
Allocations familiales | Totale |
Complément familial | Totale |
Aides au logement (APL, ALS, ALF) | Totale |
AEEH | Totale |
Allocation de soutien familial (ASF) | Totale |
Allocation de rentrée scolaire | Totale |
PAJE | Totale |
Prestation de compensation du handicap (PCH) | Totale |
Allocation forfaitaire en cas de décès d’un enfant | Totale |
Allocation journalière de présence parentale (AJPP) | Totale |
Allocation adultes handicapés (AAH) | Totale |
Bourses étudiantes sur critères sociaux | Totale |
Revenu de solidarité active (RSA) | Totale |
Prime de Noël versée aux titulaires de minima sociaux | Totale |
Indemnité de volontariat international | Totale |
Indemnité de volontariat associatif | Totale |
Indemnité inflation exceptionnelle de 100 € | Partielle |
Prime de partage de la valeur | Partielle (dans la limite de 3.000 ou 6.000 €) |
Gratifications de stage | Partielle (dans la limite de 20.815 €) |
Salaires des étudiants (- 25 ans) | Partielle (dans la limite de 5.204 €) |
Pourboires | Totale (si le salarié payé moins de 1,6 Smic) |
Prise en charge des frais de mandat des députés et sénateurs | Totale (sauf option pour les frais réels) |
Contribution de l’employeur aux titres-restaurant | Partielle (dans la limite de 6,91 € par titre) |
Contribution de l’employeur aux chèques-vacances | Partielle (dans la limite de 1.747 €) |
CESU Préfinancé par le CE ou l'employeur | Partielle (dans la limite de 2.301 €) |
Prise en charge par l’employeur des titres d’abonnement de transports publics | Totale |
Forfait mobilités durables | Partielle (dans la limite de 700 €) |
Cumul forfait mobilités durables / prise en charge transports publics | Partielle (dans la limite de 800 €) |
Traitements attachés à la légion d’honneur | Totale |
Traitements attachés à la médaille militaire | Totale |
Indemnités versées aux victimes de l’amiante | Totale |
Prime de participation des salariés affectée au PEE ou PER | Totale |
Prime d'intéressement affectée au PEE ou PER | Totale |
Indemnité de licenciement versée au titre d’un plan social ou PSE | Totale |
Indemnité de licenciement hors plan social | Partielle (plafonnée) |
Indemnité de clause de conscience des journalistes | Totale |
Indemnité de rupture conventionnelle | Partielle (plafonnée) |
Indemnité de cessation forcée des fonctions de dirigeant ou mandataire social | Partielle (plafonnée) |
Allocation pour frais d'emploi des journalistes | Partielle (dans la limite de 7.650 €) |
Indemnité de fonction des élus locaux | Partielle (plafonnée) |
Allocation pour frais liées au télétravail | Partielle (dans la limite de 2,60 € par jour, 57,20 € par mois) |
Retraite mutualiste du combattant | Partielle (dans la limite de 1.954 €) |
Pensions militaires d’invalidité | Totale |
Intérêts des livrets réglementés (Livret A, LDDS, LEP, Livret Jeune) | Totale |
Intérêts des PEL et CEL ouverts avant le 1er janvier 2018 | Totale |
Ci-dessus, une liste (non exhaustive) des revenus non imposables à ne pas déclarer. La plupart de ces exonérations sont prévues par la loi, à l’article 81 du CGI (Code général des impôts).
Allocations CAF : faut-il les déclarer ?
Les allocations familiales ou à caractère social versées par la Caisse des allocations familiales (Caf) ou la mutualité sociale agricole (MSA) ne sont pas à renseigner dans la déclaration de revenus.
Pourquoi ? Parce que les versements perçus au titre des prestations familiales légales sont exonérés d’impôt (non imposables). Ces aides n’entrent donc pas dans le calcul des revenus soumis au barème progressif de l’impôt. Même chose pour certaines aides sociales accordées sous conditions de ressources.
Cette exonération totale d’impôt sur le revenu concerne :
- les allocations familiales
- la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE)
- les aides au logement (APL, ALS, ALF)
- l’allocation de rentrée scolaire (ARS)
- la prime de Noël (y compris lorsqu’elle est versée par Pôle emploi)
- le RSA (revenu de solidarité active)
- la prime d’activité
- l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH)
- l’allocation aux adultes handicapés (AAH)
- la prestation de compensation du handicap (PCH)
Il n’est donc pas nécessaire de déclarer les sommes correspondantes.
Ne pas déclarer ses revenus de stagiaire ou de job étudiant
Certaines sommes perçues par les étudiants sont exonérées d’IR.
Ainsi, les bourses étudiantes accordées par l’État, la région, le département ou la mairie sous conditions de ressources ne sont pas déclarer. En revanche, les bourses d’études perçues au titre de travaux ou de recherches spécifiques sont imposables et sont à inscrire dans la déclaration.
En outre, les salaires des jobs étudiants sont exonérés jusqu’à un certain seuil fixé à trois fois le Smic mensuel. L’exonération est valable dans la limite de 5.204 euros perçus sur la totalité de l’année 2023. Au-delà, la somme est imposable et à déclarer.
De même, les gratifications de stages et les salaires des jeunes en contrat d’apprentissage sont exonérés dans la limite de 20.815 euros perçus en 2023 (montant du Smic annuel). La partie de rémunération ou de gratification perçue au-delà de ce plafond d’exonération est imposable et doit être inscrite dans la déclaration dans la case 1AJ à 1FJ (traitements, salaires : revenus d’activité connus).
Ces règles sont valables de façon identique pour un étudiant qui remplit une déclaration de revenus personnelle comme pour un enfant majeur rattaché au foyer fiscal de ses parents.
Indemnités de volontariat non imposables
Le volontariat bénéficie d’une incitation fiscale de l’État au travers d’une exonération des indemnités ou rémunérations perçues par les personnes qui s’engagent.
Ainsi, n’ont pas à être déclarés :
- la solde du jeune engagé volontaire dans l’armée (armée de Terre, armée de l’Air, Marine nationale, Gendarmerie)
– l’indemnité perçue par le jeune volontaire au titre de l’engagement de service civique (prestation pour frais d’alimentation et de logement incluse) - l’indemnité touchée dans le cadre d’un contrat de volontariat de solidarité internationale (VSI) auprès d’une association
Heures supplémentaires non imposables dans la limite de 7.500 euros par an
Un quota d’heures supplémentaires défiscalisés est accordé chaque année. La limite est fixée à 7.500 euros par salarié pour la totalité de l’année 2023.
Au-delà, ces heures supplémentaires sont incluses dans les salaires imposables déclarés cases 1AJ (déclarant 1), 1BJ (déclarant 2) et cases ACF à 1FJ (personnes à charge).
Primes exceptionnelles (Macron, PPV) non imposables
Les primes sont-elles imposables ou non imposables ? Cela dépend. Les primes individuelles versées par l’employeur de façon discrétionnaire (pour récompenser untel ou untel) sont imposables comme le salaire habituel.
Certaines primes exceptionnelles sont non imposables à l’impôt sur le revenu. Il n’est pas nécessaire de les mentionner dans la déclaration de revenus. C’est le cas des prime de la prime de partage de la valeur (PPV) versée en 2023, dans la limite de 3.000 euros ou de 6.000 euros.
Médaille du travail : somme non imposable jusqu’à un mois de salaire
La prime ou gratification perçue à l’occasion de la remise de la médaille d’honneur du travail bénéficie d’une exonération fiscale si son montant est inférieur ou égal au salaire mensuel de base du salarié. Il n’est donc pas nécessaire de déclarer la somme correspondante. Seule la part des sommes au-delà d’un mois de salaire de base est à mentionner au fisc.
Ces principes sont également valables pour :
- la médaille d’honneur agricole du ministère en charge de l’agriculture
- la médaille d’honneur de la police du ministère de l’intérieur
- la médaille d’honneur des chemins de fer décernée aux agents de la SNCF et à ceux de la RATP
- la médaille d’honneur des marins français
- la médaille d’honneur des sapeurs-pompiers
En revanche, l’administration fiscale indique que les sommes perçues lors de la remise de la médaille d’honneur d’EDF et de GDF (devenue Engie) ne bénéficient pas de ce régime fiscal de faveur (source BOFiP : BOI-RSA-CHAMP-20-50-40 §40).
Frais pris en charge par l’employeur non imposables
Certains avantages attribués aux employeurs à leurs salariés ne sont pas imposables pour ces dernier. Les sommes correspondantes sont exonérées d’impôt. Elle ne sont donc pas préremplies par le fisc dans la déclaration 2042 et il n’est pas nécessaire de les ajouter.
Parmi ces avantages exonérés d’impôt, on peut citer :
- la participation financière de l’employeur à l’acquisition de titres-restaurant, jusqu’à 6,91 euros en 2023 (entre 50 et 60% de sa valeur)
- la contribution de l’employeur ou du CE (comité d’entreprise) à l’achat de chèques-vacances, dans la limite annuelle de 1.747 euros pour 2023 (montant du Smic mensuel depuis le 1er mai 2023)
- la prise en charge par l’employeur de l’abonnement aux transports publics (Pass Navigo en Ile-de-France, Yelo dans l’agglomération de La Rochelle par exemple)
- le forfait mobilités durables versé par l’employeur pour la prise en charge des frais de déplacement domicile-travail effectués en mobilités douces jusqu’à 700 euros par an en 2023 comme en 2024 (puis à 600 euros à partir de 2025)
- la prise en charge par l’employeur des frais de carburant ou des frais d’alimentation des véhicules électriques dans la limite de 400 euros par an (plafond commun au forfait mobilités durables) puis à 300 euros à partir de 2025
- la prise en charge par l’employeur des déplacements en tant que passager en covoiturage (indemnité forfaitaire covoiturage)
- la prise en charge par une collectivité locale ou Pôle emploi des frais de carburant, de recharge de véhicule électrique et des conducteurs en covoiturage dans la limite de 310 euros par an. Exemple : l’aide au transport versée sous conditions par la région Hauts-de-France
L’exonération de la prise en charge par l’employeur de l’acquisition de matériel informatique (ordinateur fixe ou portable, périphériques et logiciels associés, smartphone…) dans la limite de 2.000 euros par an et par salarié a pris fin au 1er janvier 2019. Désormais, la valeur des équipements attribués est imposable comme un salaire (à déclarer cases 1AJ à 1FJ), sauf cas particulier lié au télétravail.
Epargne salariale : quelles sommes versées non imposables ?
Les pouvoirs publics incitent les bénéficiaires de dispositifs d’épargne salariale à conserver les sommes versées par l’employeur plutôt qu’à les toucher chaque année, en accordant des exonérations d’impôt.
Ainsi, les salariés bénéficiaires n’ont pas besoin de déclarer :
- les sommes attribuées au titre de l’intéressement affectées à un plan d’épargne salariale (PEE, PEI, Perco), dans la limite de 75% du plafond annuel de sécurité sociale (32.994 euros en 2023)
- les sommes attribuées au titre de la participation des salariés aux bénéfices affectées à un plan d’épargne salariale
- l’abondement versé par l’employeur sur un plan d’épargne salariale
- dans la limite de 10 jours par an, les jours de congés monétisés affectés à un Perco (plan d’épargne pour la retraite collectif), à un plan d’épargne retraite d’entreprise collectif (Pereco ou Percol) à un PER obligatoire (Pero)
Pécule d’incitation au départ des militaires exonéré d’impôt
Les militaires peuvent, sous conditions, bénéficier du versement par l’État d’une somme d’argent visant à les inciter à quitter l’armée en vue de débuter une nouvelle vie professionnelle. Appelée « pécule modulable d’incitation au départ », cette somme est exonérée d’impôt sur le revenu. A ce titre, le pécule fait partie des revenus à ne pas déclarer.
Pensions de retraite non imposables à ne pas déclarer
Certaines pensions de retraite ou aides spécifiques allouées à certains retraités modestes ne sont pas imposables. Il n’est donc pas nécessaire de les inscrire lignes 1AS à 1DS.
Ces exonérations concernent notamment :
- l’indemnité de préretraite amiante
- l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA, ex-minimum vieillesse)
- la retraite du combattant
- les petites retraites sous conditions (montant plafonné, limite de ressources)l’allocation personnalisée d’autonomie (APA)
Certaines indemnités journalières exonérées, d’autres non
Les indemnités journalières de Sécurité sociale (IJSS) sont imposables dans certains cas, pas dans d’autres.
Les IJ versées au titre des ALD (affections de longue durée) sont exonérées d’impôt en totalité. Pas besoin, donc de les déclarer.
Les indemnités journalières versées suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle (indemnités AT-MP) sont quant à elles exonérées à hauteur de 50% de leur montant. La moitié de la sommez perçue est à déclarer.
Les indemnités pour arrêt maladie et autres arrêts de travail (congé maternité ou paternité par exemple) sont soumises à l’impôt sur le revenu et à déclarer.
Ne pas déclarer les intérêts du Livret A et des autres livrets réglementés
Les intérêts perçus sur des livrets d’épargne réglementée ne doivent pas être mentionnés dans la déclaration de revenus.
Cette exonération concerne les intérêts des comptes suivants :
- Livret A
- Livret de développement durable et solidaire (LDDS, ex-LDD)
- Livret d’épargne populaire (LEP)
- Livret jeune
- Livret Bleu (livret spécial du Crédit mutuel) ouvert avant le 1er janvier 2009
- Compte d’épargne-logement (CEL) ouvert avant le 1er janvier 2018
- Plan d’épargne-logement (PEL) ouvert avant le 1er janvier 2018 et de moins 12 ans
- Livret d’épargne entreprise (LEE) ouvert avant le 1er janvier 2014
Ne pas déclarer les dividendes perçus sur un PEA
En principe, les dividendes sont soumis au PFU (prélèvement forfaitaire unique) de 30% sur les revenus du capital, aussi appelé flat tax et sont à déclarer case 2DC (ligne « Revenus des actions et parts »). Toutefois, les dividendes perçus sur un PEA (plan d’épargne en actions) ou un PEA-PME n’ont pas à être déclarés et ne sont pas imposables en l’absence de retrait. A partir du 5ème anniversaire du plan, les gains sur un PEA ou un PEA-PME sont même totalement exonérés d’impôt sur le revenu.
Ce régime s’applique sans exception pour les titres de sociétés cotées en Bourse. En présence de titres non cotés, l’exonération est plafonnée : elle n’est valable que pour la part des sommes distribuées inférieure ou égale à 10% de la valeur d’inscription des titres correspondants dans le plan.
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